La nécessaire survie
de la mémoire
Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste au CCHM
Par Luc Archambault
Mise à jour, 4 avril 2021
Il y a de ces musées qui passent trop souvent inaperçus et dont on ne parle pas. Pourquoi? Certains par manque de pertinence; d’autres par manque d’engagement; d’autres encore par manque de visibilité. Le CCHM (Centre Commémoratif de l’Holocauste à Montréal) ne manque ni de pertinence, ni d’engagement, ni de visibilité – qui n’a pas vu les affiches dans le métro ? Pourtant, il ne vient pas en tête de liste des visiteurs et des touristes de la métropole. Peut-être à cause du sujet… bien que sa présence reflète la survivance d’un peuple face à la barbarie et est donc une source positive de commémoration.
Par sa collection permanente, le musée propose une réflexion sur les génocides. Non seulement l’Holocauste, bien que celui-ci constitue le point central des objets et vitrines du parcours. Mais les guides présents auront vite fait d’interpeler les visiteurs sur la survie contemporaine du racisme et des préjugés, les confrontant, bien doucement selon les capacités de ceux-ci, à la complexité de la haine et à sa logique propre.
La visite commence donc par une évocation de la vie antérieure à la guerre et à la prise du pouvoir par le nazisme. Puis, on passe à l’institutionnalisation de la terreur en Allemagne, les étapes de l’instauration de la discrimination, donnant suite à la mise en place de l’appareil génocidaire. L’exposition se termine par la libération, les camps de déplacés et les problèmes liés à l’immigration des survivants et la période d’après-guerre.
…les guides présents auront vite fait d’interpeler les visiteurs sur la survie contemporaine du racisme et des préjugés, les confrontant… à la complexité de la haine et à sa logique propre.
Le musée met aussi en lumière, derrière ses vitrines, de rares objets personnels, en témoignages poignants des années de persécution. Des cartes d’identités portant le « J » pour « Juif ». Des étoiles jaunes portées notamment en France, en Croatie et ailleurs. Et le cœur d’Auschwitz, ce petit reliquaire portant l’espoir et l’amour, outil magnifique de sensibilisation auprès des jeunes et des moins jeunes… Le musée est riche en documents de tout acabit, et le site web fourmille de documents pédagogiques pour bien encadrer la nécessaire descente aux enfers de jeunes cerveaux qui doivent être sensibilisés à cette facette sombre de l’histoire de l’humanité.
Pandémie oblige, le Musée tiendra cette année la cérémonie traditionnelle de commémoration sur sa page Facebook le mercredi 7 avril 2021 à 18h. Tous les Montréalais sont invités à honorer la mémoire des victimes de l’Holocauste en ligne et à participer virtuellement à cette cérémonie. Il s’agit d’une activité gratuite et aucune réservation n’est requise.
La cérémonie virtuelle comprendra des témoignages de survivants, notamment ceux de Gilbert Uzan, Muguette Myers, Lily Toth, Leo Kliot, Pinchas Blitt et feue Ursula Feist. La commémoration comprendra aussi des lectures traditionnelles, des messages d’espoir ainsi qu’une performance d’Alexandre Da Costa, directeur artistique et chef d’orchestre de l’Orchestre symphonique de Longueuil.
Yom Hashoah a été déclarée Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste au Québec en 1999, et au Canada en 2003. Cette commémoration a été instaurée officiellement par le parlement israélien dès 1951. Environ 4000 survivants vivent aujourd’hui encore à Montréal.
Pour plus d’information sur le Centre Commémoratif de l’Holocauste à Montréal visiter mhmc.caImages : courtoisie du Centre Commémoratif de l’Holocauste à Montréal
Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.
There are no comments
Ajouter le vôtre