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Vitesse et revers améliorent
productivité et croissance

Suite à la 24e Conférence de Montréal, les entreprises apprennent à accroître leurs chances de réussite

Par Jean-Luc Burlone

Traduction WestmountMag.ca

Impeccablement planifiée et gérée, la Conférence de Montréal a mis de l’avant des idées éclairantes pour les gouvernements et les entreprises. Parmi les thèmes abordés, cet article relève les caractéristiques de méthodologies qui utilisent la rapidité et l’échec pour mettre en œuvre des innovations contribuant à la productivité et la croissance. Les gestionnaires doivent s’adapter au nouvel environnement des affaires qui est un monde de contradictions où les vieilles méthodes sont obsolètes et les nouvelles sont contre-intuitives.

Les institutions démocratiques prennent du temps à réagir aux conséquences des changements qui ont bouleversé leurs attentes. Leur processus décisionnel linéaire (enquête, etc.) retarde leur réaction à la nouvelle situation. Les régimes autoritaires ont la capacité de réagir plus rapidement mais restent désavantagés à long terme car la frustration de leurs populations n’est pas dissipée.

Les gestionnaires doivent s’adapter au nouvel environnement des affaires qui est un monde de contradictions où les vieilles méthodes sont obsolètes et les nouvelles sont contre-intuitives.

Les entreprises sont moins encombrées que les états, mais même alors, les PDG ont du mal à établir et à mettre en œuvre leur stratégie dans un environnement qui évolue rapidement vers un avenir inconnu. Une économie de plus en plus numérique a de nombreuses règles qui doivent encore être écrites et bien qu’une décision rapide puisse être coûteuse, la direction est constamment sous pression afin de suivre le rythme.

Il faut viser précisément et analyser profondément

La mise en œuvre d’une innovation technologique devrait être discutée en profondeur. Un nouveau processus pour un nouveau produit ou un nouveau service peut ne pas être facilement accepté quand une entreprise a un mode opératoire enraciné. Les croyances, les habitudes et les craintes peuvent entraver son succès. Les questions de gestion sont alors aussi importantes que leurs réponses: le personnel junior adopte-t-il l’innovation ? Où est-ce nécessaire d’innover ? Où cela a-t-il du sens ? Comment l’innovation servira-t-elle les clients?

Conférence de Montréal 2018 – WestmountMag.ca

Des questions spécifiques révéleront des préoccupations émanant de la culture d’entreprise qui devraient être résolues dès le départ. De même, il est nécessaire d’expliquer clairement la nécessité d’établir une méthode interne efficace pouvant être appliquée de manière ordonnée et répétée pour concevoir et mettre en œuvre des innovations. La transparence concernant l’objectif incitera à la compréhension et au soutien de tous les membres de l’entreprise.

La première tâche consiste à décomposer le projet d’innovation en ses principales étapes ou composantes. Chacune doit être abordée séparément et simultanément par une petite équipe bien informée, les sections les plus importantes étant prioritaires. Les réponses sont ensuite testées avec les clients dont les commentaires permettent de passer en revue non seulement la composante elle-même, mais aussi une partie ou l’ensemble du processus de mise en œuvre.

Ainsi, un cycle vertueux de test et d’apprentissage est induit qui rapproche les clients de l’entreprise et les implique davantage dans le processus qui aboutira à un produit ou un service qui répondra à leurs besoins. C’est un processus où l’échec est peu coûteux, car il déclenche un apprentissage rapide et donc une adaptation rapide; il exploite la vitesse en réduisant son coût tout en préservant sa valeur.

‘… un cycle vertueux de test et d’apprentissage est induit qui rapproche les clients de l’entreprise et les implique davantage dans le processus qui aboutira à un produit ou un service qui répondra à leurs besoins.’

Par la suite, une relation intime est établie avec les clients qui favorisent l’entreprise par rapport à la concurrence. La rapidité du processus augmente dû à l’efficacité du cycle de test et d’apprentissage, et encore plus lorsque toutes les sections progressent ensemble. La direction reçoit rapidement les commentaires et s’adapte en conséquence. Ainsi, les entreprises peuvent croître et réagir rapidement et simultanément.

Pieds agiles requis

L’adaptabilité est le principal avantage de ce processus. La capacité d’adaptation rapide est rendue possible par les équipes restreintes et multidisciplinaires qui supervisent simultanément les sections assignées de la mise en œuvre. Les membres de ces groupes sont des individus sélectionnés en fonction de leur expertise respective. Ensemble, ils offrent le talent spécialiste/généraliste – la combinaison gagnante du travail aujourd’hui.

Conférence de Montréal 2018 – WestmountMag.ca

Les petites équipes et les équipes entrepreneuriales, investies de l’autorité appropriée, sont la composante intelligente du cycle de test et d’apprentissage; elles sont bien adaptées pour construire une relation intime avec les clients et pour gérer leurs commentaires. La capacité de dissoudre une équipe une fois le travail terminé et d’en former une nouvelle pour s’attaquer à une tâche à venir renforce la polyvalence du processus.

La souplesse du processus permet un changement rapide et sans coût. Il convient de noter que les deux tiers des mises en œuvre réussies d’innovations technologiques ont dû changer leur concept original de manière significative pour atteindre leur objectif. Le processus améliore les résultats de mise en œuvre de 250% et plus, selon Bain & Company.

Opérer dans un environnement incertain est difficile et les anciennes méthodes ne permettent plus les performances attendues de la gestion. Les nouvelles méthodologies servent les clients mieux et plus vite que les anciennes, tout en dotant le travail d’une autorité et d’une responsabilité qui rendent les membres de l’équipe plus productifs et plus heureux.

‘La capacité d’adaptation rapide est rendue possible par les équipes restreintes et multidisciplinaires qui supervisent simultanément les sections assignées de la mise en œuvre.’

De plus en plus de gestionnaires se rendent compte que les entreprises font face à une nouvelle ère où règne le monopsone, un seul demandeur face à un nombre important d’offreurs, une situation symétrique à celle du monopole, où un seul offreur fait face à de nombreux fournisseurs; la rapidité augmente les profits plutôt que le risque; le capital est abondant et bon marché plutôt que rare et coûteux; la croissance est alimentée par des talents et des idées plutôt que par le capital et le travail; et la valeur est représentée par la possession d’écosystèmes plutôt que d’actifs (qui peuvent maintenant être loués selon les besoins).

Les gestionnaires doivent donc s’adapter ou se voir dépassés. Avoir eu du succès dans le passé n’est plus un gage de succès dans l’avenir. On peut être chanceux pour un temps mais il est préférable de ne pas trop faire confiance à sa chance, mais d’y travailler.

Button Sign up to newsletter – WestmountMag.caImages: courtoisie du Forum économique international des Amériques – Conférence de Montréal

À lire aussi : Une nouvelle mondialisation : Gérer l’incertitude


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Jean-Luc Burlone, Ms. Sc. Economie, FCSI (1996)
Analyse économique et Stratégie financière
jlb@jlburlone.com

Le texte ci-dessus exprime mon opinion suite à ma participation au Forum économique international des Amériques. Conférence de Montréal, Une nouvelle mondialisation : Gérer l’incertitude. Montréal, du 11 au 14 juin 2018. – JLB

Fellow de l’Institut canadien des valeurs mobilières (FCSI), Jean-Luc Burlone a une excellente connaissance de la gestion des produits financiers et il détient une maîtrise en économie de l’Université de Montréal avec une double spécialisation en économie du développement et en économie internationale – finance et commerce.


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