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Économie et finance :
Quel avenir pour le G20 ?

Selon Paul Martin, le G20 aura un rôle essentiel à jouer sur la scène internationale

Par Jean-Luc Burlone

Au petit déjeuner du CORIM du 16 octobre, le très honorable Paul Martin et l‘expert en économie Lawrence H. Summers ont démontré l’importance grandissante du G20 pour l’avenir. Le contenu de leur propos était bien au delà d’une vision rabâchée de l’avenir et bien au dessus de la sagesse courante.

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Lawrence H. Summers

Paul Martin a rappelé ses efforts répétés pour finalement réussir à instaurer, sous l’égide de l’économiste américain M. Larry Summers, le G20 en 1999. Pragmatique, le G20 donnait pour la première fois une voix aux économies émergentes ; il est composé de 19 pays et de l’Union européenne, il représente 85% du commerce international et 66% de la population mondiale.

La première question a porté sur la possibilité d’obtenir l’assentiment de l’administration américaine actuelle à un projet de coopération similaire. La réponse a évidemment été négative; M. Summers a expliqué que l’administration en place favorise une approche peu encline à la coopération internationale ; sa perception historique juge que les institutions internationales ont abusé de la générosité américaine. Revancharde, elle est fermée à la coopération internationale sans réaliser que les problèmes économiques qu’elle engendre nuisent à la croissance économique mondiale et au bien être de la population américaine.

Fondé comme réponse aux crises des années 90, le G20 a démontré son efficacité et sa capacité de gestion lors de la crise de 2008.

Inhérente au G20, la coopération internationale s’est pourtant avérée indispensable. Fondé comme réponse aux crises des années 90 (crise mexicaine de 1994 et crise asiatique de 1998-1999), le G20 a démontré son efficacité et sa capacité de gestion lors de la crise de 2008. En avril 2009, cinq actions ont été rapidement établies et exécutées par tous les membres du G20 :

  • Les membres ont rejeté le retour au protectionnisme et le commerce a augmenté de plus de 20% en 18 mois ;
    .
  • En tant que membre du G20, les économies émergentes ont été protégées d’un contrecoup par les discussions qui ont préservé leurs exportations ;
    .
  • Les diagnostiques ont débouché sur les stimuli fiscaux des banques centrales ;
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  • Tous ont pris l’engagement de coopérer afin que les banques centrales évitent la course vers les bas des taux d’intérêts ;
    .
  • Les pays allaient éliminer les subsistes aux entreprises d’énergies fossiles. (Cette dernière action n’a pas été soutenue autant que prévu.
CORIM Paul Martin - Westmountmag.ca

L’honorable Paul Martin

Une institution comme le G20 ne peut être évaluée que selon sa capacité de répondre à une crise. M. Martin rappelle l’auditoire, d’environ 300 personnes, que l’avenir sera moins simple que le passé ; il n’y aura pas l’hégémonie d’un pays comme lors des 70 dernières années et la coopération internationale sera essentielle. Dans vingt ans, la plus grande économie sera la Chine, suivie possiblement de l’Inde et des États Unis en troisième place. Dans ce contexte, où la gouvernance hégémonique n’a plus de place, le G20 aura un rôle essentiel à jouer sur la scène internationale.

Images : Sylvie-Ann Paré

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Jean-Luc Burlone, M.Sc. Économique, FCSI (1996)
Analyse économique et stratégie financière
jlb@jlburlone.com

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