Entente commerciale entre
les États-Unis et la Chine
Les marchés financiers dans l’attente d’une entente commerciale
Par Jean-Luc Burlone
16-05-2019
Les attentes sont élevées pour la résolution de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Bien que le FMI ait récemment abaissé ses prévisions de croissance mondiale, l’institution considère l’accord commercial à venir comme un catalyseur positif pour le commerce mondial. Pour leur part, les analystes financiers sont divisés sur la question.
Certains disent que la nouvelle d’une entente commerciale imminente se reflète déjà dans les prix et, par conséquent, ils considèrent que la meilleure stratégie consiste à « acheter la rumeur et vendre les nouvelles ». L’argument veut que la Chine et les États-Unis demeureront dans une lutte d’influence qui va semer l’incertitude sur les marchés financiers pendant un certain temps.
Bien que les tarifs puissent être réglés, la technologie, l’armement et les questions militaires (notamment la question coréenne) sont laissés en suspens. Par conséquent, l’accord commercial attendu ne sera qu’un sparadrap et le conflit continuera avec ses tensions géopolitiques et ses batailles pour la dominance technologique.
Bien que les tarifs puissent être réglés, la technologie, l’armement et les questions militaires (notamment la question coréenne) sont laissés en suspens.
D’autres perçoivent un marché haussier continu et prévoient que l’entente commerciale créera de nouvelles conditions d’exploitation favorable aux entreprises américaines. Leur raisonnement conclut que les actions des banques américaines représentent une opportunité d’achat car elles prêteront l’argent nécessaire et vendront leurs conseils aux entreprises qui profiteront du marché chinois.
Mais il est certain que des questions plus approfondies doivent être prises en considération avant de formuler un jugement financier. Par exemple, le gouvernement chinois éliminera-t-il les exigences imposées aux entreprises étrangères en ce qui concerne les données recueillies :
- Restriction du transfert de données vers le centre de données de l’entreprise à des fins commerciales
- Permettre au gouvernement chinois d’accéder à ces données
- Permettre l’accès au code source du programme d’ordinateur de l’entreprise sur demande.
C’est une des principales demandes américaines. Mais nous ne pouvons plus compter sur l’adhésion de la Chine aux principes du commerce international. Deux systèmes politiques et économiques très différents se confrontent, où les valeurs, la vision et l’histoire chinoises sont étrangères à leur contreparties occidentales.
‘… le gouvernement chinois éliminera-t-il les exigences imposées aux entreprises étrangères en ce qui concerne les données recueillies ?’
La Chine utilise son succès économique pour accroitre son rayonnement en formant des partenariats commerciaux, notamment avec BRI — son projet de développement mondial, qui, outre l’Asie, couvre l’Afrique et s’étend jusqu’en Europe occidentale. Le tout sans beaucoup de transparence ni de considérations environnementales.
L’entrepreneur qui veut investir en Chine doit en avoir l’expertise. Les entreprises qui dépendent du commerce international doivent s’informer des changements imposés aux chaines d’approvisionnement. Et les investisseurs qui cherchent à acquérir une participation dans l’équité des entreprises doivent s’assurer que ces dernières ont un revenu stable et un fonds de roulement suffisant pour remplir leurs obligations
Images d’entête : New-York par Michał Ludwiczak de Pexels ; Shanghai par Wolfram K de Pexels
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Jean-Luc Burlone, Ms. Sc. Economie, FCSI (1996)
Un portefeuille d’experts financiers
Analyse économique et Stratégie financière
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