Sonnette d’alarme sur les nanoparticules de carbone

Dorval cité comme l’un des endroits les plus pollués en hiver observés dans le monde entier

Par Murray Levine

Traduit de l’anglais • 23 janvier 2023

Les bébés de Dorval naissent-ils avec des nanoparticules de noir de carbone ou carbone noir potentiellement mortelles dans leur cerveau, leurs poumons et leur foie ? En décembre, j’ai demandé à Mylène Drouin, médecin et directrice régionale de la Santé publique, de faire examiner le placenta des mères de Dorval après l’accouchement.

Il y a neuf mois, en tant que résidents de Dorval, trois professeurs de McGill nous ont exhortés à acheter des purificateurs d’air munis de filtres HEPA. Comme nous tenons à notre santé, nous avons quitté Dorval en juin après y avoir vécu durant 25 ans.

En avril 2022, des scientifiques du laboratoire Ariya de l’Université McGill ont fait publier une étude montrant que des nanoparticules de carbone noir ont été trouvées dans les trois zones résidentielles testées de Dorval.

Les particules de dix microns ou moins peuvent facilement pénétrer dans les alvéoles des poumons, être absorbées directement dans la circulation sanguine et provoquer des cancers, des maladies cardiovasculaires, des malformations congénitales et d’autres problèmes de santé. Un micron est un millionième de mètre. Un nanomètre n’est qu’un milliardième de mètre !

En avril 2022, des scientifiques du laboratoire Ariya de l’Université McGill ont fait publier une étude¹ montrant que des nanoparticules de carbone noir ont été trouvées dans les trois zones résidentielles testées de Dorval. Dorval est « l’un des endroits les plus pollués en hiver que nous ayons observé dans le monde », a observé Parisa Ariya, professeur de chimie à McGill.

En octobre, la revue The Lancet a publié une étude² signalant que des fœtus avortés à Aberdeen, en Écosse, avaient des nanoparticules de carbone noir dans leur cerveau, leurs poumons et leur foie. Auparavant, une autre étude avait montré la présence de nanoparticules dans les placentas.³ Un toxicologue de McGill m’a révélé que les niveaux de nanoparticules à Dorval étaient supérieurs, donc pires que ceux d’Aberdeen.

L’Agglomération est responsable de la mesure de la pollution par les nanoparticules sur l’ensemble de l’île de Montréal. L’automne dernier, on a commencé à mesurer les nanoparticules de carbone noir à la station 66 sur le terrain de l’aéroport. Selon le professeur Ariya, contrairement aux autres polluants, la plupart des nanoparticules sont émises lors de l’atterrissage et du décollage, c’est-à-dire principalement autour de l’aéroport.

Par conséquent, vivre près de l’aéroport est assez préoccupant pour ce type de polluant, les nanoparticules, qui sont la plus haute priorité de l’organisation mondiale de la santé. C’est pourquoi le Laboratoire Ariya testait l’air dans les parcs publics des quartiers résidentiels de Dorval. Sans le savoir, Montréal effectue des mesures de nanoparticules de carbone noir à un endroit inapproprié.

‘Il semble scientifiquement évident que le dispositif de mesure des nanoparticules de carbone noir doit être déplacé sans délai dans un parc d’un quartier résidentiel de Dorval.’

À de nombreuses reprises, j’ai demandé à la municipalité d’informer les résidents de ce grave problème de santé. Demande restée sans réponse ! Dorval émettrait un avis d’ébullition de l’eau si l’eau était contaminée, alors pourquoi ne font-ils pas de même pour l’air contaminé ? D’ici quelques années, la population de Dorval est appelée à augmenter de 20%. Cette situation est totalement inacceptable.

Lorsque confronté au problème, Aéroports de Montréal (ADM) a répondu que l’air était parfaitement sain. Évidemment, car à l’époque, l’agglomération ne testait même pas les nanoparticules de la carbone noir à Dorval. Montréal n’a acquis l’appareil approprié pour les tests qu’à l’automne 2022.

La science dicte qu’il est crucial que l’appareil de mesure des nanoparticules de carbone noir soit déplacé sans délai dans un parc situé dans un quartier résidentiel de Dorval. Qu’attend donc la municipalité ?

Il est impératif que le gouvernement fédéral donne enfin suite aux recommandations scientifiques suivantes, formulées il y a plus de trois ans par le professeur Ariya :

Une étude intégrée et complexe sur la qualité de l’air et l’impact sur la santé devrait être réalisée dès que possible en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada et Santé Canada sur une longue période afin d’examiner l’étendue et l’impact des émissions polluantes de Trudeau à l’échelle locale et régionale.
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Avant l’étude d’impact sur la qualité de l’air et la santé mentionnée ci-dessus, il est préconisé de ne pas étendre les activités de l’aéroport, qui entraînent de nouvelles émissions de pollution atmosphérique. En revanche, la diminution des activités aériennes et des émissions polluantes est fortement recommandée.
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La meilleure solution à la pollution atmosphérique est de réduire les polluants à leur source. Cependant, pour toute extension, nous suggérons fortement d’utiliser d’autres aéroports, Mirabel par exemple, loin des zones résidentielles.

Des plaintes seront déposées contre la plupart des politiciens de Dorval auprès de la Commission municipale.

Note : les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.

1. link.springer.com/article/10.1007/s11356-022-19708-8
2. thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(22)00200-5/fulltext
3. nature.com/articles/s41467-019-11654-3

Image d’entête : abdallahh via StockPholio.net