17e Festival international de jardins
Présenté aux Jardins de Métis, dans la région de la Gaspésie
Via v2com
Le Festival international de jardins, présenté aux Jardins de Métis, invite les visiteurs à entrer dans vingt-six univers contemporains, parfois interactifs, réalisés par soixante-douze architectes paysagistes, architectes et designers en provenance de neuf pays. Pour sa 17e édition, cinq nouvelles créations réalisées par des concepteurs du Canada, des États-Unis, de la France et de la Suisse se joindront à celles déjà en place, alors qu’un sixième jardin sera présenté lors d’événements spéciaux durant l’été.
Les nouveaux jardins de l’édition 2016 ont été choisis par un jury parmi deux cent trois candidatures en provenance de trente-et-un pays. Ils permettront aux visiteurs d’entrer dans Le caveau, une pièce formée par des gabions pour observer un plan végétal qui lévite; d’observer le ciel et la cime des arbres à travers un cône inversé de 14 mètres de diamètre, dans Cyclops; d’entrer dans La maison de Jacques où poussent des haricots, pour y jouer à cache-cache dans une enfilade de petits jardins intimes; de camper temporairement, dans TiiLT, sous l’une des vingt-quatre tentes à bascule qui parsèment l’espace, tel un banc de poissons ou une volée d’oiseaux ou de voir un arbre brûlé, capteur de carbone durant toute sa vie, contribuer à la renaissance de la forêt, dans Carbone.
Le Festival international de jardins est le plus important festival de jardins contemporains en Amérique du Nord.
Ces univers singuliers viennent s’ajouter aux installations créées ces dernières années et qui amènent les visiteurs à communier avec l’environnement de façon amusante et surprenante, en faisant rouler des arbres sur des rails, dans I Like To Move It, pour créer son propre paysage; en s’installant confortablement sous une canopée en noir et blanc balayée par le vent, dans Line Garden; en entrant dans une salle de musée, dans Courtesy of Nature, pour découvrir ce qu’un artiste inconnu a créé à partir de la nature; en enfilant une paire de bottes de pluie, dans Se mouiller (La belle échappée), pour s’aventurer dans une boîte orange où flottent des plantes aquatiques ou encore en jouant à l’élastique au milieu d’une dizaine de poteaux électriques, dans Le bon arbre au bon endroit.
Le jardin Dress Up!, mention spéciale du jury, sera présenté comme un événement participatif à divers moments de l’été, alors que les visiteurs deviendront le jardin en revêtant l’une des capes colorées pour former un verger de cerisiers. Les événements spéciaux incluent un souper-bénéfice, le vendredi 5 août dans le potager, au profit du Festival et une série d’événements pour marquer le lancement d’une nouvelle publication sur le Festival, Experimenting Landscapes – Testing the Limits of the Garden d’Emily Waugh, publiée en septembre par Birkhäuser.
…vingt-six univers contemporains, parfois interactifs, réalisés par soixante-douze architectes paysagistes, architectes et designers en provenance de neuf pays.
Présentation des nouveaux jardins
Le caveau de Christian Poules, architecte et architecte paysagiste, Bâles, Suisse.
Un plan végétal est blotti dans l’intimité d’un caveau – une chambre simple formée par des gabions de pierre et de terre. Une chambre pour penser. Une chambre pour les rêveurs. Tel le plan qui lévite devant nous, nous sommes tenus en équilibre entre la pierre et la vie elle-même. Une personnification de notre propre imagination est suspendue dans le temps. Le plan primitif symbolise un début alors que les semences et le sol forment un horizon incliné, entre la terre et le ciel. La beauté du jardin se trouve dans sa simplicité et la contradiction qu’il crée entre la matière, la lumière, le temps et l’espace. C’est un abri pour la méditation et une toile de fond pour la nature. Dans Le caveau, l’immensité se cache derrière ses remparts.
Christian Poules est à la fois architecte et architecte paysagiste. Il construit des lieux poétiques en équilibre entre ces deux disciplines. Sa pratique se situe en marge de la mode ou des styles, et il n’est concerné que par le développement d’un terrain d’entente entre l’expérience sensorielle humaine et les phénomènes naturels. La nature, seule, est sa muse et dans son royaume se manifeste un travail attentif et une compréhension des qualités éphémères et temporelles de l’espace.
Cyclops de Craig Chapple, architecte, Phoenix, Arizona, États-Unis.
Cyclops est un objet singulier dans le paysage et un cadre singulier de celui-ci. La centaine de pièces de bois de 8 mètres de longueur prennent la forme d’un cône inversé autour d’une ouverture centrale que le visiteur peut occuper. Elles sont fixées les unes aux autres au niveau du diamètre le plus petit et maintenues en position verticale grâce à une bague en acier, au diamètre le plus grand. À première vue, Cyclops est un objet sur le paysage, considéré comme une forme platonique claire. Cependant, grâce à sa transparence et sa porosité, il devient un objet dynamique et changeant, se fondant avec l’environnement.
En se glissant dans l’ouverture centrale de 1,5 m au bas du cône, le visiteur entre dans une relation différente avec l’objet et le paysage. En vivant l’expérience depuis l’intérieur, il sent que l’objet cadre le paysage environnant et le ciel, dans la même dynamique temporelle, en faisant se fondre l’homme, la clarté platonique du cadre et l’environnement organique et naturel. Le visiteur joue le rôle principal dans cette œuvre en redécouvrant sa relation entre l’objet, le cadre et le paysage naturel.
Diplômé en architecture de la Yale University, avec un fort intérêt pour les arts, Craig Chapple s’est, tout au long de sa carrière, intéressé simultanément à l’architecture et aux arts visuels. Son travail nait de la synergie de ces deux disciplines, poursuivant une recherche qui se concentre sur les liens entre ligne, texture et procédé. Il travaille, à la fois en modes analogique et numérique, le dessin, la peinture et la sculpture.
La Maison de Jacques de Romy Brosseau, Rosemarie Faille-Faubert, Émilie Gagné-Loranger, stagiaires en architecture, Ville de Québec, Québec, Canada.
La Maison de Jacques est bien différente de celle que l’on connaît. On la croirait tout droit sortie d’un conte pour enfants. La maison se dresse comme un bosquet vert géant clairsemé de fleurettes écarlates. On y accède en empruntant le pas japonais qui traverse un couvre-sol de billes d’argile. À l’intérieur, on se glisse entre les rangs de haricots dont les vrilles s’entortillent autour d’une structure de bois effilée. Les murs découpent l’espace en une enfilade de petits jardins intimes, tous singuliers dans leurs proportions. Ces cocons sont des refuges idéaux pour une partie de cache-cache. L’un d’entre eux demeure secret, inaccessible…
La Maison de Jacques est magique, elle frétille de vie. Elle se construira au fil des semaines, à commencer par les semis en mai, qui grimperont jusqu’à trois mètres de haut en peu de temps. Des grappes de fleurs rouges viendront pendre au bout des tiges dès juillet, avant de laisser place aux gousses comestibles, au grand plaisir de tous.
Issues du programme de maîtrise de l’École d’architecture de l’Université Laval, les conceptrices s’unissent pour la première fois à l’occasion de ce projet et y expriment leurs intérêts personnels. Romy Brosseau s’intéresse à la relation entre l’environnement naturel et artificiel ainsi qu’à l’interrelation entre les deux. À travers ses différents projets, elle cherche à dématérialiser la frontière entre architecture et paysage et à concevoir la limite comme un espace. Rosemarie Faille-Faubert s’intéresse à une architecture sensible, inspirée de la découverte du paysage à ses différentes échelles. À travers ses projets, elle explore des notions d’imaginaire et d’expérience intimement liée au lieu. Émilie Gagné-Loranger tente de révéler une nouvelle poésie de l’habiter à travers ses recherche sur l’intériorité. Ses projets explorent les limites, les ambiances et les nuances de l’intime. Les espaces qu’elle crée invitent au rêve et laissent place à l’imaginaire de chacun.
TiiLT de SRCW, Sean Radford, architecte, Chris Wiebe, designer, Winnipeg, Manitoba, Canada.
Recherchant ses racines dans les géométries formelles du labyrinthe et les nombreuses traditions informelles du camping dans le paysage canadien, TiiLT est un endroit transformable et habitable par le visiteur, invité à passer à l’action ou à ralentir.
Chaque structure peut basculer entre deux orientations, en réponse à la position du soleil, et offre une alternance de points de vue qui modifient les sentiers à travers le site. Le jeu avec les structures évoque un banc de poissons ou une volée d’oiseaux se déplaçant dans des directions opposées, formant tout de même un tout. Les structures légères et la toile blanche rappellent un champ de fleurs, contrastant avec le paysage vert des environs et le bleu du ciel. TiiLT défie la notion de jardin par la création d’un environnement interactif, à la fois sculpture et paysage – pour évoquer le sens du lieu et la beauté d’éléments modestes. TiiLT offre des espaces simples, intimes, ombragés, pour se remémorer les longues journées de cette courte saison, le temps passé en solitaire ou entre voisins, embrassant le sentiment commun de décrocher tous ensemble.
Sean Radford et Chris Wiebe forment SRCW et sont des concepteurs actifs dans la communauté de l’architecture de Winnipeg. Ils regardent la construction bâtie en tant qu’instigatrice d’idées et s’en servent comme génératrice pour réinterpréter des phénomènes de la vie quotidienne. SRCW s’intéresse autant à la forme qu’à l’espace, dans le but d’induire une pause, d’inspirer une réaction et d’inciter une réponse. L’utilisation non conventionnelle des objets du quotidien comme matières sculpturales cherche à rendre leurs interventions accessibles grâce à leur familiarité, dans le but d’évoquer du plaisir et de l’excitation. SRCW considère l’art du jardin comme la création d’un environnement sensoriel interactif, pleinement habité.
Carbone de Coache Lacaille Paysagistes, Maxime Coache, ingénieur paysagiste, Victor Lacaille, concepteur paysagiste, Luc Dallanora, ingénieur paysagiste, Nantes, France.
Le jardin est artifice, empreinte. La Terre est un jardin. L’agriculture, l’industrie, le web, l’empreignent. Depuis que la civilisation existe, la nature est prélevée. La jardiner, c’est lui restituer. Une courtoisie. Cette installation évoque le cycle de production mis en parallèle avec le cycle du carbone. Le jardin paysage ou paysage jardiné. Régénérer la forêt, semer là où nous prélevons, c’est gratifier la nature. Transmettre le paysage à ceux qui nous survivront.
Une matière suave, familière, le bois, celui de notre berceau, de notre lit, de notre cercueil. Abattre un arbre, le prélever dans la forêt, ce vaste jardin, ne sont que le fruit d’un labeur. Celui de ceux qui nous ont précédés, qui ont planté une graine là où aujourd’hui nous trouvons le bois qui assure notre repos. Un jeune plant pousse là où l’arbre était supposé s’élever avant qu’il ne tombe.
Coache Lacaille Paysagistes a été cofondé en 2013 par Maxime Coache et Victor Lacaille. Luc Dallanora s’est joint au duo en 2015. Ils sont tous diplômés de l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. La matière première de ce trio de paysagistes, c’est le paysage. Si leur savoir-faire requiert une aptitude créatrice, ils ne sont en rien des artistes. Leur rôle se situe entre celui du jardinier, du plasticien, de l’architecte et de l’urbaniste. Chaque nouvelle intervention s’inspire du contexte et de ceux à qui elle est destinée; elle est aussi un prétexte à de nouvelles expérimentations.
Une mention spéciale a été accordée par le jury à Dress Up! de Ran Hwang, artiste, Sangmok Kim, architecte, Sungwoo Kim, architecte, Shin Hee Park, designer de mode, Séoul, Corée du Sud / Beijing, Chine / New York, États-Unis. Ce jardin sera déployé lors d’événements spéciaux.
À propos du Festival international de jardins
Le Festival international de jardins est le plus important festival de jardins contemporains en Amérique du Nord. Depuis sa création en 2000, plus de 150 jardins inédits ont été présentés in situ à Grand‐Métis et dans des lieux extra‐muros au Canada et à l’étranger.
Présenté aux Jardins de Métis, dans la région touristique de la Gaspésie, le Festival se déroule sur un site adjacent aux jardins historiques créés par Elsie Reford et permet d’établir un dialogue entre l’histoire et la modernité, entre conservation, tradition et innovation. L’événement propose chaque année des créations réalisées par des architectes paysagistes, architectes et concepteurs de divers horizons, dans un environnement naturel en bordure du fleuve Saint-Laurent.
Le Festival international de jardins est présenté grâce au soutien financier de : Conseil des Arts du Canada, Patrimoine canadien, Emplois d’été Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec et Emploi‐Québec. Les commanditaires de l’édition 2016 sont : Premier Horticulture, AquaPlantes, Landscape Architecture Foundation, Kamik, Groupe Polyalto et Hydroculture GD (Québec). Hydro-Québec est le commanditaire principal des Jardins de Métis depuis 1999.
À propos des Jardins de Métis
Lieu historique national du Canada et site patrimonial du Québec, les Jardins de Métis constituent un arrêt incontournable pour tous ceux qui visitent la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Espace culturel et destination touristique depuis plus de 50 ans, les Jardins de Métis demeurent l’un des lieux les plus achalandés de la région est du Québec et offrent aux visiteurs des expériences diversifiées qui sollicitent tous les sens. Situés au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Mitis, ils ont été conçus par Elsie Reford de 1926 à 1958 et figurent au palmarès des jardins nord-américains les plus réputés.
Les Jardins de Métis seront ouverts tous les jours, jusqu’au 2 octobre 2016. En tout temps, l’admission est gratuite pour les enfants de 13 ans et moins. Des cartes de saison sont également disponibles.
Pour plus d’informations sur jardinsdemetis.com/francais/
Images : Martin Bond
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