Découvrez quatre îles oasis
près de Montréal
Des îles de Conservation de la nature Canada sont maintenant ouvertes au public
Par Patricia Dumais
28 juillet 2018
L’île de Montréal est la plus grande de l’archipel Hochelaga (également connu sous le nom Îles de Montréal), qui comprend plus de 300 îles et îlots situés entre le lac des Deux-Montagnes et la pointe est de l’île de Montréal.
Saviez-vous que certaines de ces îles sont protégées par Conservation de la nature Canada (CNC) ? Tout a commencé il y a 40 ans, avec l’acquisition de l’île aux Moutons à Varennes sur le fleuve Saint-Laurent en 1978. En fait, c’était le premier projet de CNC dans la province de Québec. Depuis, l’organisme travaille avec ses partenaires pour protéger les milieux naturels d’un nombre croissant d’îles et de zones riveraines le long du fleuve Saint-Laurent.
CNC protège maintenant 17 îles le long d’un tronçon de 90 kilomètres entre Montréal et le lac Saint-Pierre, près de Trois-Rivières. Après l’acquisition de l’île aux Moutons, d’autres suivirent, notamment l’île aux Asperges (Varennes), l’île de la Traverse (Saint-Ignace-de-Loyola), l’île à la Perche (Saint-François-du-Lac) et l’île à la Pierre (Sainte-Anne-de-Sorel), ainsi que plusieurs propriétés sur l’île de Grâce (Sainte-Anne-de-Sorel). Plus à l’ouest, CNC a également acquis les îles des Rapides de Lachine (Île aux Hérons, Île aux Chèvres, Les Sept-Sœurs), qui abritent la deuxième plus importante colonie de hérons d’Amérique du Nord.
Amateurs de nature, amateurs de plein air, randonneurs, kayakistes et canoteurs ont maintenant accès aux îles Bonfoin, Aigle, Cerfeuil et Beauregard…
CNC a récemment dévoilé des installations récréatives sur quatre de ses îles protégées dans le fleuve Saint-Laurent. Amateurs de nature, amateurs de plein air, randonneurs, kayakistes et canoteurs ont maintenant accès aux îles Bonfoin, Aigle, Cerfeuil et Beauregard, situées près de l’extrémité est de l’île de Montréal et en aval, à Repentigny et Verchères.
« Nous sommes fiers de mettre en valeur ces îles extraordinaires, et ce, dans le respect du milieu naturel que nous protégeons. Nous encourageons les résidents de Montréal et d’ailleurs à profiter de ces magnifiques sites protégés dans les jours et les semaines à venir. »
Julien Poisson, directeur de programmes pour le sud du Québec, CNC
Sises à proximité d’une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO), les îles abritent plusieurs espèces en situation précaire au Québec, dont le hibou des marais, le goglu des prés et l’hirondelle de rivage. S’agitent également parmi les plantes aquatiques bordant les îles une multitude d’espèces de poissons, notamment le chevalier cuivré qui n’existe qu’au Québec, une espèce en voie de disparition au Canada et menacée au Québec.
La population est invitée à accoster aux aires d’accueil à bord d’embarcations non motorisées pour ensuite profiter des sentiers pédestres, des plateformes d’observation et des panneaux informatifs qui y ont été aménagés.
Lors d’une récente matinée chaude et ensoleillée, j’ai été invitée à faire une visite de certaines des îles. Notre bateau a quitté Pointe-aux-Trembles et a lentement descendu le fleuve Saint-Laurent, respectant les limites de vitesse en vue de protéger les rives, vers notre première destination, l’île Bonfoin.
Cette île, située sur la Rivière des Prairies, juste à l’ouest de la rue Notre-Dame et du pont ferroviaire du CN, porte bien son nom puisque, jusqu’à récemment, elle était utilisée par les agriculteurs pour faire paître leurs animaux. Depuis le bateau, nous avons repéré la zone d’accueil des visiteurs et le sentier menant à la plate-forme d’observation.
‘La population est invitée à accoster aux aires d’accueil à bord d’embarcations non motorisées pour ensuite profiter des sentiers pédestres, des plateformes d’observation et des panneaux informatifs qui y ont été aménagés.’
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Saint-Laurent, en contournant lentement l’île à l’Aigle (probablement nommée en l’honneur des aigles qui ont été aperçus dans la région), où CNC a récemment organisé un nettoyage du littoral de l’île. Un biologiste a souligné les rivages sablonneux où les tortues sont susceptibles de pondre leurs œufs.
Puis descendant le cours du fleuve vers notre prochaine destination, l’île aux Cerfeuils (d’après le cerfeuil sauvage qui poussait sur l’île), nous sommes entrés dans le chenal qui la sépare des autres îles protégées par CNC (Île aux Asperges) et son partenaire, Protection des oiseaux Québec, (Île aux Canards et Îlet Vert). Notre bateau s’est approché prudemment de la zone d’accueil des visiteurs, encore une fois pour ne pas perturber le littoral.
En abordant la rive escarpée, nous avons remarqué un panneau d’information qui informe les visiteurs de l’île, avec une carte de l’île et des environs indiquant d’autres propriétés de CNC et une liste de règles à suivre : pas de feux, pas de camping, pas de chiens (pour ne pas déranger la faune) et pas de détritus (il n’y a pas de collection).
Le sentier de promenade commence près de la zone de réception des visiteurs et se rend jusqu’au centre de l’île, où se trouve une plate-forme d’observation. Sur notre chemin, des panneaux d’information nous indiquaient la flore et la faune exceptionnelles de l’île, nous sensibilisant à la fragilité de ces habitats et à l’importance de les préserver.
La plate-forme d’observation offre une vue imprenable sur la rivière et les villes avoisinantes. C’est tellement paisible et bucolique qu’il est difficile de croire que nous sommes à quelques minutes de Montréal.
Le projet a vu le jour grâce à une généreuse contribution de la Fondation Hydro-Québec pour l’environnement (FHQE) ainsi qu’au soutien du Programme d’infrastructure communautaire de Canada 150, de Développement économique Canada, et du Programme Interactions communautaires lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026, mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec.
‘La plate-forme d’observation offre une vue imprenable sur la rivière et les villes avoisinantes. C’est tellement paisible et bucolique qu’il est difficile de croire que nous sommes à quelques minutes de Montréal.’
CNC a également bénéficié du soutien financier de SC Johnson, du U.S. Fish & Wildlife Service, du gouvernement du Canada, dans le cadre de la Stratégie emploi jeunesse, de Mountain Equipment Co-op, et de la Fondation de la faune du Québec.
Toujours désireuse d’impliquer la communauté, CNC a pu compter sur des partenaires locaux, dont les comités de zones d’intervention prioritaire ainsi que des résidents et les administrations municipales de Varennes, de Repentigny, de Verchères et de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, à Montréal.
CNC répond ainsi à l’engouement récréotouristique grandissant entourant le Saint-Laurent, tout en protégeant l’archipel par ses activités de conservation. Ces îles font d’ailleurs maintenant partie du réseau des Destinations Nature de CNC, invitant les gens à explorer certains des plus beaux paysages naturels au pays.
À propos de Conservation de la nature Canada
L’organisme de bienfaisance Conservation de la nature Canada (CNC) est le chef de file au Québec en matière de protection des milieux naturels en terres privées, ainsi que des animaux et des plantes qu’ils abritent. Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont protégé plus de 1,1 million d’hectares de sites exceptionnels au pays, dont 45 000 au Québec.
Pour en savoir plus, visitez natureconservancy.ca
Image d’entête : De l’Île Bonfoin en regardant vers le sud-ouest l’Île à l’Aigle – Patrice Bériault, CNCAutres articles sur la conservation de la nature
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Patricia Dumais est co-rédactrice de WestmountMag.ca et une passionnée de la nature. Ayant grandi près d’une zone humide, depuis perdue au développement urbain, elle reconnaît l’importance et les avantages de la conservation des espaces verts urbains. pdumais@westmountmag.ca
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