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L du Déluge à La Chapelle
jusqu’au mardi 6 décembre

Le spectacle épique de nos tensions et des confrontations de notre multitude intérieure

Par Jacqueline van de Geer

29 novembre 2022 | Traduit de l’anglais

J’ai beaucoup apprécié la représentation de L du Déluge, au théâtre de La Chapelle, une aventure théâtrale épique et sauvage, pleine de vie, de danse, de chansons et une histoire puissante portée par douze interprètes sur scène et qui a résonné en moi.

La dramatique est décrite ainsi : « On nous convie ici à une épopée contre l’engloutissement, une pièce épique où les corps se connectent, se transforment et se multiplient, s’ancrent dans les cosmogonies anciennes, ancêtres de nos grands mythes fondateurs, pour tracer des parallèles entre une reconstruction intime et collective. »

Après Le temps des fruits, il s’agit d’une deuxième collaboration féconde entre Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard.

On assiste ici au spectacle de nos tensions et aux confrontations de notre multitude intérieure; autant dans une autopsie de nos profondeurs disloquées que dans un déploiement surnaturel et altéré par l’élixir des dieux.

L du Déluge est la deuxième collaboration entre Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard, une expérience collective puissante, mêlant couleurs, folie, musique techno, lumières fortes et costumes extravagants, qui nous emporte dans un chaos bien organisé et chargé de sens. Un amour arraché, une crise, l’épreuve des monstres et les rythmiques d’un soulèvement. Il n’y aura qu’un chœur et une femme. L’un pour elle, contre elle, en elle. En fait, L du Déluge nous dévoile une réalité, la nôtre. Cette création nous interroge sur notre mode de vie.

L Du Déluge, présenté à La Chapelle

Est-ce que nous agissons trop vite ? À quoi bon vivre quand la planète est sur le point d’être détruite ? Comment pouvons-nous mettre fin à cette tragédie moderne ? La réponse pourrait-elle être la toute-puissance de l’amour ? Ensemble, l’auteur, co-metteur en scène et producteur Gabriel Léger-Savard et Marilyn Daoust, co-metteure en scène, chorégraphe et productrice, articulent une puissante expérience collective, une charge que seuls les arts vivants peuvent provoquer. Autant par la forme que le fond, cette performance cherche à appréhender les multiples tragédies de notre époque.

Prologue

Douze artistes, qui discutent et rient entre elles, occupent la scène, toutes vêtus de costumes orange. L’une d’entre elles, une sirène, accueille le public en nous conseillant de mettre nos téléphones en veilleuse. Deux vieilles femmes, sortes de déesses, distribuent des petits papiers en nous invitant à écrire le nom des personnes que nous aimons mais qui ne sont plus là.

L Du Déluge, présenté à La Chapelle

Après ce prologue sibyllin, le spectacle commence avec l’histoire d’un amour arraché, dans laquelle l’héroïne doit relever le défi de résister aux monstres sur son chemin. La représentation se compose d’un chœur, de l’héroïne Ariane et d’un duo de vieilles déesses, qui veillent sur la scène. Ariane ayant été séparée de son amant, ils essaient de rester en contact en s’écrivant des lettres, mais ils s’éloignent de plus en plus l’un de l’autre. Au cours de cet épopée douloureuse, Ariane rencontre des personnages qui se révèlent parfois être ses ennemis.

GABRIEL LÉGER-SAVARD

Féru d’histoire et de politique, sensible, à l’écoute et «funky, Gabriel Léger Savard cumule de multiples expériences théâtrales – travail corporel, chœur, objets, ombres, écriture, mise en scène, radio, podcast, télévision, publicité et théâtre de rue – en travaillant comme interprète depuis les dix dernières années.

La création ayant toujours fait partie de sa pratique, l’artiste valorise tout ce qui nous touche les tripes et nous rassemble. Artiste dans la cité, depuis 2016, il soutient activement les Inuit du Nunavik à la mise sur pied du Théâtre Aaqsiiq, une nouvelle institution qui promeut la riche culture et la langue inuit. Entre 2016 et 2021, il a co-dirigé Comptoir public, un organisme de création in situ. Il siège par ailleurs sur certains CA au sein du milieu artistique québécois.

MARILYN DAOUST

Marilyn Daoust est interprète et créatrice en danse, théâtre et tout ce qui se situe entre les deux. Interprète magnétique, fougueuse et investie, elle entame dès 2011 une carrière prometteuse en performant au Canada et à l’international. Avec le créateur et interprète Gabriel Léger-Savard, elle signe Le temps des fruits, pièce d’abord présentée en webdiffusion à Tangente. Cette création interdisciplinaire leur a valu le Prix Culture de LOJIQ en 2019, et la Sélection Nationale de RIDEAU 2022.

Marilyn y est animée par cette balance entre la charge indicible des corps et les connexions franches avec le public, permises par les mots. Marilyn est actuellement en création de la pièce installative Material Relations avec l’artiste danoise Anna Stamp Møller. Elle a aussi le privilège d’agir comme chorégraphe sur Je t’écris au milieu d’un bel orage, mis en scène de Maxime Carbonneau et qui sera présentée au TNM en janvier et février 2023.

L Du Déluge, présenté à La ChapelleINTERPRÈTES

Leila Donabelle Kaze
Rasili Botz
Claudia Chan Tak
Laura Côté-Bilodeau
Sarah Desjeunes Rico
Simon Fournier
Charbel Hachem
Karina Iraola
Marie-Pier Labrecque
Janie Lapierre
Mireille Métellus
Gabrielle Poulin

CRÉDITS

Auteur, co-metteur en scène et producteur
Gabriel Léger-Savard

Co-metteure en scène, chorégraphe et productrice
Marilyn Daoust

Chorégraphie, en collaboration avec les interprètes
Marilyn Daoust

Assistance mise en scène
Ariane Brière

Conception lumières
Joëlle LeBlanc

Conception sonore
Joël Lavoie

Composition des choeurs a cappella
Showan Tavakol

Conception de costumes et d’accessoires
Audrée Juteau Lewka

Scénographie
Nadine Jaafar

Direction de production
Pier-Luc Legault

Direction technique
Guillaume Lafontaine-Moisan

Maquillage
Suzanne Trépanier

L du Déluge est présenté à La Chapelle juqu’au 6 décembre 2022.

Images : David Wong

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Jacqueline van de Geer

Originaire des Pays-Bas, Jacqueline van de Geer a traversé l’océan Atlantique en 2005 pour vivre et travailler à Montréal. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et en arts de la scène.

 



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