Les arbres de Westmount
et leur histoire /1
Les sapins près de la bibliothèque publique de Westmount
Par Michael Walsh
Précédemment publié le 11 juillet 2020
Ne faire qu’un avec les arbres, c’est connaître la vie dans son propre état d’esprit
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L’un de nos passe-temps préférés le week-end est de passer du temps à la bibliothèque publique de Westmount, ainsi que de profiter de l’aménagement extérieur qui contribue à la beauté générale du bâtiment. De nombreux arbres plantés par les responsables du parc remontent à plusieurs générations. Par exemple, avez-vous remarqué la rangée de cinq sapins, à l’extérieur de l’entrée du parc de la bibliothèque, qui surplombe le bâtiment ? Ce sont des sapins en raison de leurs aiguilles courtes, émoussées et plates qui sont attachées aux branches par une petite tige. Une méthode simple pour distinguer un sapin d’un épicéa est d’essayer de rouler une de leurs aiguilles avec vos doigts – les aiguilles plates d’un sapin ne roulent pas, mais celles d’un épicéa oui.
Ce qui est remarquable, c’est que ces arbres ont survécu à une reconfiguration massive du parc dans les années 1960, ainsi qu’à la démolition de la bibliothèque pour enfants en 1995, lors de la reconstruction et de la rénovation du bâtiment original de la bibliothèque, l’édifice Findlay, datant de 1899.
En y regardant de plus près, on constate que cette rangée de sapins comprend deux espèces différentes : deux sapins baumiers (Abies balsamea) – également connus sous le nom de baume de Galaad, baume du Nord, pin argenté et sapin vésiculeux – et trois sapins blancs (Abies concolor). Les aiguilles du sapin baumier sont uniques car leur face inférieure contient des lignes blanches qui constituent les stomates de l’arbre (pores) qui permettent l’échange d’air de la feuille.
Le sapin baumier est l’arbre provincial du Nouveau-Brunswick (au cas où vous vous poseriez la question, l’arbre provincial du Québec est le bouleau jaune). La résine du sapin baumier contient de l’oléorésine qui a un indice de réfraction similaire à celui du verre. À ce titre, elle est utilisée dans les équipements optiques et dans la fabrication de composants et de vernis médicinaux.
Le sapin baumier a la capacité de conserver ses aiguilles et, associé à un parfum durable, il est devenu l’une des espèces préférées utilisées comme arbres de Noël. En fait, Sorel Québec, détient la distinction du premier arbre de Noël enregistré en Amérique du Nord. La veille de Noël 1781, le baron Frederick-Adolphus et la baronne Riedesel ont organisé une fête traditionnelle allemande qui comprenait un sapin baumier décoré de bougies et de fruits.
En 1896, Westmount a eu l’un des premiers arbres de Noël à utiliser des décorations éclairées électriquement. Les magasins de détail ont ensuite utilisé des arbres de Noël éclairés pour attirer les clients.
Les sapins blancs voisins (Abies concolor) sont facilement identifiables grâce à leurs aiguilles argentées aplaties qui se courbent à partir de la tige. (également connu sous le nom de sapin baumier blanc, de sapin baumier de montagne et de sapin à cônes duveteux). Ces arbres sont originaires des montagnes Rocheuses qui s’étendent du Canada à la Californie.
Les ours d’Amérique du Nord font parfois leur tanière d’hiver à l’intérieur de grands sapins blancs malades avec un noyau de bois mort sec, mais la popularité de l’exploitation forestière de récupération a un impact majeur sur l’habitat de ces animaux.
Les Amérindiens ont constaté par ailleurs la valeur médicale des sapins blancs depuis des siècles. Par exemple, pour les Indiens de Laguna Pueblo, un bain dans une infusion de feuillage est un remède pour soulager les rhumatismes. De plus, l’écorce de l’arbre contient des composés qui ont des propriétés anti-tumorales.
Les Amérindiens attachent au sapin une importance spirituelle qui imprègne tous les aspects de leurs croyances et de leur culture – dont l’ampleur est résumée ci-après : Asseyez-vous et appuyez-vous contre le tronc d’un vieux sapin et prenez conscience de votre présence parmi lui.
Placez votre tête près de l’écorce… pouvez-vous l’entendre respirer ? Ouvrez-vous à lui et imaginez que vous et l’arbre ne faites qu’un, vous balançant doucement ensemble dans une danse lente.
Images : Michael Walsh
Image d’entête : Patricia DumaisAutres articles de Michael Walsh
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Michael Walsh est un résident de longue date de Westmount. Heureux d’être retraité après avoir passé près de quatre décennies dans le domaine de la technologie de l’enseignement supérieur. Étudiant professionnel par nature, sa formation universitaire et ses publications portent sur la méthodologie statistique, la mycologie et la psychologie animale. Aujourd’hui, il aime se balader avec son chien tout en découvrant le passé de la ville et en partageant les histoires des arbres majestueux qui ornent les parcs et les rues. Il peut être contacté à l’adresse michaelld2003 @hotmail.com ou sur son blog Westmount Overlooked
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