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Les sciences vétérinaires :
une question d’éthique

Attendez-vous à une facture salée si vous allez chez le vétérinaire prochainement

Par Georges Dupras

19 octobre 2022

En grandissant, j’avais l’impression que certaines professions étaient particulières et exceptionnelles. L’une de ces professions était celle de vétérinaire. Je me suis toujours demandé comment on pouvait diagnostiquer un problème sans s’entretenir avec son patient. Les chiens, après tout, ne peuvent pas parler, ni les chats.

En comparaison, les médecins se concentrent exclusivement sur l’anatomie humaine et sont au courant des problèmes de santé qui affectent les gens. Bien qu’ils soient spécialisés, les vétérinaires sont appelés à s’occuper de différentes espèces, qu’il s’agisse d’animaux agricoles, domestiques, exotiques ou sauvages. Comment, me demandais-je, pouvaient-ils s’occuper d’une telle variété d’espèces ?

Malgré mon admiration pour la profession de vétérinaire, il y a eu des développements importants au fil des ans, et le domaine des sciences vétérinaires ne fait pas exception. Malheureusement, la petite clinique appartenant au vétérinaire du village a disparu et le vieux cabinet vétérinaire a perdu de sa chaleur. Ne vous méprenez pas, ma déception concerne l’Ordre des vétérinaires et non le praticien individuel.

Conglomérats et cliniques vétérinaires indépendantes

Les petits cabinets communautaires à gestion familiale ont pratiquement disparu, souvent remplacés par des cliniques stériles basées sur un modèle d’entreprise. Ces cliniques homogénéisées offrent une technologie de pointe à un tarif forfaitaire. Sur les étagères, les aliments naturels ont été remplacés par des produits de marque.

Les petits cabinets communautaires à gestion familiale ont pratiquement disparu, souvent remplacés par des cliniques stériles basées sur un modèle d’entreprise.

Ce n’est qu’une question de temps avant que les grandes entreprises et les compagnies d’assurance ne dictent le temps alloué à chaque procédure. La tarification générale deviendra la responsabilité exclusive de l’entreprise plutôt que des vétérinaires internes. Cette procédure de fonctionnement est similaire à celle des compagnies d’assurance américaines qui dictent les prix et les procédures aux médecins et aux hôpitaux des États-Unis d’Amérique.

Désensibilisation

Je reste très préoccupé par la manière dont les vétérinaires sont formés. Il semble qu’il y ait un effort délibéré pour désensibiliser les jeunes vétérinaires en insistant pour que les étudiants considèrent les animaux de recherche comme des “sujets” ou des numéros plutôt que par leur nom.

Ils manquent également de formation en sciences humaines et sociales, ainsi que des bases de la pensée critique. J’ai du mal à me souvenir de l’époque où l’Ordre des vétérinaires de la province de Québec fonctionnait de manière avant-gardiste en mettant au défi les entreprises et le gouvernement si une pratique ou un problème lié aux animaux exigeait une enquête, une poursuite ou une suppression.

La solitude et l’isolement

Leurs familles et amis ont déménagé ou sont décédées. Beaucoup de nos aînés vivent sur un revenu fixe avec leur chien ou leur chat comme compagnon. Ces animaux sont plus que des animaux de compagnie, ils sont leur seule famille. Sans ces merveilleux amis, il n’y aurait guère de raison de continuer à vivre pour nos aînés si aucun battement de cœur ne les attendait à la porte.

‘Les coûts associés aux soins médicaux d’un animal plus âgé ont grimpé en flèche au fils des ans et il n’est pas rare de voir des aînées se priver de nourriture et de médicaments afin de nourrir leurs animaux de compagnie.’

Il n’y a pas tant d’années, il était courant à la SPA d’euthanasier les animaux âgés car ils étaient moins populaires auprès des adoptants et, comme nous, ils étaient plus ancrés dans leurs habitudes. Aujourd’hui, ces chiens et chats âgés peuvent offrir à nos aînés une raison de vivre, un amour inconditionnel et l’affection dont nous avons tous besoin. Le problème est que les coûts associés aux soins médicaux d’un animal plus âgé ont grimpé en flèche au fils des ans et il n’est pas rare de voir des aînées se priver de nourriture et de médicaments afin de nourrir leurs animaux de compagnie.

Je trouve vraiment triste que ce qui était autrefois presque une vocation ne soit devenu qu’une entrée de plus dans le compte de pertes et profits d’une entreprise.

Avertissement : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteur et ne reflètent pas les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.


Image d’entête : Tima Miroshnichenko, pexels.com

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Georges Dupras

Georges R. Dupras se fait le champion et le défenseur des animaux depuis plus de 50 ans. Il est membre de l’International Association for Bear Research and Management (IBA), un directeur de l’Alliance pour les animaux du Canada (AAC), le représentant du Québec de Zoocheck Canada, et un ancien directeur de la Société canadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (CSPCA). En 1966, il s’est impliqué dans la campagne initiale pour sauver les phoques qui a mené à la fondation de l’International Fund for Animal Welfare (IFAW) en 1969. Il a publié deux livres : Values in Conflict et Ethics, A Human Condition. Georges demeure à Montréal, Québec, Canada.



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