Lieux de Westmount :
Quartiers disparus
Les anecdotes derrière le familier et l’apparition des tours d’habitation dans les limites de la ville
Par Michael Walsh
Précédemment publié dans WestmonutMag.ca
Il y a des endroits dont je me souviendrai
Toute ma vie, même si certains ont changé
Certains pour toujours, et pas pour le meilleur
Certains ont disparu et d’autres demeurent.
Tous ces endroits ont eu leur moments…
In My Life, Lennon-McCartney, 1965
En parcourant les rues de Westmount, je me suis souvent demandé ce qui occupait jadis les quartiers où se dressent aujourd’hui les tours d’habitation. En fait, j’ai été en manque de plusieurs images pour cette série car, à plusieurs reprises, après avoir recherché l’historique d’anciens occupants, j’ai découvert que leurs résidences n’existaient plus. Cela nous amène la question suivante: à quel moment les immeubles à logements ont-ils été introduits dans les limites de la ville?
Il ne m’a pas fallut longtemps pour découvrir que la construction d’immeubles d’habitation en hauteur a souvent fait l’objet de litiges majeurs. Même à ce jour, tout changement à l’intérieur des limites de la ville suscite encore un certain degré de controverse et de discorde, signe de la saine mesure du degré d’engagement des citoyens au niveau municipal.
Il ne m’a pas fallut longtemps pour découvrir que la construction d’immeubles d’habitation en hauteur a souvent fait l’objet de litiges majeurs.
Cette état de fait particulier a été rapporté dans le Westmount News du 7 mai 1913, qui décrit une réunion animée de l’association municipale: « Le sentiment des membres de la réunion était fermement opposé à ce que de hauts bâtiments soient autorisés à être érigés dans toute la ville … »
Un échevin en faveur d’une interdiction complète à travers toute la ville, déclara « Ce qui rend Westmount si désirable, c’est son absence de congestion, ses maisons isolées avec leurs espaces ouverts ».
Suite à une longue discussion, la résolution suivante fut adoptée à l’unanimité par messieurs WD Lighthall et MJ H. Hand:
« Que la restriction actuelle interdisant la construction de magasins et d’immeubles d’habitation dans les quartiers exclusivement résidentiels soit reconduite afin de ne pas les perturber. »
« Que le développement de rues commerciales, avec des magasins, soit encouragé… »
« Que la construction de blocs résidentiels d’appartements en hauteur soient limitée aux rues commerciales… »
« Que, dans les cas où la construction de résidences d’appartements a été autorisée, tous les plans soient conformes aux restrictions et soumis à un conseil d’architectes… »
Ce qui rend Westmount si désirable, c’est son absence de congestion, ses maisons isolées avec leurs espaces ouverts.
Ce qui suit est le résultat d’une promenade printanière à travers la ville, notamment la rue Prospect et la rue Sherbrooke (ainsi désignée d’après Sir John Coape Sherbrooke, nommé gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique en 1816) et se termine par une anecdote sur une fontaine manquante de Westmount Park.
Fait à noter: la rue Prospect a également été le sujet d’une controverse importante : en 1968, Hydro-Québec a proposé de construire une station-relais d’une superficie de 69 000 pieds carrés et 60 pieds de hauteur au coin de Clandeboye et Prospect. Ce projet, s’il avait été approuvé, aurait exproprié seize propriétés résidentielles, y compris Prospect House, une maison pour personnes âgées.
35 Prospect
W. H. A. Olive (1897), résidence des frères Hodgson
Les frères Hodgson étaient des marchands spécialisés dans l’exportation de fromage et de beurre. L’entreprise a été fondée à Liverpool en 1856. Henry A. Hodgson est arrivé au Canada en 1875 pour y établir la succursale de Montréal.
41 Prospect
E. J. Fish (1897), J. Rattray & Company, manufacturiers de cigars
4101 Sherbrooke
R. H. Clerk (1897), Fry & Clerk
Anciennement 4113 Sherbrooke
T. J. Alloway M.D., chef de gynécologie à l’Hôpital général de Montréal (1897)
Anciennement 4134 Sherbrooke
John Millen, John Millen & Fils (1897)
« La société a été fondée en 1872 et a d’abord fait le commerce de bicyclettes. Elle a vendu l’entreprise à CCM et est entrée dans le secteur des pièces automobiles, la première au Québec à le faire. Les succursales du magasin ont stocké des pièces et des peintures pour automobiles. L’entreprise est toujours la propriété de la famille Millen, et le fils du fondateur, J. Ernest Millen, 82 ans, arrive chaque matin à son bureau de Montréal pour superviser l’entreprise en expansion. » – Val d’Or Star, 12 septembre, 1952
Anciennement 4290 Sherbrooke
John Eddy & Fils, fleuristes et jardinier de Mme Redpath – Le fleuriste américain: un hebdomadaire pour le commerce, vol. 4, 1888-1889
4458 Sherbrooke
A. J. Meharg, acheteur, S. Greenshields, Fils et companie (1897)
« Greenshields a commencé son apprentissage en 1869 dans la société familiale de vente en gros de marchandises sèches, connue sous le nom de S. Greenshields, Son and Company. Initialement connu sous le nom de Samuel Greenshields and Son, l’entreprise avait été fondée par son grand-père Samuel, un négociant de Glasgow, et son père, John, en 1833. Edward Black devint associé en 1876, et prit la tête de l’entreprise en 1888 et devint président de Greenshields Limited en 1903. Il présida à l’expansion de l’entreprise au Canada. En 1907, l’entreprise était le plus grand fournisseur de marchandises sèches importées et domestiques au pays. Elle proposait des cotons, des lainages, des tapis, des articles d’ameublement, des vêtements et des items tels que des gants, des articles de bonneterie et des dentelles. De plus, il a été l’agent exclusif au Canada pour plusieurs manufacturiers britanniques et européens prestigieux. » – Dictionnaire biographique du Canada
4485 Sherbrooke
William Stewart, directeur général, Kingston & Montreal Forwarding Company (1897).
La Kingston & Montreal Forwarding Company était une compagnie de transport par eau intérieure qui transportait du grain entre Kingston et Montréal.
4488 Sherbrooke
William D. Brander, directeur, Colin McArthur and Company (1897).
En 1884, la place d’affaires de Colin McArthur and Company était l’usine de papier peint de Montréal. Avant cette date, les papiers peints étaient importés de Grande-Bretagne ou des États-Unis. La capacité de production quotidienne de l’entreprise était de 60 000 rouleaux par jour. L’usine était située au 15, rue des Voltigeurs (autrefois l’emplacement du Collège Molson).
4490 Sherbrooke
William Smith, voyageur citadin pour la Dominion Wire Rope Company (1897)
« La Dominion Wire Rope Co., manufacturiers de câbles pour l’extraction minière, la transmission inclinée, le remorquage et le gréement de navires, etc., etc. Produit également du cordage de fil de brevet de Lang, à des fins de transport et de charbonnage, les câbles de câbles de signal et le fil de séparation, et qui sont bien adaptés pour le travail à la vapeur. Cordes en acier et en fer de toutes sortes à des fins de charbonnage. James Cooper, agent commercial, 203, rue Saint-Jaques, à Montréal. » Tiré du Montreal Herald du 17 juin 1892.
Anciennement 4836 Sherbrooke
George King, Renaud, King & Patterson (1897).
Un emporium de meubles rafinés, situé au 652, rue Craig, et leur usine située au 62 et 64, rue College.
4860 Sherbrooke
Ancien site de la résidence d’Alex Nelson, Alex Nelson & Company (1897).
« Nelson est l’endroit à Montréal pour les chapeaux et casquettes pour nourrissons, garçonnets, filles et garçons. Amenez les enfants à Nelson pour leurs chapeaux de Pâques. 380, rue St. Catherine Ouest, ouvert en soirée. » Annonce de la Gazette de Montréal, le 30 mars 1918.
4867 Sherbrooke
Ancien site de J. W. Hannah (1897), Hannah & Son, épiciers.
La fontaine perdue du parc Westmount
Tiré du procès-verbal du conseil municipal de la ville de Westmount, le 3 mai 1897: « Le conseiller JR Walker a présenté le rapport du comité routier daté du 3 mai, faisant la recommandation suivante : Que, suite à l’examen du plan d’une fontaine que la Ligue de tempérance des femmes chrétiennes propose de placer au parc Westmount, que les plans de la dite fontaine soient approuvés et qu’un emplacement soit choisi. Sur quoi la motion fut adoptée et le choix du site fut renvoyé au Comité des routes et chemins. »
Le bureau des archives et de la gestion des documents de la ville de Westmount a gentiment fait une recherche et fourni un aperçu fascinant concernant cette question : apparemment, dans les années 1960, un important réaménagement fut effectué dans le parc, et durant cette période la fontaine a été enlevée. Fait intéressant, les archives de la ville possèdent un document daté de 1987 qui indique que la fontaine a été retrouvée à 100 kilomètres au nord de Montréal, à Saint-Gabriel-de-Brandon. Comment la fontaine a fini là est une question sans réponse. On peut spéculer qu’elle a été offerte à un employé de la ville qui l’a placée sur sa propriété de campagne.
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Michael Walsh est un résident de longue date de Westmount. Heureux d’être retraité après avoir passé près de quatre décennies dans le domaine de la technologie de l’enseignement supérieur. Étudiant professionnel par nature, sa formation universitaire et ses publications portent sur la méthodologie statistique, la mycologie et la psychologie animale. Aujourd’hui, il aime se balader avec son chien tout en découvrant le passé de la ville et en partageant les histoires des arbres majestueux qui ornent ses parcs et ses rues. Il peut être contacté à l’adresse michaelld2003 @hotmail.com ou sur son blog Westmount Overlooked
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