Le Projet Héritage de Margie Gillis
La passation des pouvoirs : assurer la continuité de l’héritage créatif de la grande danseuse
Par Luc Archambault
Il vient un temps où l’âge rattrape tout corps, aussi affiné soit-il. Lorsque cet état de fait se concrétise, il vaut mieux penser à nos héritiers, à ceux qui vont reprendre le flambeau. Margie Gillis est une grande artiste, reconnue tant sur la scène locale qu’internationale. Elle est une figure de proue de la danse contemporaine, tant à titre de chorégraphe que de danseuse.
Suite à la création de la Fondation de danse Margie Gillis, découla d’emblée son corollaire, le Projet Héritage, qui a pour but d’assurer la continuité de la vision créative unique de cette artiste. Impliquant une cinquantaine de danseurs provenant du monde entier, Margie Gillis les a choisis pour travailler avec elle, et ainsi assurer la préservation de son héritage. Ce spectacle était la concrétisation de cette recherche, de cette quête de compréhension du processus créatif et de la philosophie chorégraphique de madame Gillis. Pas moins de huit danseurs et danseuses ont pris d’assaut les planches.
Trame narrative
La trame narrative est un peu difficile à suivre, puisque le spectacle consiste en une série de huit courtes chorégraphies s’étalant dans le temps entre 1985 et 2017. Elles ne furent pas présentées dans un ordre chronologique non plus. Le livret d’accompagnement ne permet pas d’approfondir la question. Un brin décevant et échevelant – 15/20
Chorégraphies et danseurs
Les chorégraphies sont aériennes, les danseurs sont pour la plupart excellents… hormis madame Gillis qui monte sur scène pour accompagner ses jeunes disciples… à son détriment d’ailleurs, car elle ne possède plus les qualités qui ont jadis fait sa réputation. Une des pièces aurait pu, voire même dû, lui être réservée afin de lui permettre d’exprimer ses forces plutôt que d’appeler à la comparer aux autres danseurs – 17/20
Musique
L’environnement musical est sans anicroches, sans être mémorable. On ne casse pas la baraque avec un tel environnement – 15/20
Scénographie
La scène est bien utilisée, tout comme les costumes, qui laissent une forte impression de diaphanéité ; un décor minimal, voire même absent. Mais là n’est pas l’emphase qui est entièrement accordée à la dance – 17/20
Facteur Oumpf
Ne serait-ce que pour voir Margie Gillis sur scène une ultime fois, bien que ses habilités de danseuse soient diminuées, et pour avoir un aperçu de la relève qu’elle cultive, ce spectacle valait amplement le déplacement. – 19/20
Total : 83%
En résumé, un beau spectacle aux relents de nostalgie face au temps qui passe inexorablement. On en sort un peu nostalgique mais aussi ressourcé, en voyant la relève qui s’annonce pour le moins riche et talentueuse, surtout entre les mains d’une mentore du calibre de Margie Gillis.
Images : Michael Slobodian
Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.
There are no comments
Ajouter le vôtre