Passages Insolites,
un parcours d’art public
Découvrez une autre façon de vivre la ville au rythme de découvertes artistiques uniques
Via v2com
Jusqu’au 14 octobre 2019, découvrez la sixième édition de Passages Insolites à Québec, un parcours d’art public de 4 kms qui relie le secteur Petit Champlain au quartier Saint-Roch. Conçu par EXMURO arts publics et présenté par la Ville de Québec, Passages Insolites réunit quatorze œuvres réalisées par une quarantaine d’artistes et de collectifs d’architectes locaux, nationaux et internationaux qui interprètent l’idée du passage et de l’insolite pour venir questionner les enjeux sociétaux et le monde qui nous entoure.
Passages Insolites réunit quatorze œuvres réalisées par une quarantaine d’artistes et de collectifs d’architectes locaux, nationaux et internationaux.
Sous la direction artistique de Vincent Roy, le parcours offre une vitrine d’exception aux artistes et architectes d’ici et d’ailleurs. Tantôt ludiques, tantôt introspectives, mais toujours surprenantes, les œuvres proposent une relecture actuelle des espaces urbains qu’elles habitent.
Devenu une tradition, voire une signature de la ville de Québec, Passages Insolites se distingue par une formule originale, prend de l’ampleur et se positionne toujours davantage comme l’un des plus importants événements en art public temporaire éphémère au Canada. Il génère désormais des œuvres dédiées à la circulation et fait ainsi rayonner la créativité de ses artistes à travers le monde : quatre œuvres ont déjà été exposées à Longueuil (Québec), en partenariat avec la Ville de Longueuil cette année et trois autres seront présentées à Philadelphie, dans le cadre de l’exposition Flow (Philadelphia Sculptors), du 12 octobre au 7 décembre 2019.
Parcours libre et accessible à tous, Passages Insolites invite à se laisser guider à travers la ville, au rythme de découvertes artistiques uniques, ludiques et inusitées : laissez-vous surprendre !
Œuvres et artistes
Le portail
Un portail métallique, fabriqué à partir de clôtures de sécurité, délimite une frontière fictive dont les ouvertures semblent avoir été forcées. Cette barrière, à première vue austère et intimidante, laisse peu à peu apparaître ses ornements artisanaux, venant ainsi dédramatiser la scène tout en semant le doute sur sa réelle fonction. BGL offre une œuvre ambigüe où l’équilibre demeure fragile entre le besoin de contrôle et la liberté, entre la droiture et la fantaisie.
BGL est un collectif formé de Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière, connu pour ses installations qui prennent possession des lieux et des espaces. Décrits comme étant « provocants, critiques et explosifs », leurs travaux sont empreints d’humour et recherchent l’inventivité pour générer la poésie et attirer notre attention sur des enjeux sociaux et politiques.
Sur le même pied d’égalité
Divers éléments de l’espace public sont placés sur d’imposants socles. Ces piédestaux montrent des objets du mobilier urbain, tous disposés au même niveau, annulant ainsi toute hiérarchie. Avec Sur le même pied d’égalité, l’artiste questionne la classification consciente et inconsciente que l’on fait des choses qui nous entourent. Entre autres, le phénomène de consécration des éléments classés patrimoniaux. Pourquoi un canon, une arme destinée à détruire, serait-il davantage un emblème de la ville qu’un jeu d’enfant, un lampadaire, un banc de parc, un cône et même une poubelle ?
Guillaume La Brie s’intéresse aux enjeux de présentation des œuvres en art visuel. Selon lui, les paramètres par lesquels on découvre une œuvre (la position de l’observateur, son rapport physique avec l’espace d’exposition, etc.) font aussi partie du travail artistique et peuvent être transformés ou modifiés au même titre que le choix d’une couleur, par exemple.
L’écho des rêveurs
À l’image de la diversité des participants à ce projet de médiation, différentes silhouettes habitent l’espace. Ces corps hybrides sont constitués de petites pièces, tantôt des « hexagone-paillettes », tantôt des objets du quotidien. Chaque composante devient le témoin des nombreuses rencontres entre le duo d’artistes et les participants est le résultat d’une expérience de cocréation inclusive et empreinte de sensibilité où tous ont pu mettre la main à la pâte pour former ce maelstrom de matières et de souvenirs.
Formé en 2017, Caravane BLING BLING ! est un duo composé de Mathieu Fecteau et Loriane Thibodeau axé sur la rencontre avec d’autres artistes dans des propositions hors du commun. Les artistes jouent avec la notion de vrai et de faux, en créant des œuvres offrant de multiples détails cachés.
Neiges éternelles
Le temps d’un été, le buste de Louis XIV se retrouve pris dans une tempête de neige ! Bibelot immortalisant le souvenir, la boule à neige met en scène une rencontre improbable entre le Roi-Soleil et l’hiver québécois : deux éléments du patrimoine local. Au premier regard, la sculpture semble être l’élément central de l’installation, mais ne serait-ce pas davantage la neige qui deviendrait ici l’objet même du souvenir ? En capturant cet échantillon d’hiver, les architectes court-circuitent l’enchaînement des saisons pour questionner l’impact du climat sur notre patrimoine. Neiges éternelles nous invite ainsi à considérer l’importance de l’hiver dans l’identité des québécois.
Lucie Bulot (architecte et architecte d’intérieur) et Dylan Collins (architecte et musicien) souhaitent faire évoluer et questionner leur pratique architecturale en s’ouvrant à de nouveaux champs d’action, tels que le paysage ou l’installation d’art. Ils envisagent chaque projet comme une histoire racontée, faite de savoirs, de lieux et de matières.
Une Arcade historique !
Qui a dit qu’on ne devait pas s’amuser avec l’histoire ? Le Consortium 19 « met en jeu » différents personnages et événements marquants du passé québécois. Que ce soit en créant des affrontements inédits entre des personnages illustres dans un jeu vidéo, en tentant de remporter un fragment de pierre issu d’un bâtiment maintenant détruit, en refaisant l’histoire du fameux but d’Alain Côté dans un jeu de hockey sur table, ou bien en s’adonnant à une course de canots où se rencontrent des grands peuples de l’histoire de Québec. Une Arcade historique ! promet un plaisir tout aussi historique !
Consortium 19 est composé de Robin Dupuis et Pierre-Paul Guillemette (conceptiontechnique), finlarmoiement (recherche et textes), Paquebot Design (graphisme), Mathieu Plasse (réalisation du jeu vidéo), Lucie Perron (confection des « toutous »), José Doré (recherches historiques), André Gagnon (conception technique) et Vincent Roy (idéation et conception générale).
Aménagement intérieur et accessoires
L’œuvre reconstitue un logement improbable formé par l’accumulation d’une multitude de planches récupérées de « palettes de bois ». Présentée dans un lieu se situant entre la vitrine de magasin et l’espace d’exposition, Aménagement intérieur et accessoires suggère certains paradoxes : elle présente un espace habitable, mais inaccessible, occupé, mais non fonctionnel, intime, mais continuellement exposé au regard de tous. L’artiste déforme volontairement les perspectives tout en s’interrogeant sur les enjeux liés à l’habitat et sa précarité.
Olivier Moisan Dufour travaille des « amoncellements » qui sont constitués de pièces de bois recyclé. Aspect important de sa démarche, il aime garder la trace de l’objet antérieur. Il peindra souvent minutieusement ses sculptures, afin d’« en fixer l’état », comme si on immortalisait un moment dans l’histoire de l’ancien objet. Ce projet d’Olivier Moisan Dufour est le lauréat 2019 du concours Passages Insolites organisé en collaboration avec l’École d’art de l’Université Laval et GM Développement.
Écho
Cette sphère géante est-elle en train de dévaler la ruelle, ou de l’obstruer volontairement ? La forme sphérique se confronte à la verticalité des immeubles environnants tout en donnant l’illusion d’avoir été créée à partir du même matériau, la brique. Même si sa mosaïque rappelle ce matériau souvent utilisé dans l’architecture d’édifices commerciaux ou industriels du XIXe ou du début du XXe siècle, sa forme elle, contredit la rectitude des bâtiments, en apportant une touche plus actuelle. Osez donc vous approcher et faites-en le tour, le rapport à échelle humaine pourrait vous donner le vertige !
Le travail de Jeffrey Poirier s’articule autour de l’installation in situ et explore les limites entre architecture et sculpture. Il réalise des objets inspirés d’un langage ornemental, jouant souvent avec le motif, géométrique ou organique. Il interroge nos habitudes de regard sur les savoir-faire forgés par notre culture et sur les objets qui composent notre patrimoine matériel.
Fin de partie (Nagg et Nell)
La scène paraît absurde : deux têtes de clown gonflables sont coincées entre des parois d’immeubles. Pour ajouter à l’étrangeté, ces clowns censés nous faire rire peuvent devenir inquiétants, selon notre point de vue et notre sensibilité. Le titre Fin de partie (Nagg & Nell) fait référence à la pièce de Samuel Beckett où deux personnages, Nagg et Nell, vivent dans une benne à ordure après avoir perdu leurs deux jambes…
Max Streicher crée des sculptures gonflables depuis une trentaine d’années. Il s’intéresse au mouvement de la respiration humaine à travers des systèmes de soufflerie artificielle. En installant ces pièces dans des endroits précis, il provoque des tensions entre l’espace et le côté fantaisiste que dégage le ballon.
Bercer d’utopies
Franchissez des portails et découvrez un monde coloré qui cache une vision critique de notre rapport à la nature : une végétation factice, une agriculture transformée, une alimentation aseptisée et un service de restauration déshumanisé. Le tout présage un futur plus ou moins réconfortant dans lequel l’humain tente d’avoir un contrôle extrême sur l’environnement. Efficacité nécessaire ou désastre annoncé ?
Le collectif 5M2 voit le jour le 3 mai 2019. Il est formé de cinq étudiants à la maitrise en architecture de l’Université Laval : Marielle Gervais-Joanisse, Samuel Laprise, Maxime Morency, Frank Saavedra et Catherine-Bénédicte St-Laurent. Le Collectif 5M2 est le lauréat 2019 du concours Passages Insolites organisé en collaboration l’Association des étudiantes et étudiants en architecture de l’Université Laval et le Laurie Raphaël.
Œuvres issues des éditions précédentes de Passages Insolites
Alouette #2
Le satellite Alouette s’est une fois de plus écrasé à Québec ! Cette réplique du satellite canadien présenté lors de l’édition 2018 de Passages Insolites, rappelle la promesse ratée d’un avenir meilleur annoncé par la modernité. Il pourrait autant représenter l’obsession toujours croissante pour les communications que l’accumulation de déchets spatiaux qui en résulte. Est-ce qu’un jour, le ciel nous tombera réellement sur la tête ?
Brandon Vickerd est artiste et professeur d’arts visuels et d’histoire de l’art à l’Université York. Dans son travail, il questionne la quête absolue du progrès scientifique qui nous a parfois fait vivre des dérives. Ses installations publiques sont des interventions qui ne se présentent pas délibérément comme de la sculpture, mais plutôt comme une anomalie ou accident s’insérant dans l’expérience quotidienne du passant.
Ordures célestes
Pour le plaisir de tous, les Ordures célestes sont de retour ! Curieux objet présenté lors de l’édition 2016, le collectif Allard-Duchesneau revient avec sa sculpture faite à partir de bennes à ordures. L’ingénieux assemblage propose un passage immersif dans un espace surprenant, où s’opposent le laid et le beau. Le duo d’artistes questionne nos jugements esthétiques préconçus, tant sur l’art que sur les objets urbains.
Le collectif Allard-Duchesneau est formé de l’artiste visuel Philippe Allard et de l’architecte Justin Duchesneau. Inspirée de la sculpture monumentale, leur pratique aborde principalement l’installation éphémère in situ en utilisant des éléments issus de la production industrielle. Ils travaillent à détourner, transformer des objets usuels qui deviennent des mégastructures c’est-à-dire des monuments artistiques.
À PROPOS d’EXMURO
EXMURO arts publics est un organisme à but non lucratif qui a pour mandat la conception, la réalisation et la diffusion de projets artistiques dans l’espace public. Depuis sa fondation en 2007, l’organisme explore sans cesse les nouvelles avenues créatives et audacieuses de présentations d’art public dans les villes. Pour EXMURO, l’art public offre une liberté d’expérimentation et d’expression faisant contrepoids avec la standardisation et le pragmatisme d’une grande partie des éléments urbains.
Passages Insolites
Jusqu’au 14 octobre 2019
Québec (Québec), Canada
Gratuit
Images : Stéphane Bourgeois
À lire : L’été se poursuit aux jardins Gamelin
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