Pentaèdre et Lysandre Ménard
en concert à la salle Bourgie
De la dynamite sonore dans le cadre du 2e Festival Palazzetto Bru Zane Montréal
Par Luc Archambault
1 mai 2021
Dire que je ne m’attendais pas à grand’ chose de ce concert, présenté à la salle Bourgie le mercredi 14 avril serait à peine effleurer mes sentiments du moment. Du Saint-Saëns, des œuvres écrites à l’aurée de son trépas, une pénultième exploration des instruments à vent, ces mal-aimés des compositeurs. Il n’eut le temps que de composer des sonates pour le hautbois (op. 166), la clarinette (op. 167) et le basson (op.168).
Ce concert, pour répondre à la géométrie sonore du groupe Pentaèdre (Ariane Brisson, Élise Poulin, Martin Carpentier, Mathieu Lussier et Louis-Philippe Marsolais), a cru bon de rajouter une romance pour flûte (op. 37) et un morceau pour cor et piano (op. 94). Combiné au jeu infaillible de la pianiste Lysandre Ménard, ce concert m’a donc agréablement surpris.
N’est pas artiste de scène qui veut, et le bassiste Mathieu Lussier l’illustre avec brio. D’entrée jeu, il présente son instrument et sa portion du concert avec un cabotinage exquis. Pas pour rien qu’il est aussi le directeur artistique de l’Ensemble Baroque Arion.
Une présentation qu’auraient bien fait d’imiter ses partenaires de jeu. Car cette vivacité est un peu ce qui manque à la scène classique montréalaise. Ce n’est pas par goût de clownerie, mais une petite étincelle supplémentaire pour sortir la musique et les prestations concertantes de la rigueur d’un autre âge.
Et la pianiste Lysandre Ménard, telle une sirène majestueuse, dont la carrière est définitivement à suivre, déjà prisée à l’international (Carnegie Hall en 2011, des concerts aux États-Unis, en Espagne, en Autriche et en Allemagne), et active dans l’univers de la musique alternative… beaucoup de talents entre ces doigts de déesse…
Que dire du Palazzetto Bru Zane. Ce centre, dédié à la redécouverte et au rayonnement du patrimoine musical français sur la période allant de 1780 à 1920, a pignon sur rue à Venise dans un vieux palais restauré et inauguré en 2009. Il met à disposition des ressources numériques sur bruzanemediabase.com, des captations de concerts sur bru-zane.com/replay (malheureusement, pas ce concert-ci), ainsi que la production et la publication d’enregistrements sous le label Bru Zane, de même qu’une webradio, Bru Zane Classical Radio, diffusée continuellement (24/7).
J’ai eu ma leçon : Ne jamais sous-estimer les concerts offerts à la salle Bourgie, ce temple de l’excellence…
Images : Courtoisie de Pentaèdre et Lysandre Ménard
Autres articles sur les évènements musicaux
La salle Bourgie, salle de concert du Musée des beaux-arts de Montréal, est située dans l’église patrimoniale Erskine and American restaurée. Désignée en 1998 « lieu historique d’intérêt national », l’endroit métamorphosé est aujourd’hui doté d’une acoustique hors pair et d’un décor exceptionnel, composé notamment de vingt vitraux Tiffany historiques. Parfaitement adaptée aux besoins des ensembles de musique de chambre et d’autres formations tels les orchestres à cordes, la Salle Bourgie offre aux amateurs des expériences musicales reflétant la diversité encyclopédique du MBAM.
Luc Archambault, écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, est revenu s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.
There are no comments
Ajouter le vôtre