Re-conter l’Afrique :
la danse des panthères
Trois chorégraphies sur l’expérience de la diaspora africaine, présentées par Tangente
Par Luc Archambault
S’il n’est pas évident de présenter un spectacle de danse visant à réchauffer l’âme en fin d’hiver, Tangente, avec son spectacle Re-conter l’Afrique, a réussi à concrétiser ce tour de force avec trois chorégraphies distinctes de danse contemporaine, soit Skin Box, de Ghislaine Doté, The Sleepwalker, de Funmi Adewole, et Ceci n’est pas noire, d’Alesandra Seutin.
… un spectacle plutôt réussi, mais toutes les parties ne sont pas du même calibre.
Skinbox
Chorégraphe et interprète : Ghislaine Dôté
Musique : Ghislaine Doté, Roger and Hammerstein
Éclairage : Jack Pilon
Vidéo : Thierry Michl (à confirmer)
Une trame narrative très intéressante et un bon mélange de texte et de mouvements qui illustrent le parcours de l’artiste Ghislaine Doté, née en France, élevée en Côte d’Ivoire puis émigrée au Canada. 17/20
La chorégraphie est un peu simple mais efficace. 16/20. La musique et l’environnement sonore, discrets bien que présents, ne sont pas mémorables mais tout de même efficaces. 16/20.
La scénographie présente une bonne utilisation de la scène et les accessoires sont utilisés avec soin. Les éclairages sont par contre plutôt élémentaires. 15/20
Pour ce qui est du facteur Oumpf, la narration ajoute une composante touchante et intimiste à cette chorégraphie, et le tout est intéressant. 17/20
Total : 81%
The Sleepwalker
Chorégraphe et interprète : Funmi Adewole
La chorégraphe et interprète Fummi Adewole a vécu un parcours de vie assez particulier. Née en Grande-Bretagne, elle fut élevée au Nigeria, d’où son langage corporel assez intéressant. Par contre, la trame narrative est d’une langueur plutôt hypnogène. 12/20
La chorégraphie est quelque peu élémentaire. La gestuelle ne semble pas s’incarner, du moins en comparaison avec les deux autres chorégraphies. 11/20
La musique et l’environnement sonore, discrets à l’extrême, ne présentent rien de bien mémorable. 10/20. La scénographie présente une bonne utilisation de l’espace scénique, ainsi que des accessoires. Mais encore là, rien de vraiment mémorable. 15/20
Quant au facteur Oumpf, tout se présente comme un songe d’une douceur fade au milieu d’une nuit mouvementée. 13/30
Total : 61%
Ceci n’est pas noire
Directrice artistique, chorégraphe et interprète : Alesandra Seutin
Violoncelliste, compositeure et collaboratrice : Ayanna Witter-Johnson
Dramaturgie : Funmi Adewole & Sophie De Vries
Compositeurs : Ayanna Witter Johnson, Nicolas Jaar & Raph Bounzeki
Musique éditée par Kweku Aacht & Alesandra Seutin
Texte : Alesandra Seutin
Répétitrices : Ingrid Mckinnon & Fire Warrior
Éclairage et direction technique : Anthony Hateley
Alesandra Seutin raconte ici son voyage entre l’Afrique, l’Europe, et la scène de Tangente. Par ses interactions directes avec l’auditoire, la trame narrative de son discours est éclatée mais combien intéressante, un beau 20/20.
La chorégraphie est ici songée et la gestuelle de cette panthère africaine est d’un léché très soigné. De plus, la danseuse impressionne par sa grande taille et sa prestance. 20/20. La musique et environnement sonore encadrent merveilleusement la chorégraphie. 20/20
La scénographie profite d’une utilisation maximale de la scène, d’un heureux dosage de danse, de mouvements au gestuel félin, et d’une scène qui est découpée telle une arène de boxe. Mais cette interprète ne se laisse pas circonscrire par cet appareil. Elle va et vient tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des câbles. 20/20
Le facteur Oumpf est atteint par un mélange de narration, de séduction et même de menace, somme toute une chorégraphie très mémorable. 20/20
Total : 100%
Pour résumer, donc, un spectacle plutôt réussi, mais toutes les parties ne sont pas du même calibre. Somme toute, une excellente découverte de talents africains d’ici.
Total des trois spectacles : 242/300, soit 80.1%
Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.
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