Le FTA offre de splendides
créations en français
Un plaidoyer passionné pour l’Afrique et une confession envoûtante et déchainée
Par Jacqueline van de Geer
6 juin 2022
Le Festival TransAmériques (FTA) nous revient cette année avec plein de représentations surprenantes. Il reste seulement une semaine pour plonger dans ce festival international d’univers théâtrals d’ici et d’ailleurs.
Il y a certains spectacles toujours à l’affiche qu’il faut voir absolument, comme Confession publique et Je m’appelle Mohamed Ali, et d’autres qui sont déjà terminés, comme Le virus et la proie et Traces, dont je parle plus bas. Peut-être que ces performances seront présentés à nouveau lors d’une tournée éventuelle de la nouvelle saison 2022-2023. En attendant, voici quelques réflexions que je partage avec vous sur mon expérience personnelle du FTA de cette année.
Traces – Discours aux nations africaines
Étienne Minoungou a créé la pièce Traces – Discours aux Nations Africaines en 2018, en collaboration avec l’économiste et philosophe sénégalais Felwine Sarr, à l’occasion de l’inauguration du Musée des civilisations noires à Dakar.
Devant nous sur scène, avec comme seule compagnie un joueur de kora, Étienne Minoungou nous appelle à être à l’origine et le moteur d’une future civilisation plus humaine pour la planète entière.
L’orateur s’adresse dignement et passionnément à l’Afrique entière, mais surtout à la jeunesse de toutes les nations de son continent qu’il appelle à relever la tête et à s’émanciper. Touchant, juste et pertinent, Traces – Discours aux Nations Africaines était présenté en salle jusqu’au 5 juin à la Maison Théâtre dans le cadre du FTA.
Confession publique
Mélanie Demers, créatrice de Confession publique, travaille souvent avec des corps dits atypiques. Elle fait de sa fidèle collaboratrice, Angélique Wilkie, sa muse et interprète. L’artiste de 60 ans monte sur le plateau dans un laisser-aller complet, une vulnérabilité totale, prête à se mettre à nue sur scène.
En se laissant dévorer des yeux et en s’offrant entièrement au public, la parolière nous hypnotise : Elle parle, crie, souffle et danse, tout en faisant de ses confessions publiques une histoire débridée.
Le théâtre et la danse s’unissent dans Confession publique, où la poétesse nous dévoile toutes ses peurs. Le spectacle qu’elle donne joue avec ce qui est noble et vulgaire en nous, et Angélique Wilkie nous laisse osciller entre force et fragilité, brutalité et bienveillance. Elle est une interprète d’un engagement total, avec abandon, et en perpétuel mouvement.
Comme au début, un air de blues s’élève vers la fin de la performance, comme une prière que scande le jeu de la batterie. Profond, authentique et émouvant, Confession publique est présenté au Thêatre Prospero jusqu’au 9 juin.
Programmation FTA • Billetterie
Image d’entête : Kevin Calixte
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Originaire des Pays-Bas, Jacqueline van de Geer a traversé l’océan Atlantique en 2005 pour vivre et travailler à Montréal. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et en arts de la scène.
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