Le service de police de Westmount /2
La saga des services de police et d’incendie de Westmount, de 1929 à 1972
Par Michael Walsh
Précédemment publié dans WestmountMag.ca
Le chef de police William Wren fut élu président du Police and Fire Chiefs Club of the Island of Montreal en 1929. La création de ce club avait déjà permis d’améliorer la coopération entre les chefs de police et les chefs des pompiers de l’île et, au fil du temps, il s’est avéré qu’il contribuait à une meilleure protection de la population de l’île par la police et les pompiers. En 1936, Wren fut élu président de la Chief Constables’ Association of Canada.
En 1929, la force de police comptait 43 membres. La ville était très bien servie puisque leurs fonctions comprenaient le chef de la police et l’inspecteur des pompiers, le capitaine de police, le lieutenant de police, les sergents, les agents des parcs, les agents à moto, les agents de la circulation, les inspecteurs sanitaires, le capitaine des détectives et les agents en civil.
« Il y a un policier à Westmount qui ne croit pas au Père Noël. Et quand il a vu un personnage corpulent, habillé en rouge, avec de longues moustaches blanches et un sac sur le dos, marcher le long de la rue Sherbrooke mercredi, le bras de la loi a été suspicieux, surtout en ce qui concernait le sac. Il a donc embarqué le Père Noël pour la taule. Mais le sergent de service en poste ne s’y est pas trompé et a laissé le joyeux bonhomme poursuivre sa route pour honorer un engagement très urgent avec un grand nombre d’enfants… »
– Montreal Gazette, 27 décembre 1935
Les communications radio se sont améliorées en 1935 avec l’installation du système d’appel à ondes courtes de la police (indicatif d’appel CY2J). Auparavant, les transmissions radio étaient reçues par le service de police de Montréal et envoyées au service de police de Westmount par le biais d’une série de 29 cabines téléphoniques réparties dans la municipalité.
Après de nombreuses années de service, William Wren pris sa retraite en 1938 et fut remplacé par Walter Gough au poste de chef de la police.
En 1943, les membres du service de police et de pompiers se sont syndiqués. Les membres ont formé l’Association canadienne des policiers et des pompiers de Westmount (Canadian Association of Police and Firefighters of Westmount), affiliée au Congrès du travail du Canada. Ce regroupement pris la Ville par surprise, car elle avait toujours entretenu des relations cordiales avec ces services municipaux. Après de longues négociations au cours de l’année qui a suivi, une entente fut conclue entre la ville de Westmount et la Fraternité canadienne des policiers (Canadian Brotherhood of Policemen).
D’autres changements sont survenus au sein du service de police, en 1946, à la suite du décès du chef William Gough, à l’âge de 47 ans. À la suite de son décès, le conseil municipal sépara les services de police et d’incendie et nomma R. Byford chef de police et W. Cobb chef du service d’incendie. Il est intéressant de noter que le commissaire de police était un membre attitré du conseil.
En 1943, les membres du service de police et de pompiers ont formé l’Association canadienne des policiers et des pompiers de Westmount (Canadian Association of Police and Firefighters of Westmount), affiliée au Congrès du travail du Canada.
« Trouvé : Une cage à volailles. On peut la récupérer en faisant une demande au poste de police de Westmount.»
– Gazette de Montréal, 7 janvier 1947
Cette nouvelle structure organisationnelle a donné lieu à d’autres négociations syndicales au début des années 1950, qui ont abouti à la création de l’Association des policiers de Westmount et de l’Association des pompiers de Westmount (Westmount Police Association and Westmount Firefighters Association), section 981 de l’A.F.L..
« La police de Westmount est à la recherche de la personne qui a abandonné un bébé de trois semaines dans le vestibule d’un immeuble d’habitation situé au 225, avenue Melville, vers minuit et demi hier… »
– Montreal Gazette, 29 septembre 1951
Les quartiers généraux de la police et des pompiers, situés au 21 de la rue Stanton, furent rénovés en 1952 et accueillirent 48 officiers de police et 52 membres de la brigade des pompiers. D’autres changements de direction eurent lieu avec la nomination de R. J. Edmonstone au poste de chef de la police, puis celle d’Edward Christopher Harper.
Les années 1960 ont vu la création d’un comité municipal des mesures d’urgence avec le maire comme président, le commissaire de police et des incendies comme vice-président. En 1962, le département de la sécurité publique a été formé, comprenant les agents de la sécurité publique, les services de police et d’incendie, avec Edward Harper, chef de la police et des pompiers, nommé directeur.
‘Les quartiers généraux de la police et des pompiers, situés au 21 de la rue Stanton, furent rénovés en 1952 et accueillirent 48 officiers de police et 52 membres de la brigade des pompiers.’
D’autres travaux de construction ont lieu au poste de police et de pompiers de la rue Stanton. En 1963, une extension et un nouveau bâtiment furent érigés. Conçus par Perry & Patch en association avec Durnford, Bolton, Chadwick & Ellwood, une partie de la structure existante fut utilisée.
« Inauguré en novembre 1964, au coût de 900 000 $, et remplaçant l’édifice antérieur inauguré en 1895 sous le nom de Westmount Academy, le bâtiment contient un champ de tir à l’épreuve des bombes pouvant accueillir 100 personnes en cas de catastrophe, avec un second étage pouvant être être utilisé comme centre de commandement de la défense civile et qui dispose d’une maquette de la ville montrant chaque bâtiment, une salle d’audience municipale avec un mobilier en bois de teck et une salle de communication radio. »
– Montreal Gazette, novembre 1964
En 1963, la ville de Westmount fut ébranlée par le placement de bâtons de dynamite dans des boîtes aux lettres résidentielles. Le service de police de Westmount a joué un rôle essentiel dans la protection des citoyens durant cette période difficile. Ils ne se doutaient pas que, dans trois ans, le gouvernement provincial adopterait une loi qui entraînerait la dissolution des 95 membres de leur service de police municipal.
‘En 1963, la ville de Westmount fut ébranlée par le placement de bâtons de dynamite dans des boîtes aux lettres résidentielles. Le service de police de Westmount a joué un rôle essentiel dans la protection des citoyens durant cette période difficile.’
Le « début de la fin » se produisit lorsque la Corporation métropolitaine de Montréal fut créée par le projet de loi 75 du Parlement provincial. Ce projet de loi fut créé pour « contrôler, guider, diriger ou coordonner les diverses affaires ou problèmes communs à toutes les municipalités de la région métropolitaine de Montréal. »
Il n’est pas surprenant que la réponse de la Ville à l’adoption du projet de loi fut la suivante : « Le présent conseil n’a pas l’intention de conclure une entente avec la Corporation métropolitaine en ce qui concerne le contrôle des services d’incendie et de police… les dettes des municipalités constituantes devraient être leurs responsabilités…»
Néanmoins, en 1971, le Conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine de Montréal recommande l’intégration des forces policières sur l’ensemble de l’île. En janvier 1972, les forces policières de toute l’île furent forcées de s’intégrer. Les membres des corps de police municipaux sont transférés au corps de police de la Communauté urbaine de Montréal.
‘… en 1971, le Conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine de Montréal recommande l’intégration des forces policières sur l’ensemble de l’île. En janvier 1972, les forces policières de toute l’île furent forcées de s’intégrer.’
De plus, le rapport de René Daigneault, connu sous le nom de Rapport Daigneault, recommanda que le directeur du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal relève du Conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine de Montréal, comme l’exigeait l’article 53 de la loi 281 (1972), et qu’il soit responsable de l’intégration des services de police :
“… d’informer toutes les municipalités, qu’en vertu de l’article 72-3 44 de la loi constituant le Service de Police de la Communauté urbaine de Montréal et modifiant la loi de ladite Communauté, celles-ci doivent, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité les avise du contraire, continuer de fournir au Service de Police de la Communauté urbaine de Montréal les services de conseillers juridiques, dans la même mesure qu’elles les fournissaient à leur propre service de police jusqu’au 31 décembre 1971.”
COPIE CONFORME
Juge Jacques Coderre,
président, Conseil de sécurité publique,
Communauté urbaine de Montréal.
Peu de temps après, la Ville reçu une facture de la Communauté urbaine de Montréal s’élevant à 622 691 $ pour leur part des dépenses du service de police de septembre 1970 à décembre 1971. De son côté, la Communauté urbaine de Montréal obtint un prêt de 16 750 000 $ pour couvrir les frais de police.
« QU’IL SOIT RÉSOLU QUE le Conseil de la Ville de Westmount demande par la présente au Conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine de Montréal de s’assurer que les services identifiés et décrits dans les listes ci-jointes continuent d’être fournis par le même personnel policier et que des dispositions à cet effet soient incluses dans le plan global d’intégration de la police. »
« L’atmosphère amicale qui existe maintenant entre la police et le public est basée sur le contact étroit qui résulte de la volonté du personnel de la police de fournir des services aux individus – services que la police est particulièrement qualifiée pour fournir. Ramener un enfant perdu ou une personne sénile à son domicile, aider une personne âgée ou un invalide à se relever, fournir une escorte à un directeur de théâtre ou à un autre homme d’affaires dont les heures de fermeture sont tardives – ce sont là des exemples de services fournis par la police dans des situations d’urgence mineures ou des situations de criminalité qui persuadent le citoyen que le policier est, en fait, son ami. Pour maintenir cette excellente relation entre la police et les citoyens, il est essentiel que chaque policier possède une connaissance détaillée de la région dans laquelle il travaille et de ses citoyens. »
– Compte rendu du Conseil, avril 1972
Étonnamment, Westmount a été la seule municipalité à soumettre des suggestions au Conseil de sécurité publique. En fait, la ville ne s’est pas opposée au plan d’intégration à condition que les mêmes services et le même personnel soient conservés.
Westmount a également été la seule municipalité à souligner qu’aucun système de communication policière à l’échelle de l’île n’était en place. Prenant les devants, Westmount a retenu les services de la corporation Eltech (ingénieurs-conseils en communications) pour régler cette question. Ils ont présenté au sous-comité des communications policières, établi par la Conférence des maires de la banlieue de Montréal, un rapport final basé sur le système de communications policières 911 utilisé dans les cinq arrondissements de la ville de New York et sur le système 999 du Royaume-Uni qui coordonne les 47 forces policières d’Angleterre et du Pays de Galles.
« Afin de maintenir la communication et la coopération entre les citoyens de Westmount et la police, il est essentiel que les citoyens connaissent leurs policiers. Il est donc fortement recommandé que le plan de mise en œuvre de l’intégration de la police comprenne un énoncé de politique limitant le transfert des policiers d’un district à l’autre en tenant compte du principe d’identification et de connaissance du quartier. »
« ATTENDU QUE par résolution adoptée le 18 avril 1972, le Conseil de la Ville de Westmount a demandé au Conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine de Montréal de s’assurer que les services identifiés et décrits dans les listes ci-jointes continuent d’être assurés par le même personnel policier et que des dispositions à cet effet soient incluses dans le plan global d’intégration de la police ; ATTENDU QUE la Ville de Westmount est favorable à l’établissement d’opérations policières à l’échelle de l’île relativement aux fonctions policières régionales et considère que tout plan d’intégration à cette fin ne devrait être établi qu’après consultation des municipalités de la région et d’experts externes.»
« ATTENDU QU’une proposition d’intégration des systèmes de radiocommunication policière sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal a maintenant été soumise par le directeur du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal, ATTENDU QUE cette proposition comprend un rapport sur une expérimentation d’un système centralisé dans la municipalité de Montréal-Nord sur une période de 14 jours.»
Il est difficile de comprendre comment l’une ou l’autre des parties impliquées dans cette intégration forcée n’ait pas prévu la montée en flèche des coûts. Au niveau provincial, Jérome Choquette, ministre de la Justice, s’est inquiété de l’augmentation des coûts de la police qui avait débuté avec un déficit de 10 000 000 $. Celui-ci avait augmenté le budget alloué de 156 000 000 $ en 1976 à 275 000 000 $ en 1980. En fait, il s’agissait du deuxième poste le plus important du budget de la CUM. La Conférence des maires des banlieues a donc demandé au gouvernement provincial un prêt de 30 millions de dollars pour couvrir les coûts de la police.
Afin de contrôler l’augmentation des coûts de la police, les services furent réduits, les heures d’ouverture des postes diminuées, le nombre de personnes affectées à chaque poste fut réduit au minimum et la police abandonna les services d’ambulance pour les confier au C.S.S.S.R.M.M. Les « policiers silencieux », également connus sous le nom de « dos d’âne », sont un artefact de ces mesures austères.
‘En 1978, un nouveau numéro de téléphone d’urgence de la police – 934-2121 – a été créé pour toute la région de la Communauté urbaine de Montréal. En 1981, le numéro est devenu le 911, neuf ans après que Westmount ait proposé son utilisation.’
D’autres changements ont entraîné le transfert de membres de longue date loin de Westmount. De plus, le système de communication de la police a empêché les résidents de Westmount de communiquer directement avec leur poste de police. Les agents qui acceptaient les appels directs au poste de police étaient réprimandés par leurs superviseurs.
En 1978, un nouveau numéro de téléphone d’urgence de la police – 934-2121 – a été créé pour toute la région de la Communauté urbaine de Montréal. En 1981, le numéro est devenu le 911, neuf ans après que Westmount ait proposé son utilisation.
En 1982, les coûts de la police, bien qu’élevés, se sont quelque peu stabilisés. Cependant, il devint évident que les villes devaient compter sur les forces de sécurité publique plutôt que sur la police pour la prévention du crime. Plus inquiétante encore était la proposition de fermeture du poste de police 23 de Westmount. En 1986, le président du comité de sécurité publique de la CUM, Michel Hamelin, accorda un sursis de dernière minute, mais le problème réapparût en 1992 avec la proposition de la CUM de refaire la carte des districts de police.
« En effet, alors que le pouvoir de la CUM continue de s’accroître, nous devons défendre Westmount contre les forces homogénéisantes et centralisatrices de toute l’île de Montréal. Le fait d’avoir 27 petites villes désordonnées dans la CUM heurte probablement le sens de sobriété de la province de Québec. Hier, nous avons perdu notre force de police. Aujourd’hui, notre poste de police est en péril. Demain, devrons-nous nous battre pour [conserver] notre brigade de pompiers ? »
– Peter F. Trent, maire de Westmount, 12 novembre 1991
En juillet 1992, une pétition signée par 152 résidents de la ville de Westmount demanda au maire Peter Trent de transmettre leur souci de conserver l’unique poste de police de Westmount (poste 23) dans la ville de Westmount. En 1995, la carte de la division des districts de police fut finalisée et Westmount conserva son poste de police.
En 1986, après 14 ans d’une intégration turbulente, il y eu une proposition visant à donner des pouvoirs supplémentaires à l’unité de la sécurité publique de Westmount :
Cette force est composée de patrouilleurs sélectionnés individuellement, rigoureusement formés et étroitement surveillés, qui ont un sens aigu du dévouement à la communauté qu’ils servent. Conformément aux attentes élevées des citoyens, ce département devrait disposer de pouvoirs plus importants dans les limites de la municipalité afin d’améliorer leurs services. Cela devrait inclure le pouvoir d’appliquer les règlements concernant le stationnement et la circulation, de procéder à des arrestations et de porter des accusations en vertu du Code de la sécurité routière (L.R.Q., chapitre C-24.1) et de tous les règlements municipaux. Ce pouvoir contribuerait grandement à l’efficacité des forces telles que la Sécurité publique de Westmount afin d’appliquer les règlements municipaux et d’assurer un plus grand degré de paix, d’ordre et de sécurité dans les rues et les parcs de la municipalité.
Malgré des arguments solides, la Fraternité des policiers de Montréal n’a pas voulu accorder de pouvoirs d’arrestation, ni d’application du Code de la sécurité routière aux agents de la Sécurité publique de Westmount. De plus, leurs gyrophares ne pouvaient pas être de couleur rouge et bleu comme celles utilisées par les véhicules de police de la ville de Montréal.
En termes de coûts monétaires, en 1966, le budget de Westmount (incluant les salaires et les avantages sociaux) pour le maintien de l’ordre dans sa municipalité était de 455 268 $. En 1999, le budget de la police de la ville de Westmount était de 11 102 836 $.
‘Malgré des arguments solides, la Fraternité des policiers de Montréal n’a pas voulu accorder de pouvoirs d’arrestation, ni d’application du Code de la sécurité routière aux agents de la Sécurité publique de Westmount.’
Il faut convenir que cette histoire a été une véritable saga qui s’est poursuivie jusqu’à présent. Y-a-t’il des leçons à retenir ? Outre les coûts financiers considérables, l’intégration (des services municipaux, des municipalités et même des compagnies aériennes) se fait au détriment de la personnalisation du service. À cela, on ne peut pas mettre un prix.
Posez-vous les questions suivantes : Combien d’agents de la sécurité publique (actuels ou anciens) pouvez-vous nommer ? Ensuite, essayez d’identifier le poste de police local de Westmount (Ville-Marie Ouest, PDQ 12). Et quel est le nom du directeur actuel du poste de quartier 12 ? (François Labonté). Enfin, de combien d’agents locaux du SPVM (sur un total actuel de 56) connaissez-vous le nom ou même reconnaissez-vous de vue ? Si vous êtes comme moi, je n’arriverai pas à répondre aux quatre dernières questions. En fin de compte, tout est une question d’interactions humaines personnelles – rien d’autre ne compte.
Post-scriptum
À la suite de l’intégration des services de police à l’échelle de l’île, de nombreux documents d’archives du service de police de la Ville ont été déplacés, par le SPVM, de Westmount à un endroit non divulgué.
Je tiens à remercier Peter F. Trent d’avoir pris le temps de s’assurer de l’exactitude des coûts financiers cités durant la période d’intégration policière.
Image d’entête : Jean Gagnon, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
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Michael Walsh est un résident de longue date de Westmount. Heureux d’être retraité après avoir passé près de quatre décennies dans le domaine de la technologie de l’enseignement supérieur. Étudiant professionnel par nature, sa formation universitaire et ses publications portent sur la méthodologie statistique, la mycologie et la psychologie animale. Aujourd’hui, il aime se balader avec son chien tout en découvrant le passé de la ville et en partageant les histoires des arbres majestueux qui ornent ses parcs et ses rues. Il peut être contacté à l’adresse michaelld2003 @hotmail.com ou sur son blog Westmount Overlooked
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