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I Musici et Okto Echo :
un mélange explosif

L’Est rencontre l’Ouest dans une impressionnante collaboration musicale

Par Luc Archambault

21 décembre 2016

Le 2 décembre dernier, l’orchestre de chambre I Musici de Montréal et son chef, Jean-Marie Zeitouni, nous conviait à sa série I Concertini, notamment à son concert intitulé Au-delà des frontières, dans le cadre du Festival Séfarade. Rendez-vous entre l’Orient et l’Occident, l’orchestre se combinait au groupe Okto Echo, qui se spécialise dans les musiques moyen-orientales, sous la gouverne de Katia Makdissi-Warren.

J M Zeitouni WestmountMag.ca

Jean Marie Zeitouni

Le concert débuta avec des pièces d’inspiration orientales, sous l’égide de la vision occidentale. Une œuvre de José Evangelista, Airs d’Espagne, brisa la glace de façon spectaculaire. Proposant quinze courtes mélodies folkloriques espagnoles, cette œuvre reflète une influence asiatique, avec une propension marquée envers le gamelan indonésien et des musiques modales de l’avant-garde.

Une autre pièce d’importance a été Orient et Occident, d’Arvo Pärt. Reconnu pour son style surnommé « minimalisme sacré », la musique de Pärt est aérienne, dissonante, douloureuse et profonde à la fois. L’orchestre I Musici a su l’interpréter de façon sublime.

Quant à l’apport d’Okto Echo, deux pièces composées par madame Makdissi-Warren, avec comme interprètes, en plus de la compositrice, Binnaz Çelik, au kemençe (violon turc à trois cordes) et Didem Basar, au kanun. Cet apport turc fait montre d’un grand vent d’inspiration. D’autant plus lorsque la chanteuse Leila Gouchi se joint à l’ensemble. Une voix claire, puissante, qui évoque Oum Kalsoum par son registre et ses mélopées.

L’ensemble musical montréalais parvient, bon an mal an, à se renouveler et à maintenir un si haut niveau d’excellence qu’il contribue grandement au rayonnement musical de la métropole.

Lorsque l’orchestre I Musici propose de faire sauter les frontières entre l’Orient et l’Occident avec un concert fastueux et riche en tonalités tous azimuts, y arrive-t-il? L’ensemble musical montréalais parvient, bon an mal an, à se renouveler et à maintenir un si haut niveau d’excellence qu’il contribue grandement au rayonnement musical de la métropole.

Et son choix d’inviter le groupe Okto Echo a réussi à nous faire voyager hors de notre portée traditionnelle. Ces sonorités, peu connues, nous propulse dans des rêveries et des impressions chargées de mélancolie et de dépaysement total. Une bien heureuse combinaison qui ne manquera pas, du moins espérons-le, de se renouveler encore et encore.

Okto Echo WestmountMag.ca

Okto Echo: Katia Makdissi-Warren, Binnaz Celik, Idem Basar, Leila Gouchi

Un seul bémol au tableau : l’utilisation d’un piano dans certaines œuvres d’Okto Echo. Ici, la sonorité de cet instrument ne cadrait pas avec les tonalités orientales. Ce choix est certes discutable ; peut-être pourrait-on le remplacer par un oud ou par un orgue ? Mais reste que cette formation, hautement inspirée, est à noter dans vos agendas : il ne faut pas se priver du plaisir d’assister à chacune de leurs prestations futures.

Quant à I Musici, sa programmation pour le restant de la saison comprend :

Dans la série I Concertini, Bach et la trompette, les 2, 3 et 5 février

Distant Light (Lumière lointaine), avec des œuvres de Tchaïkovski, Vasks et Chostakovich, le 24 février

Gargantua et autres fantaisies, de J. Français, les 27, 28 et 30 avril

Le bœuf sur le toit, avec entre autres des œuvres de Prokofiev et Stravinski, le 18 mai

Pour plus d’informations visiter imusici.com

Images courtoisie de l’Orchestre de chambre I Musici de Montréal

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Luc Archambault WestmountMag.ca

Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.



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