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Le Festival international
des jardins de Métis

Cinq jardins inspirés du thème « Adaptation » sont présentés à cette 23e édition du festival

13 juillet 2022

Les cinq nouveaux jardins du Festival international de jardins, présenté aux Jardins de Métis jusqu’au 2 octobre 2022, sont inspirés du thème « Adaptation », une réalité à laquelle nous faisons face, particulièrement depuis les deux dernières années.

Pour vivre et survivre, l’humain, tout comme la nature, doit faire preuve d’adaptation et de résilience. Douze concepteurs en provenance du Québec, de la France et des États-Unis convient les visiteurs à venir réfléchir à ce défi qui nous est lancé au quotidien.

FORTERESSES de Maison029 [Eadeh Attarzadeh, Lorenzo Saroli Palumbo], Montréal (Québec) Canada Crédit photo : Charlotte Garneau

FORTERESSES de Maison029 • Image : Charlotte Garneau

C’est ainsi que des forteresses de bois ont été construites autour de quelques arbres pour les protéger des assauts des humains ; que des anneaux de faïence changeront de couleur, comme le fait le lichen, pour s’adapter aux conditions dans lesquelles ils sont déposés ; que des tournesols plantés la tête en bas, depuis un plafond de sphères, se retourneront vers le ciel pour pousser comme il se doit vers le ciel ; que huit collines végétales s’élèveront pour révéler ce qui grouille sous nos pieds ; que des tasseaux de bois finement taillés s’assemblent au cœur d’une intrigante structure pour questionner, celles et ceux qui la traverseront, sur l’usage de la forêt et de l’espace, sur la cohabitation possible entre les ressources du territoire et l’humain.

En complément des 27 jardins contemporains présentés aux Jardins de Métis, une installation satellite, constituée de 156 bouteilles de verre recyclées disposées en éventail devant le Centre d’art de Kamouraska, capte le vent du large et émet des mélodies rappelant les cornes de brume.

Les cinq nouveaux jardins
du Festival international de jardins

FORTERESSES
de Maison029 – Eadeh Attarzadeh, Lorenzo Saroli Palumbo

L’idéologie romantique voulant que nos forêts prospèrent en l’absence de contact et d’interférence humaine a malheureusement été réfutée. Tant et aussi longtemps que l’humanité persiste sur son présent parcours, il est devenu irréaliste d’envisager que nos forêts puissent se défendre elles-mêmes. Forteresses est une intervention symbolique proposant une façon agressive de protéger notre flore de son plus grand prédateur : nous-mêmes.

L’idéologie romantique voulant que nos forêts prospèrent en l’absence de contact et d’interférence humaine a malheureusement été réfutée.

La géométrie de chaque système défensif modulaire s’adapte à l’arbre qu’il protège, selon le type, la taille et l’âge de ce dernier. Forteresses est censée être appréciée pour la beauté de ses géométries, en plus de pousser le visiteur à se questionner sur l’impact qu’il a sur son environnement et à lui rappeler que la flore est souvent incapable de se protéger elle-même.

LICHEN de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel, Montréal (Québec) Canada / Paris, France Crédit photo : Martin Bond

LICHEN de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel, Montréal • Image : Martin Bond

LICHEN
de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel

Le lichen est un organisme perceptif, malléable et muable. Il se métamorphose au contact du relief, de l’humidité et de la température ambiante.

LICHEN de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel, Montréal (Québec) Canada / Paris, France Crédit photo : JC Lemay

LICHEN de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel • Image : JC Lemay

Comme son homonyme, Lichen est sensible aux perturbations qui affectent son environnement. Il est donc un précieux indicateur des changements environnementaux. Composé de petits éléments délicats, il n’en reste pas moins une structure cohésive et résistante, qui sert à préparer le terrain pour d’autres espèces végétales.

En déambulant entre ses thalles, on observe des éléments autrement invisibles se révéler en motifs colorés. S’inspirant des pots en terre cuite, réels archétypes de nos jardins, cette installation est composée de 1 200 anneaux de faïence façonnés à la main puis cuits dans un four extérieur aux Jardins de Métis.

Les capacités de drainage et de rétention d’eau de ce matériau permettent à la fois une irrigation plus constante du sol et une rétention plus longue de l’humidité. Cet environnement permet à des plantes particulièrement sensibles aux variations de température et à la sécheresse de croître paisiblement. Son traitement thermochromique change son apparence suivant la température et il révélera ainsi différentes couleurs tout au long de la saison estivale.

GRAVITY FIELD
de Terrain Work – Theodore Hoerr, Rebecca Shen, Kelly Watters

Les plantes ont une capacité d’adaptation extraordinaire. Elles peuvent prospérer dans certains des environnements les plus rudes de la planète en répondant à une myriade de stimuli – soleil, eau, température, sol et gravité – pour se maintenir en vie.

GRAVITY FIELD de TERRAIN WORK [Theodore Hoerr, Rebecca Shen, Kelly Watters], New York, États-Unis Crédit photo : JC Lemay

GRAVITY FIELD de TERRAIN WORK • Image : JC Lemay

Les plantes sont également essentielles à l’existence humaine, car elles assurent la subsistance, les services écosystémiques et le piégeage du carbone. Si elles jouent un rôle clé dans l’atténuation des effets du changement climatique qui menacent notre existence en tant qu’espèce, elles sont également vulnérables et doivent s’adapter rapidement à un climat en évolution rapide. Gravity Field démontre l’adaptation robuste des plantes, même dans des conditions difficiles.

GRAVITY FIELD de TERRAIN WORK [Theodore Hoerr, Rebecca Shen, Kelly Watters], New York, États-Unis Crédit photo : JC Lemay

GRAVITY FIELD de TERRAIN WORK • Image : JC Lemay

Des tournesols sont cultivés à l’envers, mais ils se plieront vers le haut au fur et à mesure de leur croissance vers le soleil, défiant ainsi la gravité. Les plantes s’adaptent à leur environnement et font preuve de phototropisme, de gravitropisme et d’héliotropisme. Alors que l’avenir est incertain, Gravity Field met en lumière la puissante résilience de la nature, et reste optimiste quant à la capacité des plantes, et de tous les organismes, à s’adapter et à prospérer.

LES HUIT COLLINES
de Onomiau – Noël Picaper

Conçues comme des structures évolutives, ces huit collines imaginent des spatialités biologiques. Au travers de matériaux inanimés et organiques, elles fabriquent des effets de vie. Chacune fonctionne de manière indépendante. Une fois rassemblées, à la manière d’un puzzle, elles dessinent une cartographie végétale. Un paysage vallonné apparaît alors, capable d’offrir diverses expériences aux humains ainsi qu’aux non-humains (oiseaux en particulier).

LES HUIT COLLINES de ONOMIAU [Noël Picaper], Levallois-Perret, France Crédit photo : JC Lemay

LES HUIT COLLINES de ONOMIAU • Image : JC Lemay

Servant à la fois d’assise, de micro-jardin, d’espace contemplatif ainsi que de réservoir écologique, cette installation offre également au visiteur une multitude de séquences spatiales à pratiquer (assises, cachettes, amphithéâtre, etc.). L’intention derrière cet assemblage de surfaces est de révéler les richesses d’un environnement, tout en catalysant d’autres formes d’interaction pour divers êtres vivants. Onirique et support de fonctions, cette œuvre influe sur le climat en adoucissant la chaleur estivale grâce à ses ombrages et sa flore. Le projet Les huit collines élabore donc un paysage chargé de sens, ne cessant d’évoluer, tant par sa composition que par les cycles du vivant qu’il abrite.

FORÊT FINIE, ESPACE INFINI?
Antonin Boulanger Cartier, Pierre-Olivier Demeule, Melaine Niget

De loin, Forêt finie, espace infini? prend l’allure d’une pile de bois scié, qu’aurait pu placer là un charpentier amateur dans l’attente de son prochain projet. Cette forme définie recouverte d’une bâche patiente dans le creux de l’été. Enracinée au milieu d’un sentier, l’installation gêne toutefois le passage. Sans pouvoir la contourner, se pourrait-il de la traverser : y faire face semble inévitable.

FORÊT FINIE, ESPACE INFINI? d’Antonin Boulanger Cartier, Pierre-Olivier Demeule, Melaine Niget, Québec (Québec) Canada Crédit photo : JC Lemay

FORÊT FINIE, ESPACE INFINI? d’Antonin Boulanger Cartier, Pierre-Olivier Demeule, Melaine Niget • Image : JC Lemay

En s’approchant, on constate qu’un pan de la bâche s’est décroché, une embrasure invite à s’y glisser. À l’intérieur, une structure en tasseaux de bois finement assemblés dévoile un parcours modulé par un jeu de pleins et de vides. Que sont tous ces tasseaux adroitement ordonnés et pourquoi cherchent-ils à rejoindre l’infini? Ne sont-ils pas contraints par cette bâche que l’on aperçoit depuis l’extérieur? En levant les yeux au ciel, un bref coup d’œil aux grands arbres suggère une ultime réflexion : si l’espace que l’on construit émane d’un monde aux ressources finies, et qu’il ne peut par conséquent être infini, cette forêt savamment sculptée le peut-elle?

LICHEN de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel, Montréal (Québec) Canada / Paris, France Crédit photo : JC Lemay

LICHEN de Marie-Pier Gauthier-Manes, Chloé Isaac, Victor Roussel • Image : JC Lemay

À propos du Festival international de jardins

Le Festival international de jardins est le plus important festival de jardins contemporains en Amérique du Nord. Depuis sa création en 2000, quelque 200 jardins ont été présentés in situ à Grand‐Métis et dans des lieux extra‐muros au Canada et à l’étranger. Le Festival se déroule sur un site adjacent aux jardins historiques, permettant d’établir un dialogue entre l’histoire et la modernité, entre la conservation, la tradition et l’innovation. L’événement propose chaque année une vingtaine de créations réalisées par plus de soixante architectes, architectes paysagistes et concepteurs de diverses disciplines. L’événement est présenté grâce aux soutiens financier du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et de Patrimoine canadien.

FORÊT FINIE, ESPACE INFINI? d’Antonin Boulanger Cartier, Pierre-Olivier Demeule, Melaine Niget, Québec (Québec) Canada Crédit photo : JC Lemay

FORÊT FINIE, ESPACE INFINI? d’Antonin Boulanger Cartier, Pierre-Olivier Demeule, Melaine Niget • Image : JC Lemay

À propos des Jardins de Métis

Lieu historique national du Canada et site patrimonial du Québec, les Jardins de Métis constituent depuis maintenant 60 ans un arrêt incontournable pour tous ceux qui visitent la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Espace culturel, destination touristique et paysage emblématique, les Jardins de Métis offrent aux visiteurs des expériences de connexion à la nature apaisantes et innovatrices. Situés au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Mitis, ils ont été conçus par Elsie Reford de 1926 à 1958. Ils figurent au palmarès des jardins nord-américains les plus réputés et sont considérés parmi les 150 grands jardins au monde. L’année 2022 marque le 150e anniversaire de la naissance de sa créatrice. Les Jardins de Métis seront ouverts tous les jours dès 8 h 30, jusqu’au dimanche 2 octobre 2022. En tout temps, l’admission est gratuite pour les enfants de 13 ans et moins. Visitez le https://jardinsdemetis.com pour connaître tous les détails de la programmation. Les Jardins de Métis participent, le premier dimanche du mois, à la mesure de gratuité dans les musées pour les résidents du Québec du ministère de la Culture et des Communications.

Image d’entête : FORTERESSES de Maison029 •  JC Lemay

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