M’appelle Mohamed Ali:
l’affirmation de la réalité noire
L’oeuvre du Congolais Dieudonné Niangouna au Festival TransAmériques
Par Jacqueline van de Geer
9 juin 2022
Le Congolais Dieudonné Niangouna a écrit M’appelle Mohamed Ali pour son grand frère et ami, Étienne Minoungou, sosie du célèbre boxeur Mohamed Ali et fondateur des Récréâtrales à Ouagadougou, et qui a porté la pièce partout sur le continent africain et dans de nombreux festivals et théâtres d’Europe.
Un acteur africain, Etienne, s’apprête à incarner le grand Mohamed Ali, icône de la boxe américaine et militant contre la ségrégation raciale. Sur scène on voit neuf comédiens de générations différentes : la mère d’Etienne, Etienne lui-même et un chœur d’hommes qui s’appellent tous Mohammed Ali.
Les différentes voix nous montrent les parallèles entre la préparation au combat du boxeur avant d’entrer sur le ring et le travail de l’acteur sur le point d’entrer en scène. On entend les personnages d’Ali et d’Etienne, mais aussi l’acteur lui-même qui nous décrit l’histoire du boxeur qui a refusé d’aller au Vietnam et qui, après une longue bataille juridique, a finalement regagné sa liberté, après un âpre combat pour la vérité.
Les acteurs Dieudonné Niangouna et Philippe Racine échangent leurs expériences d’acteurs noirs, en tant que citoyen et en tant que minorité racialisée. Le corps de l’acteur, le corps du citoyen et le corps d’Ali alternent en permanence, dans un récit découpé en neuf partitions pour en faire une pièce chorale. Ce sont trois corps fiers qui s’expriment de différentes manières sur scène pour évoquer la réalité de l’affirmation Noire.
Les différentes voix nous montrent les parallèles entre la préparation au combat du boxeur avant d’entrer sur le ring et le travail de l’acteur sur le point d’entrer en scène.
La mise en scène de Tatiana Zinga Botao et Philippe Racine est forte, puissante et renforcée par une chorégraphie dirigée par Claudia Chan Tak et tous les acteurs forment une équipe solide.
M’appelle Mohammed Ali a été joué au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 9 juin.
Image d’entête : Charles Belisle
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Originaire des Pays-Bas, Jacqueline van de Geer a traversé l’océan Atlantique en 2005 pour vivre et travailler à Montréal. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et en arts de la scène.
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