Les arbres de Westmount
et leur histoire /8
Il faut dire que les couleurs des érables du parc Westmount sont magnifiques en automne
Par Michael Walsh
Précédemment publié dans WestmountMag.ca
En octobre, un érable devant votre fenêtre illumine votre chambre comme une véritable lampe. Même par temps nuageux, sa présence contribue à dissiper la morosité.
John Burroughs

Feuilles d’érable rouge
La plupart des gens décrivent l’automne comme une période où les feuilles se transforment en différentes couleurs. En fait, ce qui se passe est assez intéressant : lorsque la lumière du jour diminue, le mécanisme photosynthétique des arbres – conversion de la lumière, du dioxyde de carbone et de l’eau en divers sucres – s’arrête progressivement.
La molécule responsable de ce phénomène est la chlorophylle, et lorsqu’elle est active, elle affiche une couleur verte vive. C’est cette couleur verte qui masque les autres couleurs comme l’orange (caroténoïdes) et le jaune (xanthophylle) déjà présentes dans la feuille. Lorsque la quantité de chlorophylle diminue, les couleurs familières de l’automne deviennent visibles.
Faisons une promenade ensemble, par un bel après-midi d’octobre, et découvrons les histoires qui se cachent derrière les érables du parc Westmount.
L’Érable argenté ou Érable de Virginie (Acer saccharinum)
J’ai remarqué qu’un des arbres les plus photographiés est un grand érable à l’entrée du parc de Maisonneuve. Il domine les arbres environnants et contient une imposante cime qui surplombe à la fois l’allée piétonne et la piste cyclable adjacente. Sa base, endommagée d’un côté, révèle une anecdote : il y a plusieurs années, un automobiliste a cru que la piste cyclable du parc était le prolongement du boulevard de Maisonneuve – heureusement, personne n’a été blessé.

Érable argenté
Cet arbre particulier est un érable argenté (Acer saccharinum), ou Plaine blanche, une espèce commune qui pousse près des cours d’eau et sur les bords de lacs. C’est un arbre à croissance très rapide qui peut avoir une durée de vie supérieure à 100 ans.
L’espèce est facile à reconnaître avec ses cinq lobes qui ont été décrits comme une “main évasée” avec un dessous vert argenté. En automne, les feuilles affichent une couleur jaune, contrairement aux spectaculaires tons rouges des autres érables.
L’espèce est originaire du Nouveau-Brunswick, de certaines parties du Maine, du sud du Québec et de l’Ontario, et son aire de répartition s’étend jusqu’au nord de la Floride. Grand, à croissance rapide et ombrageux, l’érable argenté est très répandu dans les états de l’est et du Midwest américain.
‘Faisons une promenade ensemble, par un bel après-midi d’octobre, et découvrons les histoires qui se cachent derrière les érables du parc Westmount.’
Arbre de rue populaire dans les villes au milieu des années 1900, il pousse encore aujourd’hui en grand nombre sur des pelouses résidentielles et le long des rues de la ville.

Feuilles d’Érable argenté
La croissance rapide de l’érable argenté rend cependant le bois très fragile et susceptible de se rompre lors de tempêtes. De plus, il possède un système racinaire dense et très peu profond qui peut faire gauchir les trottoirs et endommager les canalisations souterraines.
En fait, de nombreuses communautés mettent en garde contre la plantation de cette espèce à proximité des zones résidentielles. C’est pour ces raisons que l’espèce est rarement plantée aujourd’hui. Il semble donc que cette espèce devrait être laissée dans son milieu naturel et non transplantée dans un environnement urbain.
L’érable rouge (Acer rubrum)
Un autre arbre près de la lagune du parc se pare d’un rouge vif à cette époque de l’année. Il s’agit d’un érable rouge (Acer rubrum). Il est également connu sous les noms plaine ou plaine rouge au Canada, et érable de Virginie en France. Son habitat s’étend des Maritimes, du sud du Québec, de l’Ontario et de l’est des États-Unis.

Érable rouge
Bien que de toute beauté, ces feuilles écarlates contiennent une composante funeste. Plus précisément, à la fin de leur saison de croissance, elles recèlent des taux élevés d’acide gallique, qui, lorsqu’il est ingéré par un cheval, peut être mortel. Cette toxine provoque une méthémoglobinémie qui interfère avec la capacité de l’hémoglobine du sang à fournir de l’oxygène aux tissus de l’organisme. Enfin, il existe plusieurs légendes associées aux érables. Dans la mythologie grecque, l’arbre est associé à Phobos, le dieu de la terreur. Le cheval de Troie de l’Odyssée était fait de bois d’érable, qui a permis aux grecs de prendre la ville de Troie.
La prochaine fois que vous vous promènerez dans le parc de Westmount et que vous admirerez les belles couleurs de l’automne, pensez à la complexité de la photosynthèse dans une seule feuille, et ne goûtez pas les feuilles de l’érable rouge !
Images : Michael Walsh
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Michael Walsh est un résident de longue date de Westmount. Heureux d’être retraité après avoir passé près de quatre décennies dans le domaine de la technologie de l’enseignement supérieur. Étudiant professionnel par nature, sa formation universitaire et ses publications portent sur la méthodologie statistique, la mycologie et la psychologie animale. Aujourd’hui, il aime se balader avec son chien tout en découvrant le passé de la ville et en partageant les histoires des arbres majestueux qui ornent les parcs et les rues. Il peut être contacté à l’adresse michaelld2003 @hotmail.com ou sur son blog Westmount Overlooked
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