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Potcake, à la rescousse des
chiens de Turks et Caicos

Des bénévoles dévoués organisent des adoptions internationales pour les chiens errants des îles

Par Michael Walsh

1 avril 2020

J’ai toujours eu un préjugé favorable envers les refuges d’animaux comme endroit où trouver un chiot auquel offrir un foyer permanent lorsque l’on décide d’en adopter un pour en faire un membre de sa famille.

stray German Shepherd dog on beach - WestmountMag.ca

Saviez-vous que des chiots errants des îles Turks et Caicos sont disponibles pour l’adoption ? On les appele “potcakes” – un terme local dérivé des restants de nourriture, façonnés en galettes et donnés aux animaux domestiques de l’île.

À ce stade, vous vous demandez peut-être où se trouvent les îles Turks et Caicos. Elles forment un archipel de 40 îles et cayes dans la chaîne des Bahamas, au nord d’Haïti et de la République dominicaine, dont la plus grande est Providenciales. (Lire l’article de Michael Walsh : Les îles Turks et Caïcos, un paradis enchanteur)

Dans ce paradis tropical entouré d’eaux aux teintes turquoises si vives qu’on en a le souffle coupé, une autre histoire émerge : la population de chiens errants de l’île.

Depuis 17 ans, un groupe de bénévoles dévoués, sous la direction de Jane Parker-Rauw, opère Potcake Place, un organisme qui recueille les chiens errants de l’archipel et les expédie vers le continent américain, principalement vers les États-Unis et le Canada.

L’existence de Potcake Place soulève la question suivante : quelle est l’importance de la population de chiens errants sur ces îles ? Selon une estimation récente, leur nombre s’élève à 5 000, sur une superficie de 37 miles carrés. Pour mettre les choses en perspective, cent chiens mâles et cent femelles peuvent engendrer jusqu’à mille chiots par an. L’action du gouvernement a consisté à piéger et à euthanasier les chiens errants dans les “zones à problèmes”.

Heureusement, Jane Parker-Rauw en a pris conscience et a décidé de faire partie de la solution. C’est la raison pour laquelle Potcake Place a été fondée et, à ce jour, l’organisme accueille et relocalise toujours des chiots.

Potcake puppies - WestmountMa.ca

Entièrement composé de bénévoles et financé par des dons, Potcake Place offre une seconde chance aux chiots qui autrement passeraient leur vie à chercher de la nourriture dans les sous-bois denses de l’île.

Par un après-midi chaud et humide d’août, j’ai eu l’occasion de rencontrer Lynn Robinson dans son établissement situé dans une zone commerciale très fréquentée. En ouvrant la porte d’entrée, on est accueilli par les jappements enthousiastes de chiots parmi une foule de visiteurs qui ne peuvent pas résister à l’envie de venir partager le bonheur de ces petits compagnons qui jouent dans leur environnement climatisé. La plupart des visiteurs ne font que “regarder”, mais certains ont l’intention d’adopter et de retourner chez eux avec un potcake.

Les visiteurs peuvent même adopter ces chiots pendant quelques heures au cours de la journée. Interagir avec les gens et être exposé à différents environnements est un aspect important du processus de socialisation de ces animaux. Les visiteurs reçoivent un sac à bandoulière et un chiot et sont autorisés à passer du temps sur la plage, ou simplement à se rendre à leur lieu de résidence pour y passer quelques heures en leur compagnie. Ayant déjà fait cela plusieurs fois, je peux attester que c’est une expérience enrichissante pour le chiot et le promeneur bénévole.

L’adoption implique un processus de sélection rigoureux afin d’identifier ceux qui adoptent uniquement de manière impulsive. « Nous avons tendance à dissuader les gens à adopter », déclare Lynn. Elle ajoute : «Nous ne donnons aucune garantie quant aux problèmes de santé ou de comportement qui pourraient survenir suite à une adoption ».

Potcake Place trouve un foyer permanent hors de l’archipel à environ 500 chiots par an. Le processus d’adoption nécessite une discussion avec les futurs propriétaires, un appel téléphonique à leur vétérinaire et un peu de recherche pour vérifier le nouvel habitat du chiot.

Néanmoins, Potcake Place trouve un foyer permanent hors de l’archipel à environ 500 chiots par an. Le processus d’adoption nécessite une discussion avec les futurs propriétaires, un appel téléphonique à leur vétérinaire et un peu de recherche (à l’aide de Google Maps) pour vérifier le nouvel habitat du chiot.

Potcake puppies - WestmountMa.ca

Après approbation, il existe deux méthodes pour le transport des chiots vers leur nouveau foyer. La première option prévoit que le nouveau propriétaire utilise un cabas de la compagnie aérienne et paie les frais supplémentaires pour le transport à bord de l’avion. La seconde option fait appel à des coursiers volontaires – des visiteurs qui retournent sur le continent. Ces volontaires sont accueillis par les nouveaux propriétaires à leur arrivée à l’aéroport.

Heureusement, l’île est exempte de rage, ce qui réduit au minimum les conditions d’entrée des chiots aux États-Unis. Le Canada exige cependant une preuve valable de vaccination contre la rage.

« Nous ne pourrions pas opérer sans notre groupe de bénévoles dévoués », ajoute Lynn. « Certains vivent sur l’île, d’autres sont des visiteurs qui donnent de leur temps bénévolement. Collectivement, ils partagent tous la passion de rendre le monde meilleur, un potcake à la fois ».

Ceux qui souhaiteraient obtenir de plus amples informations peuvent consulter le site web de Potcake Place à potcakeplace.com, ou les contacter par courrier électronique à l’adresse mail@potcakeplace.com.

Visitez la page Facebook de Potcake Place à facebook.com/PotcakePlace et leur page Instagram à instagram.com/potcakeplacek9rescue/.

Je tiens à remercier Lynn Robinson d’avoir pris le temps, malgré sa journée bien chargée, de nous aider à discuter de ce sujet.

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Michael Walsh est un résident de longue date de Westmount. Heureux d’être retraité après avoir passé près de quatre décennies dans le domaine de la technologie de l’enseignement supérieur. Étudiant professionnel par nature, sa formation universitaire et ses publications portent sur la méthodologie statistique, la mycologie et la psychologie animale. Durant cette période, il a également été officier dans les forces armées canadiennes. Avant de s’installer à Montréal, il a été chargé d’évaluer les programmes bilingues des écoles primaires et secondaires par le ministère de l’éducation de l’Ontario. Aujourd’hui, il aime passer du temps avec son (énorme) Saint-Bernard tout en découvrant le passé de la ville et en partageant les histoires des arbres majestueux qui ornent les parcs et les rues. Il peut être contacté à l’adresse michaelld2003 @hotmail.com ou sur son blog Westmount Overlooked



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