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L’Opéra de Montréal lance
la 39e saison avec Rigoletto

La mezzo-soprano Montréalaise Carolyn Sproule dans le rôle de Maddalena

L’Opéra de Montréal entame sa 39e saison avec Rigoletto, de Giuseppe Verdi, l’un des opéras favoris à travers le monde, et le premier grand chef d’œuvre du compositeur où la musique s’intègre parfaitement à l’action dramatique. Les mélodies, toutes plus touchantes les unes que les autres, et l’orchestration puissante de l’œuvre soulignent l’exceptionnelle habileté théâtrale de Verdi. Amour filial, malédiction, inégalités et tensions sociales, thèmes si chers au compositeur sont exprimés avec une sublime éloquence.

Avec une distribution qui rassemble chanteurs canadiens exceptionnels et étoiles du monde de l’opéra, dans une œuvre classique qui explore des thèmes d’actualité tels que l’abus de pouvoir et la mainmise d’un homme sur le destin d’une jeune femme, Rigoletto fera vivre l’expérience ultime de l’opéra italien aux Montréalais !

Amour filial, malédiction, inégalités et tensions sociales, thèmes si chers au compositeur sont exprimés avec une sublime éloquence.

L’histoire: la malédiction d’un père endeuillé

Inspiré du drame Le roi s’amuse de Victor Hugo, Rigoletto met en scène un bouffon à la cour du duc de Mantoue, un prédateur sexuel que ce bouffon doit défendre tout en essayant désespérément d’en protéger sa propre fille, la gardant enfermée à la maison. Malheureusement, ses railleries et humiliations en défense du duc contre Monterone, dont le duc a déshonoré la fille, lui valent une terrible malédiction de la part du père affligé; une malédiction dont il ne pourra pas s’échapper…

La distribution

James Westman - Rigoletto – Opéra de Montréal

James Westman

« La distribution confirme l’excellence du talent lyrique canadien avec Myriam Leblanc (Gilda) et James Westman (Rigoletto) qui feront leurs débuts dans leurs rôles respectifs. Nous découvrirons de plus le merveilleux ténor René Barbera (Duc de Mantoue) et le chef Carlo Montanaro à la proue de l’Orchestre Métropolitain », de dire Michel Beaulac, directeur artistique de l’Opéra de Montréal.

‘Reconnu pour sa voix imposante et sa présence scénique remarquable… James Westman est le choix idéal pour incarner Rigoletto.’

Myriam Leblanc - Rigoletto – Opéra de Montréal – WestmountMag.ca

Myriam Leblanc

Reconnu par les critiques pour sa voix imposante et sa présence scénique remarquable, le baryton canadien spécialisé dans les rôles verdiens et pucciniens James Westman est le choix idéal pour incarner Rigoletto, ce personnage loué par Verdi comme étant « difforme et ridicule à l’extérieur, mais passionné et plein d’amour à l’intérieur » (Lettre à Marzari, 14 décembre 1850).

À ses côtés, la soprano canadienne et ancienne membre de l’Atelier lyrique Myriam Leblanc incarne sa fille Gilda. Admirée pour sa voix « d’une beauté rare » (Caroline Rodgers, La Presse 2016), son chant « d’une finesse aérienne » et sa capacité d’exprimer « diverses émotions » (Jeanne Hourez, Sors-tu? 2018), elle saura révéler toutes les facettes de cette jeune fille dérobée de son innocence.

‘Myriam Leblanc… Admirée pour sa voix « d’une beauté rare », son chant « d’une finesse aérienne » et sa capacité d’exprimer « diverses émotions ‘

René Barbera - WestmountMag.ca

René Barbera

Pour compléter ce duo d’interprètes de haut calibre, un des jeunes artistes les plus excitants d’aujourd’hui, le ténor américain René Barbera, le premier récipiendaire unique des trois prix du Concours Operalia en 2011, incarnera ce libertin sans scrupules qu’est le duc de Mantoue.

Dans les rôles sombres du tueur à gages Sparafucile et de sa sœur Maddalena nous trouvons le baryton-basse canadien Vartan Gabrielian et la mezzo-soprano montréalaise Carolyn Sproule, revenant sur la scène de sa ville native après avoir chanté plusieurs fois au Metropolitan Opera de New York.

Vartan Gabrielian - Rigoletto – Opéra de Montréal – WestmountMag.ca

Vartan Gabrielian

Aux côtés de cette distribution exceptionnelle, les membres de l’Atelier lyrique interprètent les rôles secondaires dans cette mise en scène de Michael Cavanagh, célébré en Amérique du Nord à la fois pour ses brillantes mises en scène et pour son excellent travail de pédagogue auprès des jeunes artistes : Max van Wyck (Marullo), Sebastian Haboczki (Serviteur), Scott Brooks (Monterone), Rose Naggar-Tremblay (Giovanna), Rocco Rupolo (Borsa), Elizabeth Polese (Comtesse Ceprano), Brenden Friesen (Comte Ceprano) et Andrea Núñez (Page). Le chef italien de renommée internationale Carlo Montanaro dirige l’Orchestre Métropolitain et le Chœur de l’Opéra de Montréal. La scénographie est de Robert Dahlstrom.

La chanteuse Montréalaise Carolyn Sproule se joint à la distribution

Carolyn Sproule - Rigoletto – Opéra de Montréal _ WestmountMag.ca

Carolyn Sproule est ravie de jouer à nouveau le rôle de Maddalena, l’ayant interprété avec le Houston Opera, le Vancouver Opera (à ses débuts canadiens) et l’Opéra canadien de Toronto. « Mon expérience apporte une certaine richesse au rôle », explique-t-elle. « Chaque production étant différente, cette nouvelle expérience me permettra de prendre certaines libertés et d’apporter une nouvelle prestance au personnage. »

Mlle Sproule a découvert un amour pour le chant dès son plus jeune âge. « J’avais environ quatre ans lorsque j’ai découvert le concept de théâtre musical avec The Sound of Music et j’ai pensé que ce serait quelque chose d’amusant à faire. » À l’âge de treize ans, elle a commencé des cours de chant. « Une fois que j’ai entendu Maria Callas, il n’y avait plus de retour possible, je voulais chanter de la musique classique. À l’âge de quatorze ans, j’ai décidé de m’inscrire à un internat axé sur les arts, le Centre Interlochen des arts, au Michigan. Puis, à seize ans, j’ai étudié à la Walnut Hill School for the Arts, près de Boston. »

Acceptée à la Julliard School de New York, elle y a obtenu un baccalauréat en musique en 2010. Elle a ensuite obtenu une maîtrise en musique à la Rice University (Houston) en 2012. Elle a également participé à des résidences au Banff Centre, Aspen Opera Theatre, Merola Opera Program, Wolf Trap Opera et le Houston Grand Opera Studio pendant deux ans.

‘… cette nouvelle expérience me permettra de prendre certaines libertés et d’apporter une nouvelle prestance au personnage.’

Parmi les temps forts des saisons passées, citons le rôle d’Inez dans Il Trovatore et le marchand de sable dans Hänsel et Gretel au Metropolitan Opera. Elle a fait ses débuts en Europe dans Vanessa de Samuel Barber au Festival de Wexford, puis ses débuts italiens au Teatro Lirico di Cagliari en tant qu’Ulrica dans Un Ballo in Maschera. En concert, elle a été la soliste alto du Messie de Haendel avec le Minnesota Orchestra ainsi que la soliste alto de la 9e Symphonie de Beethoven au Aspen Music Festival.

Il s’agit de sa deuxième collaboration avec l’Opéra de Montréal, la première étant le rôle de la troisième femme de chambre dans Elektra en 2015. Elle se réjouit à l’idée de nouvelles performances avec l’Opéra en tant que Flosshilde dans Das Rheingold, et Olga dans Evgenij Onegin. « C’est génial de se produire dans sa ville natale, de pouvoir marcher de la maison aux répétitions et aux performances », déclare Mlle Sproule.

L’œuvre : De Triboulet à Rigoletto, un chemin difficile

En 1848-1849, une série de révolutions, parfois appelée le « Printemps des peuples », a secoué l’Europe. En Italie, ces révoltes ont pris de fortes teintes nationalistes, et visaient, entre autres, à unifier le pays et à libérer la péninsule de la domination autrichienne. Bien que ces révoltes aient été assez vite écrasées et contrôlées, ces années sont considérées comme une étape fondamentale du Risorgimento, mouvement ayant mené à l’unification de l’Italie en 1861 et qui, lors de l’unification, utilisera le nom de Verdi comme emblème.

Printemps des Peuples – WestmountMag.ca

Est-ce une coïncidence que peu après ces révolutions, le 7 septembre 1849, Verdi révèle pour la première fois son intérêt pour la pièce de Victor Hugo Le roi s’amuse ? En effet, la pièce de Hugo, une critique de la noblesse et de la monarchie présentant une cour où règne la débauche, était considérée hautement subversive et avait été interdite après une seule représentation.

Verdi, dont la notoriété l’autorisait à choisir ses sujets, était fasciné par la pièce de Hugo et surtout par le personnage de Triboulet (Rigoletto) qu’il considérait « digne de Shakespeare » (Lettre à Piave, 8 mai 1850). Puisqu’il devait composer un opéra pour le Teatro La Fenice de Venise, il mandata son librettiste, Francesco Maria Piave, de « mettre Venise sens dessus dessous pour faire que la censure permette ce sujet », ce qui était tout un défi, car après les soulèvements de 1848-1849 le pouvoir autrichien était sur ses gardes, renforçant d’autant plus la censure. Heureusement pour nous, Piave affirma à Verdi qu’il s’en était occupé, leur permettant ainsi de commencer le travail.

‘Verdi, dont la notoriété l’autorisait à choisir ses sujets, était fasciné par la pièce de Hugo et surtout par le personnage de Triboulet (Rigoletto) qu’il considérait « digne de Shakespeare »

Giuseppe Verdi - Rigoletto – Opéra de Montréal _ WestmountMag.ca

Giuseppe Verdi

Lorsqu’en novembre 1850 il apprit que la pièce avait été interdite, Verdi refusa tous les compromis qu’on exigeait de lui : il ne pouvait pas enlever la malédiction, cruciale au drame, ni ne pouvait-il rendre le duc un personnage inoffensif. Enfin, après qu’il ait accepté de transposer le personnage du roi en celui du duc de Mantoue, et après avoir changé les noms des autres personnages, il arriva au compromis qui est l’opéra tel que nous le connaissons aujourd’hui. Malgré toutes ces péripéties, Rigoletto connu un succès fulgurant dès ses débuts, ayant été représenté dans 250 maisons d’opéra à travers le monde au cours des dix ans suivant sa création.

La musique de Rigoletto reflète la passion que Verdi avait pour son sujet. Dans cette œuvre, considérée par les musicologues (avec Il trovatore et La traviata) comme le début d’une nouvelle période compositionnelle pour Verdi, ce dernier raffine la caractérisation musicale des personnages et brise de nombreuses conventions de l’opéra italien à des fins dramatiques : l’action peut interrompre un duo (comme c’est le cas pour le duo de Rigoletto et Gilda, où Rigoletto s’arrête pendant la reprise pour investiguer un bruit), ou un air peut prendre une fonction dramatique (comme « La donna è mobile », qui sert à révéler à Rigoletto que ce n’est pas le duc qui se trouve dans le sac qu’il porte).

L’énergie de la partition et son rythme soutenu emportent l’auditeur vers l’inexorable accomplissement de la malédiction de Monterone, dans cet opéra que Verdi appelait, en 1855, « son meilleur » (Lettre à Cesare De Sanctis, 20 janvier 1855). Le succès continu de cet opéra sur la scène mondiale démontre qu’il avait raison.

L’Opéra de Montréal présente Rigoletto

Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts
15, 18, 20 et 22 septembre, 19h30
En italien avec surtitres français et anglais

Vente de Billets
Billetterie de l’Opéra de Montréal : 514-985-2258 • 1 877 385-2222
Billetterie de la Place des Arts : 514-842-2112 • 1 866 842-2112

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L’Opéra de Montréal, fondé en 1980 et basé à Montréal, est la plus importante maison lyrique francophone en Amérique du Nord. Chaque saison, près de 50 000 spectateurs franchissent ses portes. L’Opéra est un acteur de premier plan dans le développement économique, culturel et social puisque, chaque saison, il entretient des relations avec plus de 360 entreprises d’ici et embauche pas moins de 800 artistes et artisans. Près de 80 % des artistes qui s’y produisent sont Canadiens.

RW&CO.



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