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Un nouvel outil pour défendre
la rivière Saint-Pierre

Vous êtes invités à rejoindre les Amis du parc Meadowbrook pour devenir gardiens de la rivière et de ses droits.

Introduction de Louise Legault

21 avril 2021

Le Gange en Inde, la rivière Whanganui en Nouvelle-Zélande, le fleuve Atrato en Colombie et plus près de nous, la rivière Magpie, bien connue des amateurs d’eaux vives. Tous de grands cours d’eau, à valeur symbolique pour leur peuple. Ils ont aussi autre chose en commun : ce sont tous des personnalités juridiques avec des droits que l’on peut défendre auprès des tribunaux.

Ces statuts s’inscrivent dans un mouvement de justice écologique qui, plutôt que de voir la nature comme une ressource à exploiter, s’inspire des principes autochtones qui reconnaissent l’interrelation profonde entre l’homme et le monde naturel, des principes que l’on retrouve dans certaines religions ainsi que dans les droits de l’homme. Dix-sept pays auraient adopté des principes semblables à divers égards.

St. Pierre River – WestmountMag.ca

La rivière St-Pierre River à Meadowbrook – Image : gracieuseté de Deanne Delaney

Dans sa lutte pour sauver une des dernières sections visibles de l’historique rivière Saint-Pierre qui coulait autrefois du mont Royal à Verdun, Les Amis du parc Meadowbrook s’est inspiré du cas de la Magpie pour déclarer à son tour le statut de personnalité juridique à la rivière Saint-Pierre et lui attribuer des droits qui permettront de mieux la défendre.

La déclaration stipule que la rivière possède neuf droits : le droit d’exister, le droit de couler, le droit de ne pas être polluée, le respect de ses cycles et de son développement naturels, le maintien de sa biodiversité, le droit de remplir ses fonctions essentielles au sein de son écosystème, le maintien de son intégrité, le droit à la restauration et à la régénération, et notamment à la réouverture, et finalement le droit de défendre ces droits devant les tribunaux.

La rivière Saint-Pierre est en fait l’un des 36 cours d’eau qui coulaient autrefois sur l’île de Montréal, mais qui sont maintenant enfouis sous terre. La déclaration stipule que les autres cours d’eau restants sur l’île de Montréal devraient également se voir accorder un statut juridique et des droits. La déclaration exprime également son soutien aux efforts de l’Observatoire international des droits de la nature pour faire reconnaître le fleuve Saint-Laurent et ses affluents comme sujets de droit par l’Assemblée nationale.

Les lecteurs de WestmountMag sont invités à signer à leur tour cette déclaration et à devenir gardiens de la rivière et de ses droits en nous envoyant un courriel à lesamisdemeadowbrook@gmail.com

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Déclaration

Nous, soussignés déclarons qu’à l’instar de la rivière Magpie, reconnue par la municipalité régionale de comté de Minganie et le Conseil des Innus d’Ekuanitshit en tant que personnalité juridique, nous désirons que la rivière Saint-Pierre qui coule sur le terrain de golf Meadowbrook à Lachine (lot 1 292 249) et dont le statut a été établi en Cour Supérieure par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (Meadowbrook Groupe Pacific c. Ville de Montréal dossier no. 500-17-079150-135), soit elle aussi reconnue comme personnalité juridique.

Ce cours d’eau est une des sections encore visibles de la rivière Saint-Pierre qui prenait sa source au mont Royal pour se jeter dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de l’ile des Soeurs. La rivière a vu naitre Montréal et a fortement marqué sa destinée, que ce soit au chapitre du transport, de l’agriculture, de l’occupation du territoire et de l’industrie. Elle a payé le prix de l’urbanisation et de l’industrialisation et a été en grande partie enfouie dans le système d’égouts.

En tant que tel, nous voulons que lui soient conférés les droits suivants :

  1. Le droit d’exister
    .
  2. Le droit de couler
    .
  3. Le droit d’être à l’abri de la pollution
    .
  4. Le respect de ses cycles naturels et de son évolution
    .
  5. Le maintien de sa biodiversité
    .
  6. Le droit de remplir ses fonctions à l’intérieur de son écosystème
    .
  7. Le maintien de son intégrité
    .
  8. Le droit à la restauration et à la régénération, notamment à la réouverture
    .
  9. Le droit de recours aux tribunaux pour défendre ses droits

Nous déclarons que d’autres cours d’eau de Montréal devraient aussi obtenir ce statut et ces droits. Nous appuyons aussi entièrement la démarche de l’Observatoire international des droits de la nature pour faire reconnaitre le statut du fleuve Saint-Laurent et de ses tributaires auprès de l’Assemblée nationale.

Nous agirons en tant que gardiens de la rivière Saint-Pierre et la représenterons afin de faire valoir ses droits.

Et nous avons signé, en ce 8e jour d’avril 2021,

Les Amis du Parc Meadowbrook

Image d’entête : la rivière Saint-Pierre traversant le terrain de golf de Meadowbrook au printemps, par Nigel Dove

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Louise Legault - WestmountMag.ca

Louise Legault est membre du comité d’orientation de Les Amis du Parc Meadowbrook. Le groupe  défend la rivière Saint-Pierre et le terrain de golf Meadowbrook du développement résidentiel depuis trente ans afin d’en faire un parc nature relié à la falaise Saint-Jacques et au Sud-Ouest par la dalle-parc. lesamisdemeadowbrook.org


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