L’état du monde selon
World Press Photo
Des photos grand format présentées par des photographes provenant de 130 pays
Images et textes de Jean-François Brucel
9 septembre 2024
Cette année encore, l’exposition World Press Photo se tient au Marché Bonsecours jusqu’au 14 octobre. Des photographies grand format, sélectionnées parmi environ 61 000 clichés soumis par plus de 3800 photographes issus de 130 pays, sont présentées. L’exposition comprend un total de 24 projets lauréats, six mentions honorables ainsi que deux mentions spéciales, attribuées sur décision exceptionnelle du jury.
Cette vitrine du photojournalisme mondial offre aux visiteurs un panorama saisissant de l’actualité internationale à travers le prisme de l’objectif. Chaque image exposée raconte une histoire, capture un instant crucial de notre époque, et invite à la réflexion sur les grands enjeux contemporains. De la politique aux conflits, en passant par l’environnement et les bouleversements sociaux, l’exposition World Press Photo témoigne de la puissance du médium photographique comme vecteur d’information, d’émotion et de prise de conscience collective.
L’exposition ne laissera personne indifférent face aux drames humains, aux conflits armés et aux périls climatiques de notre époque.
Cette exposition offre un aperçu de notre monde actuel, à l’image de la photographie d’entête, prise par Zied Ben Romdhane dans le cadre de son projet à long terme intitulé Évasion. L’exposition ne laissera personne indifférent face aux drames humains, aux conflits armés et aux périls climatiques de notre époque.
Malgré tout, on ne peut qu’être captivé par la beauté qui se dégage même dans le chagrin de la perte d’un être cher, comme le montre la photographie lauréate du concours ci-dessous. Cette image, capturée dans la bande de Gaza par Mohammed Salam, vaut à elle seule le déplacement.
Plus proche de nous, une photographie en noir et blanc captivante attire particulièrement l’attention des visiteurs de l’exposition. Cette image saisissante, œuvre du photojournaliste québécois Charles-Frédérick Ouellet, s’impose sans conteste comme l’une des pièces maîtresses de l’événement, capturant avec une intensité poignante un moment crucial de l’été 2023. Cette année-là, le Québec a fait face à une série de feux de forêt d’une ampleur sans précédent, ravageant des étendues immenses de territoire et mobilisant des ressources humaines exceptionnelles pour lutter contre ce désastre environnemental.
Le protagoniste de cette image mémorable est Théo Dagnaud, un pompier forestier dont la silhouette se découpe avec force contre un paysage dévasté. Le cliché le saisit à la fin d’une journée éprouvante de lutte acharnée contre les flammes, alors que l’obscurité commence à envelopper la forêt meurtrie. Loin de se reposer, Dagnaud poursuit sa mission avec une détermination inébranlable.
L’exposition se poursuit à l’espace mezzanine, offrant une double perspective sur le photojournalisme québécois. D’un côté, les œuvres des lauréats 2024 du prestigieux prix Antoine Désilet témoignent de l’excellence et de la vivacité du photojournalisme contemporain au Québec.
De l’autre, une rétrospective saisissante, réalisée en collaboration avec l’Agence Stock Photo plonge les visiteurs au cœur des moments qui ont façonné l’histoire récente du Québec, tels que le Référendum de 1995, la Crise du verglas de 1998, le Printemps érable de 2012, l’incendie de Saint-Amable en 1990 et l’émeute de la Coupe Stanley.
Chaque photographie, soigneusement sélectionnée dans les archives de l’agence, est un témoignage visuel puissant de moments qui ont forgé l’identité collective québécoise. En juxtaposant les lauréats actuels et ces moments historiques, l’exposition souligne le pouvoir intemporel de la photographie comme témoin de notre époque et vecteur d’émotion.
La photographie de Marcel Sabourin capturée par Valerian Mazataud à la Cinémathèque québécoise offre un portrait saisissant de l’acteur québécois emblématique. Prise sur le vif, l’image révèle probablement la personnalité authentique et charismatique de Sabourin, connu pour ses rôles marquants dans le cinéma et la télévision québécoise.
Le talent de Mazataud, photographe au Devoir, se manifeste dans sa capacité à saisir un moment spontané et expressif, mettant en lumière l’essence même de l’artiste dans son environnement naturel. Cette photographie contribue ainsi à immortaliser un instant précieux dans la carrière de Marcel Sabourin, tout en soulignant l’importance de la Cinémathèque québécoise comme lieu de mémoire et de célébration du cinéma québécois.
Funky, l’univers de Félix Renaud
Une autre exposition connexe à ne pas manquer, Funky, l’univers de Félix Renaud, célèbre la courte mais prolifique carrière du photographe montréalais décédé en février de cette année à l’âge de 37 ans. Cet artiste talentueux était reconnu pour ses portraits colorés et ses compositions cinématographiques. Son style distinctif mêlait habilement l’imaginaire et la réalité, toujours avec une touche d’intrigue et d’humour.
Félix Renaud avait le mot “Funky” tatoué sur le bras, reflétant son approche créative et son attitude décontractée. Son travail, inspiré du cinéma et d’un univers “cartoonesque”, immersait les spectateurs dans un monde à mi-chemin entre le rêve et la réalité. Sa passion pour la musique funky et son optimisme éternel transparaissaient dans ses œuvres, créant une atmosphère unique qui a séduit de nombreux artistes et clients.
Expo World Press Photo Montréal
L’Expo World Press Photo Montréal compte sur le soutien d’ICI RDI, de La Presse et de la SDC Vieux-Montréal
Au Marché Bonsecours, 325, rue de la Commune Est, jusqu’au 14 octobre 2024
Admission générale : 15 $ + taxes
Carte étudiant(e)s, aîné(e)s 65+ : 12 $ + taxes, gratuit pour les 10 ans et moins
L’argent comptant n’est pas accepté.
Informations pratiques : expo-wppmtl.ca
Images : Jean-François Brucel
Photographie d’entête : Zied Ben Romdhane, prise dans le cadre de son projet à long terme intitulé Évasion
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Jean-François Brucel est un artiste de Montréal en arts visuels dans les domaines de la sérigraphie, de l’acrylique et de la photographie. Des formations spécialisées en sérigraphie et en transferts acryliques ont permis à Jean-François d’élargir ses horizons en arts visuels.
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