Le côté insolite d’Irving Penn
au Grand Palais
L’exposition nous dévoile certains aspects moins connus de l’œuvre de ce photographe prolifique
Photos et textes de Jean-François Brucel
L’année 2017 célèbre le centenaire de la naissance d’Irving Penn, et jusqu’au 29 janvier 2018, vous pouvez voir, si vous êtes à Paris, les œuvres de celui que l’on considère comme l’un des plus grands photographes du XXe siècle.
Connu surtout pour ses photos de mode publiées pendant soixante ans dans le magazine de mode Vogue, Irving Penn (1917-2009) fut très prolifique. L’exposition du Grand Palais nous dévoile certains aspects moins connus de son œuvre : natures mortes, nus, photos de peuplades africaines, péruviennes, de mégots, de petits métiers ainsi que des aquarelles.
Un photographe en Vogue
L’exposition présente une majorité de photos de mode, en noir et blanc naturellement, dont la lumière et le cadrage ultra-soigné montrent à quel point Irving Penn maîtrisait le sujet.
Connu surtout pour ses photos de mode publiées pendant soixante ans dans le magazine de mode Vogue, Irving Penn (1917-2009) fut très prolifique.
Portraits de célébrités
Picasso, Marlene Dietrich, Jean Cocteau, Audrey Hepburn, Igor Stravinsky, Édith Piaf, Miró et sa fille pour ne nommer que quelques célébrités qu’Irving Penn, très jeune et méconnu alors, eut la chance de photographier. Dans un décor très épuré, facilement transportable à Paris, New-York, Cannes, ces célébrités devaient alors composer avec l’étroitesse de l’espace d’entre deux cimaises ou l’inconfort d’un vieux tapis gris sur un piédestal.
Études ethnologiques
Avec son studio ambulant, Irving Penn a photographié des indigènes sur tous les continents. Sa suite de photographies sur les « Petits métiers » est remarquable de simplicité mais aussi par ses témoignages touchants sur les métiers des années 1950 aujourd’hui oubliés en France, en Angleterre ou aux États-Unis: marchande de ballons, chiffonniers ambulants, vendeur d’oignons breton, etc., posant fièrement devant son Rolleiflex avec comme arrière-plan un vieux rideau de théâtre.
Des nus et des mégots
Désir de se libérer des standards de beauté contraignants de Vogue et de ses mannequins parfaits aux tailles de guêpe? Toujours est-il que, pour occuper son temps entre deux contrats, Irving Penn décida de faire des photos de nus. Il dirigea sa lentille alors plutôt vers des femmes aux formes généreuses tout en expérimentant de nouvelles formules chimiques de tirage de ses photos. En dépit de leur sensualité, ces tirages ne suscitent cependant aucun intérêt en 1950, tout comme sa série « Cigarettes ». Détestant le tabac, Irving Penn se sent solidaire de la lutte contre les cigarettiers et le tabagisme menée par l’American Cancer Society.
Des natures mortes tardives
Réalisées entre 1975 et 2007, Irving Penn réalisa plusieurs séries de photos sur les objets de la rue dans un état de décrépitude pendant les moments de détente qu’il s’accorde entre deux contrats : vieilles bouteilles, fruits pourris, ossements… Inéluctabilité du déclin dans sa recherche artistique?
Jusqu’à la fin janvier 2018, si vous avez l’occasion de vous trouver à Paris, ne manquez pas cette exposition-témoin de plus de quarante années de travail d’un artiste magistral de la photographie, exposant tous les aspects de sa créativité. Voici une exposition qu’on ne saurait que trop vous recommander.
De plus, jusqu’au 22 janvier 2018 a lieu également une autre exposition magistrale dans l’autre aile du Grand Palais : Gauguin l’alchimiste, mais pour cette dernière, mieux vaut réserver votre billet en ligne, le jour et l’heure de votre visite.
Irving Penn au Grand Palais
Images : Jean-François Brucel
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Jean-François Brucel
Jean-François est un artiste de Montréal en arts visuels dans les domaines de la sérigraphie, de l’acrylique et de la photographie. Des formations spécialisées en sérigraphie et en transferts acryliques ont permis à Jean-François d’élargir ses horizons en arts visuels.
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