La politique l’emporte sur la science, l’intérêt personnel sur le peuple
La ministre fédérale de la pêche annonce la reprise de la pêche à la morue malgré l’avis de ses propres collaborateurs
Par Georges R. Dupras
16 septembre 2024
Sommes-nous surpris que la Ministre fédérale des pêches ait annoncé la réouverture de la pêche commerciale à la morue au large de Terre-Neuve/Labrador?
Contrairement aux conseils de son propre personnel, qui ont plaider en faveur du maintien du moratoire, la ministre fédérale des pêches, Diane LeBoutillier, a annoncé un retour à la pêche commerciale à la morue. Elle a choisi d’ignorer leurs conseils malgré les données scientifiques déposées par ses propres conseillers. Les intérêts politiques au sein de son ministère ont signalé que la réouverture de la pêche à la morue, avec un quota accru (18,000 tonnes) serait politiquement bénéfique. Il est hautement douteux qu’une décision de cette importance soit prise sans le consentement du Premier ministre. Y aurait-il une élection à l’horizon?
Je suis sûr que le Ministère des pêches et des océans n’est pas trop inquiet. Si la réouverture de la pêche commerciale à la morue s’avère un désastre, la Ministre pourra toujours blâmer les phoques.
La politique en premier, suivi des intérets personnels et la science réléguée au bas de la liste des priorités
Notre bilan en matière environnementale est lamentable. Je peux comprendre que de nombreuses autres juridictions ne bénéficient pas des avantages que nous tenons pour acquis, mais cela ne devrait que renforcer notre détermination à respecter les normes les plus élevées.
Il est hautement douteux qu’une décision de cette importance soit prise sans le consentement du Premier ministre. Y aurait-il une élection à l’horizon? Je suis sûr que le Ministère des pêches et des océans n’est pas trop inquiet. Si la réouverture de la pêche commerciale à la morue s’avère un désastre, la Ministre pourra toujours blâmer les phoques.
Nous ne parvenons pas à protéger la masse terrestre, ni à identifier les corridors fauniques dédiés qui garantiraient la santé et la viabilité génétique de nos espèces endémiques.
Nous commençons seulement à comprendre que les espèces marines nécessitent la même considération accordée aux espèces sauvages. Les intérêts maritimes ne devraient pas partager les mêmes canaux maritimes utilisés par la vie marine considérée comme étant en péril. (Baleine noir du Nord, Baleine grise de l’ouest du pacifique nord). L’élimination des produits chimiques et autres substances dangereuses devrait être réglementée par le Département des ressources naturelles. Les pesticides qui ne répondent pas aux normes de sécurité les plus élevées devraient être interdits.
Un language conçu pour induire en erreur et conditionner
En lisant des documents publiés par diverses industries qui exploitent les animaux, je remarque l’utilisation accrue de mots tels que « ressources » et « récoltes », alors que les auteurs veulent dire « choses » et « massacres de masse ».
Puisque les animaux sont des êtres sensibles (ils ne sont pas des grille-pain), ils ne peuvent pas être récoltés. La récolte fait référence aux légumes, aux fruits, aux céréales, aux noix, etc. Quand aux ressources, c’est un terme traditionnellement utilisé en référence aux « choses »… et, malheureusement nos ressources naturelles, précieuses et vulnérables, sont utilisées à mauvais escient et détruites au nom de l’avidité économique.
La seule raison pour laquelle cet usage abusif des mots est utilisé si librement est de conditionner le public à accepter des pratiques que les gens ne pourraient pas autrement tolérer.
Avertissement : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteur et ne reflètent pas les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.
Image d’entête: Hans-Petter Fjeld, CC BY-SA 2.5, via Wikimedia CommonsAutres articles par Georges Dupras
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Georges R. Dupras se fait le champion et le défenseur des animaux depuis plus de 50 ans. Membre de l’International Association for Bear Research and Management (IBA) et ancien directeur de la Société canadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (CSPCA), il s’est impliqué en 1966 dans la campagne initiale pour sauver les phoques qui a mené à la fondation de l’International Fund for Animal Welfare (IFAW) en 1969. Il a publié deux livres : Values in Conflict et Ethics, A Human Condition. Georges demeure à Montréal, Québec, Canada.
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