Omar Ba : Vision partagée
au Musée des beaux arts de Montréal
Première exposition solo au Canada jusqu’au 10 novembre de l’artiste sénégalais
Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), en collaboration avec la galerie d’art contemporain The Power Plant, Toronto, présente la première exposition monographique canadienne consacrée à Omar Ba, l’un des artistes les plus influents de sa génération. Omar Ba : Vision partagée réunit certaines œuvres maîtresses issues de différentes périodes de sa carrière. À celles-ci s’ajoute une peinture grand format in situ, réalisée pour le public montréalais. Le travail de l’artiste s’impose à la fois comme une vive critique de la tyrannie, une célébration de la force de l’esprit humain, et une ode à la vaillante jeunesse du monde.
Le travail de l’artiste s’impose à la fois comme une vive critique de la tyrannie, une célébration de la force de l’esprit humain, et une ode à la vaillante jeunesse du monde.
Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du MBAM, et Gaëtane Verna, directrice de la galerie d’art contemporain The Power Plant, se réjouissent : « Il s’agit d’une première collaboration entre nos deux institutions ! Nous sommes convaincues que cette vision particulière de l’Afrique contemporaine saura surprendre et ravir nos publics canadiens. En alliant actualité et éléments mythologiques disparates, bestiaire fantastique et traditions des griots africains, Ba crée de puissantes métaphores économiques et politiques de son continent. »
Lorsqu’on lui demande ce qu’il aimerait que le public retienne de son œuvre et de l’exposition, Omar Ba confie : « J’aimerais qu’on reparte avec l’idée qu’il faut remettre l’artiste africain au bon endroit ; et aussi avec une image plus positive de l’être humain. Qu’on se dise qu’en dehors des conflits, des religions et des cultures, on est tous un. Qu’il n’y a pas de noirs, de jaunes ou de blancs – que des humains. Je voudrais aussi transmettre l’idée d’une Afrique qui reprend sa place : d’un pays sans conflits ni dictateurs que les gens ne sont pas obligés de quitter pour vivre bien. En fait, je rêve que le continent puisse profiter de ses richesses avec tous les autres pays du monde, dans un respect mutuel entre dirigeants africains et occidentaux. »
Omar Ba met en lumière certaines des questions les plus urgentes de notre époque : la répartition inégale de la richesse et du pouvoir, la crise de l’immigration et la transformation de nos rapports avec la nature. Sa propension à tisser une trame narrative où s’entremêlent le personnel et le collectif témoigne de la polyvalence de son œuvre.
Dans sa pratique, il synthétise les couleurs et les textures des lieux qui l’habitent – Dakar, au Sénégal, et Genève, en Suisse – pour combiner l’historique et le contemporain, les perspectives africaines et européennes, ainsi qu’une multitude de techniques et d’outils, comme l’utilisation du carton ondulé et l’application de la peinture à main nue. Carton, toile ou mur : Ba couvre toute surface d’un fond noir, auquel il superpose ensuite des couleurs vibrantes et des compositions aussi complexes que détaillées. Émergeant d’une faune et d’une flore luxuriantes, ses personnages se détachent sur des formes biomorphiques inspirées de l’éblouissante côte sénégalaise qui l’a vu grandir. Des mondes miniatures occupent des constellations plus vastes évoquant la cosmogonie partagée des humains, des plantes et des animaux.
Commissaire de la présentation montréalaise de l’exposition et conservatrice de l’art moderne et contemporain international au MBAM, Mary-Dailey Desmarais explique : « Vision partagée révèle à la fois l’aversion profonde de l’artiste pour l’autoritarisme et l’admiration sans bornes qu’il voue à la résilience et à la persévérance de l’esprit humain. Des dictateurs et des despotes, sous les traits de créatures hybrides, dialoguent avec des personnages jeunes et des femmes fortes symbolisant l’espoir. La dualité manifestée par ces sujets fait écho à la division au sein de notre société contemporaine, toujours dans un équilibre précaire entre le développement et la destruction. Empruntant le point de vue de différentes cultures, il explore au passage les motifs récurrents de la naissance, de la mort et de la réincarnation. »
‘J’aimerais qu’on reparte avec l’idée qu’il faut remettre l’artiste africain au bon endroit ; et aussi avec une image plus positive de l’être humain.’
À propos de l’artiste
Omar Ba (né en 1977 à Dakar, au Sénégal) partage son temps entre Dakar et Genève. Son travail a été présenté entre autres à BOZAR, Bruxelles, Belgique (2017) ; à la Ferme-Asile, Sion, Suisse (2015) ; à la Hales Gallery, Londres, Grande-Bretagne (2017, 2014) ; à la Biennale de Dakar, Sénégal (2014) ; et à l’Aargauer Kunsthaus, Aarau, Suisse (2012).
Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées, notamment celles du Credit Suisse, du Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Genève, Suisse, du Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris ; du Centre national des arts plastiques en France et du Musée Barbier-Mueller à Genève ainsi qu’à la Fondation Louis Vuitton, Paris, France et au Louvre Abu Dhabi, Abu Dhabi, Émirats Arabes Unis. Ba s’est vu décerner le Prix suisse d’art en 2011.
Catalogue
Publié en français et en anglais par The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto, sous la direction de Gaëtane Verna, un ouvrage de 150 pages accompagne l’exposition Omar Ba : Vision partagée. En vente à la Boutique-Librairie du Musée.
Crédits et commissariat
Omar Ba : Vision partagée est une exposition initiée, organisée et mise en tournée par The Power Plant Contemporary Art Gallery, en collaboration avec le MBAM. Le commissariat est assuré par Nabila Abdel Nabi, conservatrice associée, The Power Plant, et Mary-Dailey Desmarais, conservatrice de l’art moderne et contemporain international, MBAM, pour la présentation montréalaise.
Remerciements
L’exposition Omar Ba : Vision partagée a reçu le soutien de TD – La promesse Prêts à agir, de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, et des donateurs principaux Steven et Lynda Latner. Elle est présentée à Montréal par Air Canada et le Cercle des jeunes philanthropes du MBAM, dans le contexte de l’ouverture prochaine de l’aile des cultures du monde et du vivre-ensemble Stéphan Crétier et Stéphany Maillery. Le Musée remercie le ministère de la Culture et des Communications du Québec pour son appui essentiel, de même que le Conseil des arts de Montréal et le Conseil des arts du Canada pour leur soutien constant.
Images gracieuseté du Musée des beaux-arts de Montréal
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Avec 1,3 million de visiteurs par année, le MBAM est l’un des musées les plus fréquentés au Canada. Il se classe au 8e rang des musées les plus visités en Amérique du Nord. Ses expositions temporaires aux scénographies originales croisent les disciplines artistiques (beaux-arts, musique, cinéma, mode, design) et sont exportées aux quatre coins du monde, tandis que sa riche collection encyclopédique, répartie dans cinq pavillons, comprend l’art international, les cultures du monde, l’art contemporain, les arts décoratifs et le design, ainsi que l’art québécois et canadien. Pour plus d’information, consultez le site mbam.qc.ca
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