Méditation, pour une écoute
toute en douceur
Un album de chants grégoriens par le Chœur des moines de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac
Par Luc Archambault
Le Choeur des moines de l’Abbaye bénédictine de Saint-Benoît-du-Lac représente depuis plus de 80 ans le foyer du mouvement grégorien au Québec. L’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac est un monastère bénédictin fondé en 1912 dans la région de l’Estrie par l’abbaye française de Saint Wandrille, issue de la Congrégation de Saint Pierre de Solesmes.
Les moines de Saint-Benoît-du-Lac préservent soigneusement l’Office de la Liturgie et, tout comme les moines de Solesmes, ils accordent une attention spéciale à la perfection de la prière chantée, c’est à dire le chant grégorien. Sous l’impulsion du Révérend Père Dom André Laberge, troisième abbé de Saint-Benoît-du-Lac, une sélection de chants précédents parus chez Analekta en 1996, mena à la parution de l’album Méditation, une refonte de deux albums précédents difficiles à obtenir.
Le Chœur des moines de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac s’est imposé depuis près d’un siècle comme étant LA référence en terme de chant grégorien au Québec.
Le Chœur des moines de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac s’est imposé depuis près d’un siècle comme étant LA référence en terme de chant grégorien au Québec. Les Bénédictins de la congrégation de Solesme, l’une des 21 congrégations de la confédération bénédictine soumise à la règle de St-Benoît de Nursie (480-547), furent reconnus par le Pape Grégoire XVI en 1837.
Sous l’impulsion de Dom Prosper Guéranger, l’ordre de Saint-Benoît, l’un des plus vieux de France dissout sous la Révolution, essaima sur trois continents et s’ancra en Estrie, au Québec, dès 1912. Les moines, vivant sous une stricte règle religieuse, portent une attention toute particulière à la prière chantée, sous la forme du chant grégorien.
Bien qu’il s’agisse d’enregistrements antérieurs, ceux-ci ont été traités avec des procédés à la fine pointe de la technologie, donnant un son à la fois rond, chaleureux, reflétant l’écho naturel de la chapelle de l’Abbaye et toute la fraîcheur et l’acuité d’une sonorité quasi-parfaite. Telle une complainte apaisante, toute en douceur, ces chants hautement spirituels portent l’auditeur vers une introspection profonde et à un état méditatif qui gagne à être répété, sinon quotidiennement, du moins le plus fréquemment possible. Il faut féliciter la maison de disque Analekta pour son travail de réactualisation de ces merveilleux enregistrements.
Il faut féliciter la maison de disque Analekta pour son travail de réactualisation de ces merveilleux enregistrements.
Le seul reproche découle en fait du travail de sélection des chants, du livret anémique qui accompagne l’album et l’absence de transcription des paroles des chants retenus. Pas même une transcription du texte latin de la tradition des Offices religieux, encore moins une traduction. Même le site d’Analekta n’offre pas plus d’information, ce qui est dommage à mon avis. Les auditeurs ne sont pas que des consommateurs passifs, s’extasiant devant la beauté des chants. Une contextualisation au sein d’un livret en bonne et due forme permettrait de maximiser d’autant la portée de cette œuvre de grande envergure. Analekta pourrait, du moins, proposer une documentation plus exhaustive sur son site.
Voici donc un album propice à la méditation, un premier abord de l’univers du chant grégorien mais pas une exploration en profondeur de cette musique envoûtante.
Méditation, par le Chœur des moines de l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac
Analekta AN 2 8790
Images: Groupe Analekta Inc.
Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.
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