Le sapin de Noël :
une tradition séculaire
Peu d’arbres peuvent rivaliser avec les légendes qui lui sont associées
Par Michael Walsh
Précédemment publié dans WestmountMag.ca
Est-ce que vous ou quelqu’un de votre entourage fête Noël ? Si c’est le cas, l’un d’entre vous suit probablement la tradition séculaire consistant à couper un arbre en pleine santé, à l’apporter dans sa demeure et à le recouvrir de toutes sortes de décorations. Vous êtes-vous déjà demandé d’où venait cette tradition ? Ou encore, qu’est-ce qui fait que cet arbre est parfaitement adapté aux fêtes de fin d’année ?
…des Sapins de Noël fraîchement coupés qui sentent les étoiles, la neige et la résine de pin – inspirez profondément et remplissez votre âme d’une nuit hivernale…
– John Geddes, A Familiar Rain
Beaucoup d’entre nous ont appris que la tradition de l’arbre de Noël est née en Allemagne, mais certains spécialistes affirment que ses origines remontent à l’Empire romain. À cette époque, les maisons étaient ornées de lauriers et d’arbres fruitiers comme le cerisier et le pommier. Ils croyaient que chaque veille de Noël, ces arbres fleuriraient et produiraient des fruits.

La sainte épine de Glastonbury sur le terrain de l’ancienne abbaye de Glastonbury, Royaume-Uni • Image : Tom Ordelman, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Cette coutume se retrouvait également en Angleterre, où elle fut associée à l’histoire de Saint-Joseph d’Arimathie. La légende raconte que, dans la ville de Glastonbury, saint Joseph a planté son bâton, qui a ensuite poussé des branches et des feuilles, et que chaque veille de Noël, l’arbre était couvert de fleurs. Connu sous le nom de Glastonbury Thorn (une sorte d’aubépine), l’arbre original a été répandu dans toute l’Angleterre, chacun fleurissant la veille de Noël.

Arbre de Noël, Francfort Allemagne • Image : GuntramS, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
En 1752, le calendrier ecclésiastique est passé de l’ancien au nouveau calendrier. La veille de Noël, initialement fixée au 5 janvier, tombe alors le 24 décembre. Cette même année, la population de la ville de Glastonbury s’est rassemblée autour de l’arbre original de Saint-Joseph la veille de Noël et a constaté qu’il ne fleurissait pas ; cependant, le 5 janvier, la veille de Noël du calendrier original, les fleurs de l’arbre se sont ouvertes et l’arbre était couvert de fleurs.
Ceci nous amène en Allemagne, située au milieu des montagnes et de la forêt boréale, où les sapinages poussent en abondance. Dans les années 1600, c’est là qu’est né le Weihnachtsbaum – un arbre qu’on apportait à l’intérieur de sa demeure pour le recouvrir de bougies, de papier coloré, de coquilles d’œufs peintes, de sucreries, de bandes de papier d’aluminium, de petits gâteaux et de jouets. L’arbre, dans toute sa splendeur, était dévoilé la veille de Noël, à l’émerveillement de tous les convives.
La légende du Weihnachtsbaum raconte l’histoire de Martin Luther qui se promenait par une belle nuit de Noël étoilée. Observant la multitude d’étoiles scintillant dans le ciel, il décora un arbre avec des bougies pour ses enfants afin de refléter les cieux célestes.
Le sapin de Noël est arrivé en France en 1840, lorsque Hélène de Mecklembourg a introduit la tradition chez les habitants de Paris. Au cours des décennies suivantes, des dizaines de milliers de ces arbres ont orné les demeures de la ville.

Noël au château de Wandsbeker, Hambourg, Allemagne, 1830 • Image : Theobald von Oer, Domaine public, via Wikimedia Commons
La Norvège et le Danemark adoptèrent la tradition dans les années 1830, suivis par la Finlande et la Suède dans les années 1860. Les pays germanophones, tels que la Suisse et l’Autriche, ont rapidement suivi le mouvement.
En 1840, la reine Victoria et le prince Albert ont adopté la tradition de l’arbre de Noël, qui s’est rapidement répandue dans les îles britanniques. À la fin des années 1800, les arbres de Noël ornaient les maisons de toute l’Amérique du Nord et de la Russie.
Aujourd’hui, l’arbre de Noël est une tradition omniprésente pour tous ceux qui célèbrent la période de Noël. Il trône silencieusement dans sa gloire, paré de lumières et d’une myriade de décorations.
Notre vénération pour cet arbre provient peut-être d’un lien de parenté, oublié depuis longtemps, avec les esprits des bois qui, croyait-on, résidaient dans les anciennes forêts. En fait, la plupart d’entre nous sont tellement fascinés par les lumières et les décorations que nous ne pensons que rarement à l’arbre lui-même.
Le sapin de Noël traditionnel est un arbre aux cônes. Il appartient à la famille des Pinaceae (communément appelée les pins), qui comprend les épicéas, les sapins et les pins.

Épicéa commun • Image : Ivar Leidus, CC BY-SA 3.0 EE, via Wikimedia Commons
Il vous sera facile de choisir le type d’arbre la prochaine fois que vous vous rendrez au magasin pour acheter un sapin de Noël. En examinant les aiguilles, on constate que les épicéas ont des pointes acérées, les sapins des aiguilles plates et les pins des aiguilles regroupées en faisceaux joints à la base par une feuille modifiée (appelée fascicule). Il y a de fortes chances que votre arbre soit un épicéa commun, ou épinette de Norvège [Picea abies], l’espèce la plus courante pour les fêtes de fin d’année.
Il est intéressant de noter que les conifères se distinguent par leurs aiguilles et leur forme conique et tombante. Les aiguilles contiennent une protéine antigel qui empêche les cellules de l’arbre d’être endommagées par les rigueurs de l’hiver, et la forme conique tombante permet à l’arbre de se débarrasser de la neige qui, si elle s’accumulait, provoquerait le bris de la tige.
La vaste répartition de ces arbres est facilitée par leur capacité à pousser sur des sols pauvres. Comme ils ne perdent pas leurs aiguilles de façon saisonnière, les arbres ont besoin de moins de nutriments pour maintenir leur croissance. Certaines espèces sont résistantes au feu (mais pas ignifuges) et s’adaptent aux feux de terre. Leur tronc est recouvert d’une écorce épaisse et leurs branches ne poussent pas au sol. En outre, leurs cônes ne libèrent des graines que lorsqu’ils sont exposés au feu, tandis que d’autres (comme le pin à écorce blanche) dépendent d’oiseaux et d’animaux spécifiques pour ouvrir leurs cônes et assurer la dispersion des graines.

Forêt de pins de Bristlecone, White Mountains, Californie • Image : Rick Goldwaser de Flagstaff, AZ, USA, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons
D’autres espèces de cette famille présentent plusieurs distinctions – un spécimen (encore vivant) du pin Bristlecone a atteint l’âge de 4 000 ans, et les séquoias géants peuvent mesurer plus de 300 pieds de haut.

Allée de séquoias géants du jardin botanique de Benmore, près de Dunoon, dans l’Argyll, en Écosse. Plantés en 1863, ces géants s’élèvent à plus de 50 mètres de haut • Image : Dougie Macdonald, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons
Il faut bien l’admettre : qu’il soit décoré dans un salon ou couvert de neige au milieu d’une forêt, peu d’arbres égalent les traditions et les légendes qui entourent l’arbre de Noël.
Image d’entête : Arbre de Noël à Trafalgar Square, Londres, par Diliff via Wikimedia Commons
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