La féminité à travers
l’art de James Simon
Des œuvres qui racontent la puissance discrète et la tendresse des femmes
Par Andrew Burlone
Édité le 17 juillet 2025
James Simon, artiste montréalais né en 1950, s’impose comme l’un des grands portraitistes contemporains du Canada. Son parcours s’enracine dans l’effervescence artistique de Montréal, une ville cosmopolite qui, dès son enfance, forge ses goûts et son style. Principalement autodidacte mais attentif aux mouvements créatifs locaux, l’artiste a développé très tôt un attrait pour le portrait, un genre qui lui permet de conjuguer observation, technique et sensibilité psychologique.
L’artiste consacre un temps considérable à observer, à préparer ses compositions, puis à peindre avec minutie, chaque toile devenant un véritable acte de mémoire et d’hommage.
À partir des années 1980, Simon se spécialise dans le portrait officiel, qu’il réalise autant d’après modèles vivants que de matériaux photographiques lors de commandes posthumes. Ce travail consiste, selon ses propres mots, à révéler la personnalité profonde de chaque sujet. Sa démarche dépasse largement la simple quête de ressemblance physique : chaque portrait aspire à saisir la mémoire, l’histoire et même l’aura du modèle, qu’il s’agisse de personnalités publiques ou d’anonymes.
Le style de James Simon se distingue par un souci extrême du détail et par des arrière-plans soigneusement élaborés. Contrairement à l’approche académique, il préfère intégrer des éléments narratifs dans la scène, tels que des motifs décoratifs ou des objets significatifs appartenant à la vie du modèle. Ces détails ne servent pas de simples décors, mais ajoutent une dimension intimiste, rendant chaque portrait unique et immédiatement reconnaissable.
La maîtrise de la technique picturale, perceptible dans le rendu des textiles, des carnations ou des chevelures, s’accompagne d’une palette nuancée, évoquant autant la tradition classique que les influences contemporaines. Simon cherche avant tout à saisir un moment de vérité, une expression singulière, ou le geste qui trahit l’authenticité du sujet, consacrant un temps considérable à observer, à préparer ses compositions, puis à peindre avec minutie, chaque toile devenant un véritable acte de mémoire et d’hommage.
‘Le souci de la mémoire, la volonté de préserver la dignité et la singularité de chaque individu, fait de son œuvre un maillon essentiel du patrimoine artistique canadien.’
L’atelier de Simon à Montréal reflète pleinement cet univers : il y accumule textiles, objets anciens, photographies et toiles inachevées, tout ce qui nourrit la fabrication, patiente et attentive, de chaque portrait. La ville, omniprésente, transparaît dans la lumière, la diversité des modèles et l’approche ouverte de l’artiste envers toutes les communautés. Pour Simon, être portraitiste à Montréal, c’est capter les multiples visages de la ville et porter témoignage de la richesse de son tissu humain. Cela se retrouve dans la variété des commandes qui lui sont adressées, tant par des institutions que par des particuliers soucieux de préserver le souvenir d’un proche.
Le travail de James Simon prend une résonance particulière dans ses portraits posthumes réalisés à partir de photos d’archives. Selon des témoignages multiples, l’artiste parvient à recréer une présence vivante à partir de documents parfois fragmentaires, offrant ainsi aux familles ou aux institutions une forme de pérennité, de transmission et de consolation. Ce souci de la mémoire, la volonté de préserver la dignité et la singularité de chaque individu, fait de son œuvre un maillon essentiel du patrimoine artistique canadien.
Une phase marquante de la carrière de James Simon a été la création d’une série de peintures sur la condition humaine et la féminité, explorant la complexité des émotions et des destins à travers ses sujets féminins. Avec des portraits où la figure humaine devient le support d’une réflexion plus large sur la dignité et la sensibilité des femmes, cette approche s’inscrit dans sa volonté de faire émerger la personnalité profonde de chacun de ses sujets, prenant ici une dimension universelle en abordant des thèmes tels que la solitude et la sensualité.
Au cœur de cette série, la féminité est représentée dans toute sa densité : ni idéalisée, ni réduite à des stéréotypes, mais envisagée comme un champ d’expérience vaste et hétérogène. James Simon s’inspire de modèles de son entourage pour dresser un portrait de la femme moderne, en constante évolution. Les arrière-plans, toujours soignés, intègrent des symboles de l’intimité, de la mémoire familiale ou collective, rappelant le rôle central des femmes dans la transmission des valeurs et des histoires. Par sa peinture, Simon offre ainsi une méditation poétique sur ce qu’il nomme lui-même « la force discrète de l’humanité », mettant en lumière des destinées individuelles qui résonnent bien au-delà du cadre du portrait.
Cette série s’impose dès lors comme un témoignage sensible sur les luttes, la tendresse et la diversité des parcours féminins, participant à la reconnaissance de la place des femmes dans l’histoire artistique et sociale contemporaine. Ce travail sur la condition humaine et la féminité a valu à James Simon la reconnaissance d’un public large, touché par la justesse, la sobriété et la profondeur de son approche.
‘James Simon s’inspire de modèles de son entourage pour dresser un portrait de la femme moderne, en constante évolution.’
Malgré une carrière de plusieurs décennies et une reconnaissance affirmée dans les milieux artistiques, James Simon cultive une grande discrétion. Il préfère la relation directe avec ses clients et collectionneurs à la médiatisation, se décrivant volontiers comme un témoin silencieux de la vie quotidienne. Cette modestie n’est cependant jamais synonyme d’effacement : la constance de sa démarche, la profondeur de sa vision et la qualité de ses réalisations lui valent le respect incontesté de ses pairs et de nombreux amateurs d’art à travers le pays et au-delà.
Aujourd’hui, alors que le portrait classique est souvent éclipsé par le flot d’images numériques, le travail de James Simon rappelle l’importance de l’observation, du temps long et de la mémoire. Ses œuvres continuent de valoriser l’humanité, le vécu et la beauté de chaque visage rencontré. À travers son parcours, Simon assure ainsi le renouveau du portrait traditionnel, relie les générations et perpétue, toile après toile, la puissance de l’art au service de la mémoire individuelle et collective.
Pour plus d’informations, visitez le site web de James Simon.
Images : James Simon
Autres articles par Andrew Burlone
Autres articles récents
Andrew Burlone, cofondateur de WestmountMag.ca, a commencé sa carrière dans les médias au magazine NOUS. Par la suite, il a lancé Visionnaires, où il a occupé le poste de directeur de création pendant plus de 30 ans. Andrew est passionné de culture et de politique, avec un vif intérêt pour les arts visuels et l’architecture.
Il n'y a aucun commentaire
Ajouter le vôtre