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Le point de vue de l’électeur / 1

Les électeurs de Westmount auront l’embarras du choix aux élections

Par Wanda Potrykus

25 octobre 2025 • Traduction de l’article en anglais

Dans les rues et les parcs à chiens, il suffit d’un regard ou d’un sourire pour que les discussions sur les élections s’engagent entre amis et voisins. Les opinions virevoltent, se croisent, repartent : ça débat avec entrain. On voit surgir des affiches de campagne sur les réverbères et dans les jardins — tellement de couleurs, de formes et de styles ! Certaines sortent vraiment de l’ordinaire, alors que d’autres respectent les codes classiques des affiches politiques.

Les halls d’immeubles et les boîtes aux lettres débordent de dépliants bien brillants, de brochures, voire même d’un format journal truffé de photos. Certains documents regorgent d’une foule d’informations, tandis que d’autres sont réduits à un nom, une photo, et un petit code QR à scanner pour en savoir plus.

Tout ça en dit long sur l’âge et le profil potentiel de certains candidats : les plus jeunes croient que chacun possède un téléphone, un accès Internet à domicile et qu’utiliser un code QR va de soi. Mais… attention ! Ce n’est pas encore le cas pour tout le monde, loin de là. Même si certains connaissent ou ont entendu parler des codes QR, ils ne sont pas forcément à l’aise pour s’informer de cette manière.

Trois candidats expérimentés convoitent la mairie de Westmount, et dans presque chaque quartier, les électeurs pourront choisir parmi plusieurs prétendants pour le poste de conseiller.

On trouve toujours l’information en ligne, à condition de demander à un ami ou d’aller à la bibliothèque pour la chercher ; elle est disponible et elle l’a été à travers de nombreuses rencontres publiques qui se tiennent chez les voisins, dans les halls d’immeuble, dans les résidences pour aînés, au Centre de jour Contactivity, au Centre Greene ou encore à Victoria Hall. Et, comme je l’ai déjà noté, il suffit parfois d’être chez soi ou de passer dans la rue lorsque l’un ou l’autre des candidats fait du porte-à-porte, ou de les voir discuter avec des passants dans l’un des grands parcs de Westmount.

Pour alléger cet article, j’aborderai les campagnes des trois candidats à la mairie de Westmount. Ce n’est pas que les conseillers municipaux en devenir n’ont pas d’importance ; ils en ont, en tant que représentants locaux des différents secteurs de la ville. Mais ils sont si nombreux à se présenter (21 au total) et ont tous tellement à dire qu’il serait impossible, dans un seul texte, de les décrire suffisamment pour leur rendre justice.

Pourquoi tant d’effervescence ?

En 2025, la Ville de Westmount connaît des divisions parmi ses résidents. Le Conseil municipal, sous la direction de la mairesse Christina Smith qui ne sollicite pas de nouveau mandat, quitte ses fonctions alors que certains dossiers prioritaires pour la population ont suscité des réactions mitigées, entraînant des désaccords et des critiques parmi les citoyens.

En tête des sources de mécontentement figure l’adoption précipitée, à la dernière minute, du PPU (Programme particulier d’urbanisme) concernant le district 8, au sud-est, un dossier vivement débattu et jouxtant l’arrondissement Ville-Marie de Montréal. Des pétitions ont circulé en urgence, des lettres ont été rédigées, des appels passionnés entendus lors des conseils municipaux, mais sans résultat. Le 21 septembre 2025, la décision est tombée : le plan était adopté, scellé, et envoyé à la Ville de Montréal ainsi qu’à la province pour validation.

Cela a laissé un nombre substantiel de résidents insatisfaits, même si le conseil affirme que le projet plaît à de nombreux résidents — mais côté chiffres, rien de vraiment concret. Plus de 1 000 signatures tout de même pour demander un délai, et même un conseiller indécis a fini par voter oui alors qu’il trouvait le projet inachevé. De quoi laisser perplexe.

Plus de 1 000 personnes ont pris la peine de signer la pétition pour dire que le projet allait trop vite, pas tout à fait au point, et qu’il aurait mieux valu attendre après les élections de novembre. Même un conseiller, qui reconnaissait que ce n’était pas fini et qu’il fallait approfondir, a tout de même voté pour – ce qui en a étonné plus d’un !

‘Le dernier conseil, disons-le, n’a pas quitté ses fonctions sans laisser derrière lui pas mal de mécontentement et de grogne chez les citoyens.’

À vrai dire, on n’a toujours pas eu de réponse claire à ce sujet. C’est quand même curieux : le conseiller qui veut être réélu est resté muet là-dessus pendant tout son monologue au fameux débat de Victoria Hall la semaine dernière. Ce qu’on sait par contre, c’est que les promoteurs immobiliers, eux, savourent leur victoire : après de grandes annonces dans le journal pour soutenir le projet, ils ont obtenu presque tout ce qu’ils voulaient. On dirait qu’ils ont le champ libre…

Selon la mairesse et le conseil, il sera toujours possible d’« arranger » le PPU plus tard, qu’on se le dise. Pourtant, comme avec bien des messages venus de l’équipe sortante, il faut lire entre les lignes… Ce n’est pas exactement la transparence totale qu’on aimerait avoir.

On nous dit qu’il reste une petite marge pour négocier avec les promoteurs quand ils proposent des projets, mais si l’un d’eux arrive avec une proposition exactement conforme au PPU en vigueur, ni le conseil ni les citoyens de Westmount ne pourront dire : « Non, on n’en veut pas ! » C’est justement pour ça que la CAQ, la mairie et Montréal ont adopté une loi d’urbanisme pour que les référendums locaux ne bloquent pas les projets conformes à la réglementation.

Et maintenant ?

Va-t-on vraiment voir du changement cette fois-ci ? Seul l’avenir nous le dira. Cependant, le point essentiel, c’est que les Westmountais sont mécontents. Et pas uniquement à cause de ce cas flagrant où les désirs des citoyens ont été tout bonnement ignorés.

Plusieurs enjeux ont été identifiés par les résidents, y compris : la présence récurrente de manifestations sur certains axes majeurs ; la dégradation constatée des routes et trottoirs ; la disponibilité limitée de logements abordables pour les familles ; la diminution du couvert végétal et des espaces verts dans les parcs, parallèlement à l’augmentation des sentiers en béton ; le projet de restauration de la lagune du parc Westmount qui n’a pas encore abouti ; et l’absence persistante d’une piscine intérieure malgré des annonces antérieures, faute de plans ou de financement concrets.

‘Le principal constat est que de nombreux Westmountais expriment leur insatisfaction.’

Compte tenu de tous les besoins et urgences auxquels la ville doit déjà faire face, il est possible que la piscine, la lagune et l’état des serres municipales restent encore un certain temps sur la liste des projets envisagés pour l’avenir. Et ce ne sont là que quelques-unes des priorités et préoccupations que les électeurs ont partagées avec les trois candidats à la mairie – Lynne Casgrain, Mary Gallery et Michael Stern – et qui ont aussi été reprises et mentionnées par plusieurs candidats au poste de conseiller municipal.

Si vous hésitez encore quant à votre choix aux élections, je proposerai dans une deuxième partie un aperçu des principales positions et propositions de nos trois candidats à la mairie.​


Note : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’autrice et ne reflètent pas nécessairement celles de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.


Image d’entête : Élections Québec

 

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 wanda_potrykus

Wanda Potrykus est écrivaine, éditeure, traductrice et poète. Diplômée de McGill, elle a passé la plus grande partie de sa carrière dans les domaines de la communication marketing, des relations publiques, des événements et des relations avec les médias, se spécialisant dans l’aviation internationale, les télécommunications, l’éducation et le marketing des arts.

 



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