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Le sort des chevaux
de calèche à Montréal

Autrefois des esprits libres, aujourd’hui ils meurent en raison de notre indifférence

Par Georges R. Dupras

Elle s’est écrasée dans la rue, pour une dizaine de minutes, toujours attelée. On nous dit que Cocotte est fatiguée, rien d’autre.

Je pense que les Montréalais sont eux aussi fatigués; fatigués d’entendre les mêmes discours, les mêmes excuses, les mêmes politiques. Si Cocotte, dans un état d’extrême fatigue, et toujours en attelage, s’écrase dans la rue, d’abord elle n’aurait jamais dû être au travail. Un cheval s’étend parterre s’il se sent en pleine sécurité. Il ne se coucherait jamais dans la rue, cerné de toute part par des autos, des camions, des autobus. Entre 2009 et 2015, seize chevaux de calèche sont morts à Montréal. Quelle honte ! Cette forme d’exploitation animale ne devrait pas se produire au sein d’une société civilisée.

Denis Coderre, le maire de la Ville de Montréal, vient de dépenser plus d’un milliard de dollars (selon Marvin Rotrand) pour célébrer le 375ième anniversaire de Montréal. Si le maire Coderre, « dans sa très grande sagesse » avait investi une toute petite partie de cette somme à offrir aux chevaux de calèche une retraite dans un environnement calme, sain et sécuritaire, on aurait pu régler enfin le débat toujours en cours, celui des chevaux frappés par des autos et s’écrasant dans nos rues. Malheureusement il ne tient aucun compte des conseils offerts par les experts dans les domaines du bien-être animal*. Quelle somme d’argent aurait pu permettre à la Ville de Montréal de racheter les permis accordés aux cochers travaillant présentement au centre-ville? Il existe aujourd’hui plusieurs options novatrices qui remplaceraient les calèches tirées par des chevaux.

Entre 2009 et 2015, seize chevaux de calèche sont morts à Montréal… Cette forme d’exploitation animale ne devrait pas se produire au sein d’une société civilisée.

Une élection municipale s’annonce. Les électeurs et électrices auront un choix à faire. Est-ce qu’on continue à vivre dans le passé, promouvant des spectacles tels les rodéos qui prônent la violence, la dominance de l’Homme sur les autres espèces, et qui encouragent l’indifférence quant au sort des chevaux de calèche qui s’écrasent dans nos rues; ou, devrait-on plutôt explorer d’autres options plus humanitaires et plus créatives et novatrices?

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La Ville de Montréal est à l’avant-garde dans le domaine des arts. Elle est reconnue pour ses éthiques, ses valeurs sociales et sa compassion envers ceux qui sont dans le besoin. Il est malheureux et regrettable qu’elle soit en retard sur les autres villes quant à sa compassion envers les espèces non humaines.

On se souviendra de nos ami(e)s Adelia, Anastasia, Ceasar, Maude… et la liste continue…

* Pit Bulls (législation spécifique aux espèces)

Image : Gerry Lauzon  

Lire aussi : Un détour cruel vers l’abattoir


Georges Dupras

Pendant plus de 50 ans, Georges R. Dupras se fait le champion et le défenseur des animaux. Il est membre de l’International Association for Bear Research and Management (IBA), un directeur de l’Alliance pour les animaux du Canada (AAC), le représentant au Québec de Zoocheck Canada, et un ancien directeur de la Société canadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (CSPCA).

En 1966, il s’est impliqué dans la campagne initiale pour sauver les phoques qui a mené à la fondation de l’International Fund for Animal Welfare (IFAW) en 1969. Il a publié deux livres : Values in Conflict et Ethics, A Human Condition. Georges demeure à Montréal, Québec, Canada.

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1 commentaire trouvé

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  1. Colette canse

    Au lieu d’investir pour mettre un roue coin pie9 henri Bourassa qui signifie je sais pas quoi , il devrait investir pour des choses qui en valent la peine au lieu de rigoler lorsqu’un cheval s’effondre .. Gros sans coeur mais on dit .. Ya le karma … Merci a son fils !!!


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