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Gestion de la faune :
toujours la même histoire

Écologistes et spécialistes de la défense des animaux continuent d’être exclus de la prise de décision

Par Georges Dupras

17 décembre 2024

Nous y revoilà avec la même vieille histoire qui voit les écologistes et les spécialistes de la défense des animaux exclus de la prise de décision sur les questions relatives à la gestion de la faune. Ce serait rendre un mauvais service au public de suggérer que seules les autorités gouvernementales ont les qualifications et l’expérience nécessaires pour traiter les questions relatives à la faune.

Les humains, véritable espèce invasive, sont responsables de la plupart des déséquilibres et d’un certain nombre d’incendies de forêt dans la nature. À cette occasion, je ferai référence à l’abattage de cerfs de Virginie dans la région de Longueuil à Montréal. On nous dit que les cerfs se sont surpeuplés et qu’ils endommagent l’environnement. La mairesse de Longueuil nous dit qu’elle essaie de mettre en place un abattage des cerfs de Virginie depuis 2020.

Ce serait rendre un mauvais service au public de suggérer que seules les autorités gouvernementales ont les qualifications et l’expérience nécessaires pour traiter les questions relatives à la faune.

GESTION DES POPULATIONS ANIMALES

Il y a beaucoup de discussions parmi les spécialistes de la faune sur ce qui constitue une surpopulation. Les chasseurs soutiennent qu’une espèce est surpeuplée si ses effectifs peuvent supporter une chasse, tandis que d’autres débattent de l’humanité de tuer.

DÉCALAGE TEMPOREL

Les raisons invoquées pour l’abattage à Longueuil reposent sur les vieux arguments gouvernementaux habituels, notamment la surpopulation, les collisions entre voitures et cerfs, et la maladie de Lyme. Cette fois-ci, ils ont ajouté le changement de végétation. L’argument de la surpopulation peut bien avoir du mérite, cependant, les humains sont en grande partie responsables du développement de l’habitat des cerfs.

ÊTRES SENSIBLES

Le juge Bernard Jolin a soutenu que, bien que la loi reconnaisse les animaux comme des êtres sensibles, elle ne reconnaît pas leur droit à un intérêt à vivre. La ville de Longueuil présentera bientôt un plan révisé pour procéder à la chasse.

MANQUE DE PRÉVOYANCE

Les responsables, mandatés par Parcs Canada, la SEPAQ (Société des établissements de plein air du Québec) et le ministère des Ressources naturelles (MRN) auraient dû agir il y a cinq ans pour réduire la population de cerfs de manière humaine. En réduisant les bâts de façon humaine par la stérilisation, l’immunisation et la relocalisation, méthodes utilisées avec succès en Colombie-Britannique, nous aurions pu éviter tout besoin de chasseurs.

‘En réduisant les bâts de façon humaine par la stérilisation, l’immunisation et la relocalisation, méthodes utilisées avec succès en Colombie-Britannique, nous aurions pu éviter tout besoin de chasseurs.’

À la poursuite de moulins à vent

Je m’inquiète chaque fois que j’entends que le contrôle de la faune prendra la priorité sur d’autres responsabilités. Les services de la faune du Canada cherchent-ils à assurer leur sécurité d’emploi ? La SEPAQ du Québec prévoit d’abattre 287 cerfs dans une zone au sud de Montréal pour protéger d’autres espèces, non encore touchées par la maladie débilitante chronique.

MALADIE DE LYME

La maladie de Lyme dépasse largement mes compétences, alors je laisserai cela à d’autres.

VÉGÉTATION

Le changement de végétation, dû à la faune et aux changements environnementaux, est reconnu, avec une certaine prudence, comme faisant partie des fluctuations environnementales. Cela a été remarqué lors de l’étude des éléphants et de leur effet sur le paysage en abattant ou en déracinant des arbres en Afrique. Ce que certains considèrent comme négatif pourrait être essentiel au maintien d’un habitat dynamique et sain.

COLLISIONS ENTRE VOITURES ET CERFS

Les accidents de la route peuvent être réduits en adoptant l’approche “ralentir et vivre”. Une signalisation spéciale et des clôtures (vues dans d’autres juridictions) peuvent être efficaces. Les passages pour la faune sont une autre option qui montre des résultats encourageants. Si seulement les gens pouvaient accepter que conduire et envoyer des textos ne sont pas compatibles.

DOMMAGES À L’ÉCOLOGIE

Quant aux dommages causés à l’écosystème du parc, cela a été réfuté par des biologistes de la faune qui ont reconnu que les écosystèmes étaient destinés à se développer, et ils sont arrivés à cette conclusion après avoir étudié les effets des feux de forêt. Une préoccupation majeure est la vitesse à laquelle ces changements se produisent.

‘Je m’inquiète chaque fois que j’entends que le contrôle de la faune prendra la priorité sur d’autres responsabilités. Les services de la faune du Canada cherchent-ils à assurer leur sécurité d’emploi ?’

DEPUIS PLUS D’UN SIÈCLE

Au cours du siècle dernier, beaucoup de choses ont changé dans le monde du travail. Que vous soyez un travailleur col bleu, col blanc ou sans col, vous avez dû vous adapter aux innovations techniques plus rapidement que vous n’en étiez capable. Pourtant, vous travaillez toujours malgré ces changements. Les administrateurs de la faune et les représentants élus qui refusent de changer rejoindront bientôt les rangs des dinosaures.


Note : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteur et ne reflètent pas les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.

Image d’entête : Cerf à queue blanche, par Aaron J Hill – Pexels

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Georges DuprasGeorges R. Dupras a œuvré dans l’intérêt des animaux et de l’environnement pendant près de 60 ans. Il a fait pression sur les gouvernements, tant ici qu’à l’étranger, et a présenté un mémoire devant la Commission royale sur les phoques et la chasse aux phoques au Canada. Georges continue de lutter contre les industries qui exploitent les animaux et détruisent les habitats qui les soutiennent.



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