Une exposition du MBAM
pour repenser l’Histoire
Kent Monkman signe une rétrospective inédite célèbrant les voix autochtones
Par Andrew Burlone
23 septembre 2025
Événement incontournable de la rentrée culturelle montréalaise, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) accueille en première canadienne Kent Monkman: L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs. L’exposition, l’une des plus ambitieuses jamais consacrées à l’artiste, réunit près de 40 toiles monumentales. Des œuvres spectaculaires par leur format, mais surtout par leur capacité à réécrire et questionner les récits de l’Histoire.

À travers un regard audacieux et subversif, Kent Monkman revisite la peinture d’histoire pour en faire un outil critique. En déconstruisant les récits coloniaux, il propose un dialogue saisissant entre passé et présent, invitant le visiteur à repenser sa relation avec l’Histoire.
L’exposition, l’une des plus ambitieuses jamais consacrées à l’artiste, réunit près de 40 toiles monumentales.
La sélection exposée impressionne par son ampleur et sa diversité. On y retrouve des prêts prestigieux du Metropolitan Museum of Art de New York, d’importantes institutions canadiennes et américaines, de collectionneurs privés, ainsi que des œuvres issues de la collection du MBAM. Une occasion rare de plonger dans l’univers foisonnant de l’artiste en un seul lieu.

mistikôsiwak (peuple aux bateaux en bois) : l’accueil des nouveaux arrivants, 2019 • New York, Metropolitan Museum of Art
L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs rend hommage aux peuples et territoires à l’origine de l’Île de la Tortue, nom autochtone de l’Amérique du Nord. Puisant dans l’héritage de la peinture d’histoire, telle que définie au XVIIe siècle par l’Académie royale de France, Monkman détourne et réinvente ce langage pictural classique à travers une imagination flamboyante et un humour mordant.
‘Des œuvres spectaculaires par leur format, mais surtout percutantes par leur capacité à réécrire et questionner les récits de l’Histoire.’
Sur ses toiles monumentales, la précision des détails et l’intensité dramatique se mêlent à des touches d’ironie, avec un objectif assumé : faire réapparaître dans le récit des figures trop longtemps effacées, celles des communautés autochtones et queer. Son œuvre, d’une ampleur épique, passe de scènes de violence et d’oppression à des moments de mémoire, de fierté et de célébration.

mistikôsiwak (peuple aux bateaux en bois) : la résurgence du peuple, 2019 • New York, Metropolitan Museum of Art
Comme le souligne l’artiste : « Le Musée de Montréal a été l’un des premiers à soutenir mon travail, en acquérant ma toile Trappers of Men en 2006. Présenter aujourd’hui à Montréal une rétrospective de mi‑carrière couvrant plus de vingt ans de création a pour moi des allures de retour aux sources, même si je n’y ai jamais vécu. C’est une reconnaissance précieuse dans une ville qui a accompagné et soutenu mon parcours artistique. »
‘L’ensemble de l’œuvre, d’une ampleur épique, passe de scènes de violence et d’oppression à des moments de mémoire, de fierté et de célébration.’
L’exposition marque aussi une étape historique pour le MBAM. Pour la première fois, le Musée consacre une grande exposition à un artiste autochtone vivant, présentée dans le pavillon Michal et Renata Hornstein. Léuli Eshrāghi, conservateur des pratiques autochtones et co-commissaire de l’exposition, insiste sur sa portée : « Les récits que propose Monkman offrent une compréhension essentielle des réalités contemporaines vécues par les peuples autochtones, tout en interrogeant la culture dominante et la société dans son ensemble. »

Les castors du roi, 2011 • Musée des beaux-arts de Montréal
Réalisée en collaboration avec le Denver Art Museum, l’exposition est co‑commissariée par Léuli Eshrāghi, conservateur des pratiques autochtones au MBAM, et John Lukavic, conservateur Andrew W. Mellon des arts autochtones au Denver Art Museum.
À propos de Kent Monkman
Kent Monkman s’impose aujourd’hui comme l’une des voix les plus percutantes de la scène artistique contemporaine. À travers ses toiles monumentales, il détourne avec brio les codes de la peinture d’histoire pour y réintroduire les récits et les identités que l’Histoire officielle a souvent effacés : ceux des peuples autochtones et des communautés queer.
Son univers mêle l’allégorie, la métaphore et des références précises à l’histoire de l’art, qu’il manipule avec ironie et acuité critique, afin de déconstruire les récits coloniaux dominants. Mais l’œuvre de Monkman ne se limite pas à une réécriture des récits passés : elle nous place face à notre présent, nous invitant à réfléchir à la manière dont les histoires que nous racontons façonnent les identités et les sociétés d’aujourd’hui. Entre humour, douleur et célébration, ses compositions déploient un langage visuel spectaculaire qui secoue autant qu’il séduit. En cela, Monkman réussit à créer un dialogue essentiel entre mémoire, résistance et imaginaire, brouillant les frontières entre héritage classique et perspectives contemporaines.
Kent Monkman
L’Histoire est dépeinte par les vainqueurs
Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM)
27 septembre 2025 – 8 mars 2026
Images d’entête : Courtoisie du Musée des beaux arts de Montréal



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