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Que sont devenus
la courtoisie et le service ?

La technologie donne l’impression d’une attention personnalisée, mais sans sincérité

Par Georges R. Dupras

31 juillet 2025

Parmi le savoir vivre que l’on apprend tôt dans la vie figurent la courtoisie et le service. Aujourd’hui, dans un souci d’économie, la technologie donne l’impression d’une attention personnalisée, mais sans sincérité.

L’informatique nous a apporté des avancées dont nous ne pouvions que rêver. De nos jours, l’information circule à une vitesse fulgurante, au bénéfice de la science, de la médecine, des entreprises et de l’éducation. Les entreprises ont remplacé les prospectus papier par la promotion de leurs produits en ligne, réduisant ainsi les opérations d’enfouissement. Ce sont là quelques-uns des progrès obtenus grâce à la technologie.

Là où il y a progrès, il y a aussi recul

Rien ne définit mieux la courtoisie et le service qu’un sourire et un accueil personnalisé. C’est un domaine où la technologie a d’importantes failles. Quelle que soit son efficacité et sa rentabilité, la mise au chômage de milliers de personnes en raison de la technologie néglige les besoins fondamentaux d’individus qui ont de plus en plus de difficulté à suivre l’évolution des plateformes.

La mise au chômage de milliers de personnes en raison de la technologie néglige les besoins fondamentaux d’individus qui ont de plus en plus de difficulté à suivre l’évolution des plateformes.

Les transactions effectuées en ligne connaissent désormais une utilisation croissante de le crypto-monnaie; cette nouvelle monnaie s’infiltrant sur le marché. La perte de vie privée et d’identité est également en hausse.

Si aujourd’hui certaines banques et commerçants disposent de 14 caisses enregistreuses ou guichets pour votre confort immédiat, souvent un seul commis ou agent de vente est disponible pour gérer ces 14 points de ventes. Certes, le changement est un constant, il l’a toujours été et il le sera toujours. C’est vrai, le changement est une constante, il l’a toujours été et le sera toujours. Les changements qui se produisaient sur plusieurs générations surviennent désormais en l’espace de quelques mois.

Le contact humain

Ce qui me manque le plus c’est le contact humain lorsque quelqu’un répond au téléphone – une ligne directe vers une personne réelle. Pensez-y bien – parler à une personne vivante, avec un pouls, un humain…pas un robot. Même les banques ont contribué à gonfler le nombre de chômeurs en automatisant et en incluant les technologies du cyberespace.

Aujourd’hui, supprimer les guichets automatiques et obliger les gens à interagir en ligne ou à utiliser leurs téléphones intelligents pour obtenir un service semble être des décisions prises au profit des industries privées et dans certains secteurs publicou privés qui sont souvent déjà extrêmement rentables.

Cette économie d’argent n’est pas pratique pour ceux qui n’ont pas de téléphones intelligents ou qui ne maîtrisent pas l’informatique. Autant dire qu’on ne respecte ni ne prend en compte les besoins du public en général. Essayez d’appeler un hôpital, un bureau gouvernemental, et tout autre entité de service sans entendre le message suivant :

« Nous recevons actuellement un volume d’appels plus élevé que d’habitude. Votre appel est important pour nous. Veuillez rester en ligne ou sélectionner parmi les huit questions suivantes celle qui correspond le mieux à votre préoccupation ».

Pour une raison inconnue, aucun de ces choix ne correspond à la raison de mon appel.

‘La courtoisie, le service et le contact personnel ne font définitivement plus partie du monde actuel.’

Lorsque vous réalisez enfin que cette interaction entre humain et robot est une perte de temps, le robot vous dirige enfin vers la ligne d’assistance de l’entreprise, où quelqu’un pourra sûrement apaiser votre esprit et vous aider à renoncer à sauter par la fenêtre la plus proche – inutilement en ce qui me concerne, puisque j’habite au deuxième étage. De plus, tous ces appels et transferts supposent que vous possédez un numéro d’identification, un mot de passe ou un code d’accès **.

Finalement vous parvenez au service d’assistance et vous êtes accueilli par le même robot inconscient qui a transféré votre appel en premier lieu. Cette merveille du cyberespace vous demande alors d’énoncer brièvement la raison de votre appel. N’étant pas programmé pour vous aider, il redirige l’appel vers un groupe d’experts en ligne qui vous aidera sûrement à vous « aider vous-même’’. Vous devrez cependant être membre de ce groupe, ce qui a un coût. Là encore, un identifiant, un mot de passe et éventuellement un code d’accès vous sont attribués. Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’encore une fois, vous serez à la merci d’un système automatisé.

Je crois qu’ils ne souhaitent tout simplement pas vous entendre, en vous faisant choisir dans une liste qui évite habilement les plaintes embarrassantes. Ils peuvent ainsi se vanter d’offrir un service « sans réel service » en économisant des millions tout en évitant tout contact humain. Il a même été dit que le secteur bancaire aurait envisagé de supprimer complètement l’argent liquide.

La courtoisie, le service et le contact personnel ne font définitivement plus partie du monde actuel.

* En ce qui concerne votre sécurité personnelle, il est fortement conseillé de modifier les mots de passe à tous les six mois.


Avis : Les opinions exprimées dans cet article sont celles des auteurs et ne reflètent pas les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.


Image d’entête : Tima Miroshnichenko – Pexels.com

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Georges Dupras

Georges R. Dupras se fait le champion et le défenseur des animaux depuis plus de 50 ans. Membre de l’International Association for Bear Research and Management (IBA) et ancien directeur de la Société canadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (CSPCA), il s’est impliqué en 1966 dans la campagne initiale pour sauver les phoques qui a mené à la fondation de l’International Fund for Animal Welfare (IFAW) en 1969. Il a publié deux livres : Values in Conflict et Ethics, A Human Condition. Georges demeure à Montréal, Québec, Canada.


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