Questions d’immobilier :
La propriété idéale

Il n’y a pas de bien immobilier parfait lorsque l’on recherche un domicile

Par Joseph Marovitch

Mise à jour le 28 août 2025

Un acquéreur peut chercher pendant des mois sans jamais trouver de bien à acheter si ses attentes ne sont pas réalistes et s’il ne dispose pas d’une certaine compréhension de la psychologie immobilière. Lors d’une recherche, l’acheteur définit en général des critères précis en fonction de ses besoins. Toutefois, il faut garder à l’esprit qu’un logement où le vendeur a résidé longtemps reflète presque toujours sa personnalité et sa manière de vivre.

Si la propriété est parfaitement entretenue, en excellent état et décorée selon une palette de couleurs et un style cohérents, cela traduit le goût personnel du propriétaire et son souci esthétique. À l’inverse, une maison encombrée, en désordre, remplie de papiers, de livres ou de tasses de café peut révéler un propriétaire davantage centré sur son travail que sur l’entretien de son intérieur. Chaque propriétaire ayant sa propre vision et ses propres priorités, deux habitations ne se ressemblent jamais vraiment.

Pour optimiser sa recherche, l’acheteur doit établir deux listes. La première recense, par ordre de priorité, les critères essentiels à respecter. La seconde est complétée après chaque visite et met en balance les points positifs et négatifs du bien. Si les avantages surpassent les inconvénients et qu’aucun élément négatif n’est éliminatoire, le bien mérite d’être envisagé, quitte à prévoir quelques ajustements. En revanche, si les inconvénients sont trop nombreux ou rédhibitoires, mieux vaut ne pas s’attarder et poursuivre la recherche.

Trouver la propriété idéale peut s’apparenter à la rencontre d’un véritable coup de cœur, presque comme si l’on trouvait son âme sœur. Les développements qui suivent approfondissent cette réflexion autour de la quête de la propriété parfaite.

De nombreux acheteurs recherchent la propriété parfaite, et s’il y a un problème, un défaut ou une souris dans un tuyau, l’acheteur suspendra la vente.

La quête du domicile parfait est illusoire, car chaque propriété a ses imperfections. Pourtant, de nombreux acheteurs sont en quête d’une propriété sans défaut. Cette recherche de perfection peut s’avérer contre-productive dans le processus d’achat immobilier. Bien que ce ne soit pas le cas de tous, de nombreux acheteurs immobiliers ont tendance à se focaliser sur les défauts mineurs d’une propriété. Qu’il s’agisse de couleurs déplaisantes, d’un sous-sol humide ou d’un jardin jugé trop petit, ces remarques négatives éclipsent souvent les qualités du bien.

Cette propension à souligner d’abord les aspects négatifs est naturelle pour beaucoup. Cependant, dans le contexte immobilier, cette attitude peut s’avérer problématique. En se concentrant excessivement sur les imperfections, les acheteurs risquent de passer à côté des atouts réels de la propriété et des opportunités d’amélioration que ces « défauts » pourraient représenter.

Un bien immobilier présentant des problèmes structurels offre la possibilité de faire baisser le prix d’achat, de rénover et d’augmenter la valeur du bien. Un bien immobilier présentant des problèmes esthétiques offre également la possibilité de le revaloriser et d’en augmenter la valeur. Dans les deux cas, le gain peut être encaissé lors de la vente ou du refinancement.

Lors de la recherche d’un bien immobilier, trois critères peuvent aider à prendre la décision d’acheter:

• Le premier consiste à déterminer le nombre d’avantages ou d’inconvénients du bien en fonction des critères de l’acheteur et à déterminer si l’acheteur peut tirer profit des inconvénients.
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• Le deuxième critère est de savoir ce que l’acheteur peut se permettre et combien il peut se permettre d’investir dans le bien. L’acheteur ne doit pas se surcharger financièrement, car c’est le pire sentiment au monde que d’avoir des dépenses importantes mais pas assez de liquidités.
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• Le troisième critère est ce que j’appelle le facteur d’attraction. Il arrive qu’un acheteur entre dans une propriété et se dise instantanément « wow, ça c’est pour nous ». Le bien peut avoir besoin d’un nettoyage, de peinture, d’une salle de bains supplémentaire ou d’une cuisine améliorée, mais la lumière et l’espace inspirent l’acheteur.

‘Si un acheteur cherche le bien immobilier parfait sans rien avoir à faire, il cherchera longtemps.’

Tous les logements achetés nécessitent généralement des rénovations ou des améliorations en fonction des goûts et des besoins de l’acheteur, mais si ce dernier cherche le bien immobilier parfait sans rien avoir à faire, il cherchera longtemps.

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L’état du marché

Contrairement au reste du Canada, les prix à Montréal ont enregistré une hausse de 10% par rapport à juillet 2024. Cette progression s’explique en partie par un déséquilibre entre l’offre et la demande, entraînant des phénomènes de surenchère. Bien que ces surenchères contribuent à l’augmentation générale des prix, elles n’ont plus l’ampleur observée pendant la pandémie et leur présence varie d’une municipalité à l’autre.

Sur le plan économique, une certaine volatilité persiste, alimentée par l’incertitude des marchés mondiaux, ce qui a des répercussions directes sur le marché canadien. Malgré ce contexte, nombre de Québécois estiment que les taux d’intérêt et l’inflation se situent actuellement à un niveau favorable, ce qui rend le moment propice pour acheter. En effet, il est encore possible d’obtenir un taux hypothécaire de moins de 5% sur une période de cinq ans, ce qui demeure attractif.

‘À mon avis, le moment est favorable pour procéder à un achat immobilier, puisque l’on peut encore obtenir un taux hypothécaire inférieur à 5% sur une période de cinq ans.’

Pour les acheteurs qui préfèrent attendre, il existe certes une possibilité de baisse des taux, mais le scénario inverse est plus probable. Plusieurs facteurs pourraient en effet provoquer une hausse : un nouveau contexte pandémique, notamment en raison du recul de la vaccination aux États‑Unis, des tensions géopolitiques accentuées par le retrait brusque de l’aide américaine à certains pays, des conflits armés exacerbés par l’absence de diplomatie efficace, ou encore la multiplication de mesures protectionnistes sous forme de tarifs douaniers accrus. Ces éléments ont pour effet de perturber les chaînes d’approvisionnement, d’accroître l’inflation et, par conséquent, de pousser les taux d’intérêt à la hausse.

Acheter dès maintenant permet donc de réduire le risque d’être confronté à des taux hypothécaires plus élevés ou à une instabilité géopolitique plus marquée. Bien entendu, chaque scénario comporte avantages et inconvénients, et il revient à l’acheteur d’évaluer ces possibilités en fonction de ses actifs et de ses objectifs. Le choix d’acheter maintenant, plus tard ou de différer un projet immobilier doit s’appuyer sur une réflexion approfondie, idéalement menée avec l’aide d’un courtier immobilier bien informé et d’un conseiller financier.

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Image : Oleksandr Pidvalnyi, Pexels

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