Spécisme et alarmisme
façonnent nos perceptions
Je dénonce fermement l’étiquetage biaisé et trompeur de plusieurs animaux
Par Georges R. Dupras
28 août 2025
J’ai toujours été fasciné par l’origine des mots. À leurs origines, ces mots nous révèlent comment les gens vivaient et pensaient. Au fil du temps, les gouvernements et les entreprises ont utilisé des mots pour implanter des idées afin d’atteindre un objectif et le sens de certains mots s’est avéré être des oxymores.
Prenons comme exemple le mot anglophone « Humane » (bienveillance). L’histoire nous a montré que le sens du terme « humane » ne peut pas être attribué à toute l’espèce humaine. Notre traitement des autres humains et des autres espèces dénote clairement que nous sommes les êtres les plus violents et les plus cruels. Nous avons tendance à catégoriser, à mettre les autres, humains et animaux, dans des cases, à les étiqueter selon leur race, leur culture, leur religion, leur langue, et bien sûr, leur espèce.
Par souci de clarté et de recherche, la science a créé une catégorie pour chaque espèce de la planète. Par ignorance et par soucis, les espèces les plus basses ont toujours été qualifiées de rongeurs ou de vermines.
Le spécisme
Étant donné que mon expérience, telle qu’elle est, se situe dans le domaine de la protection animale, je suis en désaccord avec l’étiquetage de certains animaux d’une manière totalement biaisée, voire malhonnête.
Par souci de clarté et de recherche, la science a créé une catégorie pour chaque espèce de la planète. Par ignorance et par soucis, les espèces les plus basses ont toujours été qualifiées de rongeurs ou de vermines. La vermine, par définition, est un animal nuisible qui propage des maladies et détruit les récoltes, le bétail et les propriétés.
Le terme « nuisible », étant défini en fonction des activités humaines, varie selon les régions. Souvent les lapins, les ratons laveurs, les écureuils, les pigeons, et autres, sont étiquetés selon notre perception. Si nous ne reconnaissons pas la valeur d’une espèce, comme les souris, les rats, voire les araignées, nous les sacrifions.
L’alarmisme et les pièges collants

Souris morte prise dans un piège à appât et à colle – Image : gracieuseté de PETA – People for the Ethical Treatment of Animals
Propager la peur est un outil efficace dans l’industrie, et les entreprises de lutte antiparasitaire en profitent. Parmi les dispositifs les plus cruels et les plus répandus utilisés aujourd’hui figurent les pièges à appâts et à colle pour souris. Il ne s’agit pas d’une exécution immédiate, mais plutôt d’une mort de longue haleine. De plus, ces pièges ne résolvent pas le problème, mais donne simplement l’impression qu’une action a été entreprise.
La nature dispose d’une méthode ancienne et efficace pour contrôler les espèces, ce qui profite à l’équilibre naturel. Malheureusement, les humains ne le font pas. Nous avons tendance à traiter les symptômes plutôt que la cause, et en laissant l’opportunisme politique et corporatiste guider nos actions, nous entretenons des peurs historiques.
En exterminant ce que l’on appelle la vermine, nous supprimons systématiquement nos moyens de lutte les plus efficaces contre les parasites et les maladies. Une colonie de chauves-souris peut consommer 46 à 50 tonnes de moustiques en une seule année. Les grenouilles, les araignées, et d’autres espèces en consomment également des quantités inconnues. Ce faisant, la propagation de paludisme diminue. Les chauves-souris, les grenouilles et les araignées sont alors contrôlées par la prédation, préservant ainsi l’équilibre naturel. Ceci s’applique à de nombreuses autres espèces qualifiées d’espèces nuisibles.
Les poisons, en revanche, y compris les aérosols, peuvent blesser, voire tuer les enfants et les animaux domestiques. Ils peuvent également pénétrer la nappe phréatique. Je pourrais continuer et inclure une multitude d’autres espèces, mais je pense avoir fait valoir mon point de vue.
Les options disponibles
Il existe des solutions pour remplacer les pratiques de piégeage et de mise à mort. La première est l’éducation plutôt que le conditionnement, souvent fondé sur la peur. Il est sage de se rappeler que l’exemple est le meilleur éducateur pour enseigner la compassion aux enfants.
La seconde est de soutenir les entreprises qui encouragent la prévention et qui promeuvent les méthodes de capture et de remise en liberté. Pour les chauves-souris, les rats et les écureuils, ils évalueront d’abord le bâtiment, localiseront les zones par lesquelles les animaux entrent et les scelleront. Pour de meilleurs résultats, contactez les entreprises de lutte antiparasitaire, demandez toujours des références, et faire le suivi. La SPCA locale ou les sociétés protectrices des animaux sont une bonne source d’information.
‘Les souris peuvent être piégées vivantes et déplacées sans cruauté. Le fait qu’elles soient coincées dans un piège collant ne fait pas de ce dernier un « Piège vivant ».’
Des attentes réalistes
À ma connaissance, il n’existe aucune solution permanente à l’infiltration par les souris. Les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les hôtels, les restaurants ont tous des problèmes. Les entreprises d’alarme ont testé des sons à haute fréquence pour éloigner les oiseaux et les souris. Malheureusement, ces tentatives ont également eu un impact perturbateur sur le personnel, les patients et les animaux de compagnie.
En attendant, notre meilleure approche globale est de procéder par l’exemple et de comprendre que de nombreuses craintes du public sont alimentées par le conditionnement et non par la sensibilisation. Les souris peuvent être piégées vivantes et déplacées sans cruauté. Le fait qu’elles soient coincées dans un piège collant ne fait pas de ce dernier un « Piège vivant ». Les souris meurent d’une mort longue et horrible qui pourrait, peut et doit être évitée.
En ignorant cette option, je ne vois pas pourquoi le terme « Humane », signifiant « avec compassion », est en quelque sorte symbolique de la conduite humaine.
Avis : Les opinions exprimées dans cet article sont celles des auteurs et ne reflètent pas les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.
Image d’entête : Denitsa Kireva
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