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Un grand voyage vers la nuit,
un film néo-noir de Bi Gan

Une réalisation vertigineuse qui mêle le rêve et la réalité, la mémoire et le présent

Après avoir été présenté, entre autres, aux festivals de Cannes, de New York, de Toronto, et lors de la 47e édition du FNC, le film du réalisateur chinois Bi Gan, Un grand voyage vers la nuit (Long Day’s Journey into Night) est maintenant en salle à Montréal.

Le film raconte le retour de Luo Hongwu (Huang Jue) à Kaili, la ville natale qu’il avait fuie de nombreuses années auparavant. De retour pour les funérailles de son père, Luo se souvient de la mort d’un vieil ami, Wildcat, et se met à la recherche de la femme qu’il a aimée et jamais effacée de sa mémoire, l’amour perdu Wan Qiwen (Tang Wei), qui le hante toujours.

Un grand voyage vers la nuit porte bien son nom et nous transporte aux confins de notre imagination.

Un grand voyage vers la nuit est le second long métrage de Bi Gan. Mettant en vedette Jue Huang (Blackhat) et Sylvia Chang (Salé, Sucré), ce drame s’impose comme l’un des films chinois les plus hypnotiques des dernières années.

En regardant Un grand voyage vers la nuit, on ne devinerait jamais que c’est l’œuvre d’un cinéaste de 29 ans qui n’a fait qu’un seul autre film. Ses cadrages soigneusement mesurés et nuancés évoquent facilement des comparaisons avec Wong Kar Wai et ressemblent davantage aux méditations d’un homme qui a vécu toute une vie d’expérience envoûtante. Mais c’est exactement le genre de cinéaste que Bi Gan a toujours voulu être.

Dès le début, Bi Gan savait quel genre de films il voulait réaliser. Cette vision lui a permis de créer le genre d’œuvre qui a fait fureur auprès des critiques à Cannes, au TIFF et au New York Film Festival. Le réalisateur Bi n’est jamais allé à l’école de cinéma, au contraire, il a soigneusement étudié le travail des autres et a créé sa propre communauté.

Bi : « J’ai beaucoup observé tout ce que l’on est censé observer en tant que cinéaste. Il peut s’agir de la mise en scène, de la performances d’acteurs ou de la façon dont on assemble les plans pour donner un mouvement au film… Je regarde les films à plusieurs reprises de telle sorte que je peux presque intérioriser ce que j’ai vu et observé. Je ne suis pas un bon preneur de notes, je suis très, très mauvais en tant qu’étudiant, et j’essaie donc de mettre au point certaines formules, de les mémoriser et de les appliquer dans mes films. »

Avec un très long plan-séquence final, le réalisateur d’à peine 30 ans signe ici une prouesse audiovisuelle aussi étrange qu’enivrante. Sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2018, Un grand voyage vers la nuit propose un voyage visuel coloré et méditatif dans la province de Guizhou.

Les critiques sont élogieuses : François Lévesque du Devoir « Néo-noir onirique d’une beauté stupéfiante, Un grand voyage vers la nuit voit le cinéaste chinois Bi Gan faire montre d’un rare talent pour immerger le cinéphile dans l’inconscient trouble d’un antihéros livré aux chimères d’un passé possiblement fantasmé. »

‘Avec un très long plan-séquence final, le réalisateur d’à peine 30 ans signe ici une prouesse audiovisuelle aussi étrange qu’enivrante.’

Marius Chapuis, de Libération : « Une dérive déchirante et déchirée, entre couloirs de la mémoire et rues de sa ville natale, conclue par une folle prouesse en 3D », et Jean-Claude Raspiengeas : « C’est la grande leçon de ce conte chinois, erratique et hiératique, symphonie de couleurs tamisées, long poème visuel, énigmatique, hypnotique et sensuel. ».

Un grand voyage vers la nuit porte bien son nom et nous transporte aux confins de notre imagination. Le film mériterait une foule de superlatifs, mais ce sur quoi Bi Gan a réussi à mettre le doigt, c’est un cinéma du sentiment, de l’onirisme et de la fantasmagorique recherche de soi. Magnifique !

Un grand voyage vers la nuit

Titre original : Dìqiú zuìhòu de yèwǎn
地球最後的夜晚 (« La dernière nuit de la terre »)
Réalisateur et scénariste : Bi Gan
Acteurs principaux : Jue Huang, Tang Wei, Sylvia Chang
Direction artistique et décors : Liu Qiang
Musique : Lim Giong et Hsu Point
Montage : Qin Yanan

Sociétés de production Dangmai Films
Pays d’origine République populaire de Chine / France
Genre : drame romantique
Durée : 143 minutes
Sortie : 2018

Photos gracieuseté de Acéphale

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Hatley



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