Est-ce le vrai début de
l’après crise financière ?

Quatre économistes chevronnés discutent de l’économie mondiale en 2018, au déjeuner causerie du CORIM

Par Jean-Luc Burlone

Économie mondiale 2018 : le vrai début de l’après crise financière ? C’était le thème du déjeuner causerie du CORIM, tenu devant une salle comble le 2 novembre dernier.

Trois économistes chevronnés – François Dupuis, du Mouvement Desjardins, Stéphane Marion de la Banque Nationale et Pierre Cléroux de la Banque de Développement du Canada – ont échangé avec l’économiste en chef de l’Industrielle Alliance, Clément Gignac qui soulevait de questions économiques.

Très conviviale, la causerie du CORIM constata la croissance économique synchronisée des principaux pays, en soulignant que l’expansion économique américaine dure depuis 118 mois, soit la deuxième plus longue de l’histoire. L’absence d’une inflation prévisible, les taux d’intérêts, le contexte favorable aux marchés financiers, la réduction de la règlementation aux États-Unis et d’autres généralités ont été abordées. Des points plus précis ont également été soulevés, notamment concernant la Chine, où les pouvoirs accrus du Président Xi entraineront l’implication du PCC dans les entreprises privées avec, selon M. Marion, des conséquences inévitables quant au commerce international.

D’autre part, la question d’une faible productivité a été expliquée par M. Cléroux qui mentionne que dans tous les secteurs, les entreprises qui utilisent habilement la technologie sont nettement plus productives que celles qui sont moins familières avec les nouveaux procédés.

Très conviviale, la causerie constata la croissance économique synchronisée des principaux pays, en soulignant que l’expansion économique américaine dure depuis 118 mois, soit la deuxième plus longue de l’histoire.

Le manque d’adéquation entre le titre du déjeuner causerie et la conversation en a surpris plusieurs dans l’auditoire. Aucun rappel de la crise de 2008 et des politiques économiques et monétaires employées pour éviter un gel de l’économie mondiale. Et pourquoi 2018 serait « le vrai début de l’après crise financière » ? Pourtant les principaux problèmes causés ou aggravés par la crise sont biens connus : le fort endettement des pays, la concentration du pouvoir financier, la préoccupation mondiale envers les inégalités croissantes et la croissance économique inclusive.

Probablement que, jugeant qu’ils s’adressaient à un auditoire grand public, les économistes sont restés dans les grands titres : un croissance mondiale bien synchronisées, des marchés financiers haussiers quoique qu’une correction soit attendue, une réduction d’impôts ou d’autres cadeaux dans les provinces en élection, etc.

Un peu regrettable car certains points méritaient d’être approfondis. Par exemple, M. Marion a mentionné l’implication du PCC dans le secteur privé chinois mais sans plus de détails, ou lorsqu’il a averti de changements cycliques et structurels qui auraient surement intéressé l’auditoire.

Il reste que l’économie est une science sociale des plus intéressante et chaque occasion, comme celle offerte par le CORIM, de la promouvoir est bienvenue.

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Image : Sylvie-Ann Paré