Le Cirque du Soleil
éblouit encore avec Luzia
Un voyage plein de surprises dans un Mexique imaginaire
Par Sophie Jama
22 mai 2025
Luzia, c’est à la fois la lumière et la pluie, deux substances dont fait abondamment usage le Cirque du Soleil dans ce spectacle proposé pour tout l’été aux Montréalais. Si on y ajoute la musique, les chanteurs et les danseurs, et bien sûr tous ces artistes virtuoses du monde du cirque, on obtient la formule dont le Cirque du Soleil a le secret pour une soirée inoubliable.
Mais en plus de ces ingrédients, et pour compenser l’absence désormais établie d’animaux sauvages et domestiques dans les arts circassiens, une multitude d’animaux fabuleux envahissent la scène, portés par des accessoires vestimentaires et autres marionnettes géantes superbement réalisés et animés.
Acrobaties, voltige, anneaux chinois, cerceaux, roue Cyr, trapèze et autres mats… les artistes sont d’un talent inégalable.
C’est on ne peut plus spectaculaire. Le Cirque du Soleil a révolutionné cet art traditionnel et il mérite largement sa réputation. Tout est magnifiquement pensé, des costumes de Giovanna Buzzi aux changements de décor avec, pour Luzia, une abondance de chutes d’eau qui s’offrent le luxe de dessiner des motifs éphémères dans les airs.
L’art clownesque n’est pas oublié. Le spectacle débute comme un voyage que toute l’assistance entreprend en avion à destination du Mexique. Un passager, qui tombe de l’avion avec un parachute défectueux, est sauvé in extremis par un petit parapluie. C’est notre voyageur clownesque qui offrira des intermèdes aux différents numéros accompagnés de quelques mésaventures, dont l’impossibilité de remplir sa gourde alors que l’eau abonde sur scène.
Mais c’est aux arts circassiens traditionnels que reviennent la plus grande part des éloges. Les artistes – extrêmement nombreux – sont tous étonnants dans leurs performances, leur dextérité, les risques qu’ils prennent, toujours avec humour et beaucoup de bonne humeur.
Un papillon géant se transforme en une voltigeuse exceptionnelle. Sur ses cannes de plus en plus élevées, l’équilibriste défit par sa force toute forme de force de gravité. Deux joueurs de soccer jonglent avec leur ballon mais à l’aide de leurs pieds… Des animaux imaginaires qui semblent enflammés sautent à travers de multiples anneaux chinois qui ne demandent qu’à chuter. Avec ses sangles aériennes l’artiste éclabousse la scène et le museau d’un jaguar géant tout en réalisant ses acrobaties.
Les décors, les acteurs, les costumes se métamorphosent pour s’adapter aux différents numéros, avec à chaque fois, non seulement une faune mais aussi une flore particulière qui se mettent en place. D’une balançoire à bascule à l’autre, les artistes s’envolent dans les airs et retrouvent leur balancement comme si de rien n’était. À chaque envolée, les spectateurs retiennent leur souffle en espérant que tout se passera bien.
Mais le clou du spectacle est sans doute réalisé par le contorsionniste. Revêtu d’un costume qui évoque un quelconque serpent, il n’a rien à envier aux possibilités incroyables de ces animaux qui s’enroulent sur eux-mêmes de toutes les manières possibles. Cela dépasse l’entendement. Au rythme soutenu de la musique, son corps ne semble même plus humain tant il parvient à se transformer sous les yeux des spectateurs.
Luzia propose une soirée de cirque comme sait les offrir le Cirque du Soleil et sa machine désormais bien huilée et impeccablement organisée. C’est un spectacle pour petits et grands qui ne laissera personne indifférent.
Luzia
Cirque du Soleil
Du 15 mai au 24 août 2025
au chapiteau du Vieux-Port de Montréal
Images : Anne Colliard
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