mercurial-george_feature_westmountmag

Mercurial George
ne laisse pas indifférent

La performance de Dana Michel se démarque par la persistance qu’elle induit dans la mémoire

Par Luc Archambault

Il est de ces spectacles qui, d’emblée, se démarquent et constituent des valeurs sûres. Il y en a d’autres qui soulèvent des sentiments négatifs. Mais, et ceux-ci constituent l’exception, certains autres éveillent des réactions négatives qui se transforment en souvenirs positifs après mûre réflexion. Mercurial George présenté à l’Usine C fait partie de ces derniers.

Mercurial George - Dana Michel - photo: Sammy-Rawal - WestmountMag.ca

Pendant ce spectacle hautement baroque et iconoclaste, je me suis mis à l’exécrer ardemment. La durée totale d’une heure me semblait s‘étirer à l’infini, surtout qu’à la toute fin Dana Michel fait le tour de la scène pendant huit minutes. En comptant quinze secondes pour chaque tour, ça résulte en 32 tours de scène, suivi par trois minutes de noirceur totale où seuls des sons de ressac d’océan se font entendre. Durant la performance, des gestes tous plus anodins les uns que les autres se succèdent et cette chorégraphie trash finit par ressembler à celle d’une héroïnomane en sevrage.

Mercurial George - Dana Michel - photo: Sammy-Rawal - WestmountMag.ca

Puis, au fil des heures qui ont suivi, je me suis aperçu à ma grande surprise que les images et les sons de cette performance qui m’avaient horripilé devenaient source de réflexion, et les irritants se métamorphosaient en perles mnémoniques et prenaient le dessus sur ma conscience. Suite à quoi je dus m’avouer subjugué, envoûté et charmé : Mercurial George, et sa créatrice Dana Michel, avaient marqué ma semaine au fer rouge.

Mercurial George - Dana Michel - photo: Sammy-Rawal - Pour ce qui est de la trame narrative, une fois décanté le fouillis originalement perçu, elle fait place à un ordre cartésien intense. Même la finale, avec ses tours de scène interminables, se justifie dans cet univers. Je lui attribue donc la note de 20/20.

Chorégraphie : le trémoussement de la danseuse n’est pas des plus élégants, mais il est efficace. En fait, chacun des mouvements de Dana Michel est bien défini, avec un résultat ressemblant à de l’improvisation mais qui a sûrement dû nécessiter de longues heures de pratique. J’accorde ici la note de 18/20.

La musique et l’environnement sonore restent bien discrets jusqu’au tsunami final et le marmonnement de madame Michel est plutôt réussi, ce qui contribue énormément à la performance. Ici encore, une note de 20/20.

Quant à la scénographie, tout l’espace scénique est habilement utilisé, avec dextérité même. Les divers objets parsemés dans cet espace sont savamment utilisés. 18/20.

Finalement le facteur Oumpf : pour la propension virale de cette performance, pour son caractère hautement suggestif et pour la persistance qu’elle induit dans la mémoire, 20/20.

Images : Sammy-Rawal


Luc Archambault WestmountMag.ca

Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.

LinenChest.com



There are no comments

Ajouter le vôtre