Galerie photo : Hambourg,
une ville toute en couleurs
On reconnaît cette métropole à son excentricité
Article précédemment publié dans WestmountMag.ca
Photographie d’Amira Issmail
Texte d’Alicia Schneider (adapté de l’anglais)
Peut-être êtes-vous arrivé à Hambourg par bateau. Peut-être avez-vous voyagé dans un petit bus bourré d’autres gens comme vous. Peut-être que vous avez seulement un petit sac à dos contenant toutes vos possessions, et peut-être ne connaissez-vous pas notre langue. Aucun problème: c’est le cas de plusieurs ici. En fait, vous pourriez entendre parler turc au supermarché, polonais dans le train, dari sur le terrain de foot, et si vous écoutez attentivement, vous pourriez même être en mesure de discerner un peu d’allemand au café.
… vous pourriez entendre parler turc au supermarché, polonais dans le train, dari sur le terrain de foot, et si vous écoutez attentivement, vous pourriez même être en mesure de discerner un peu d’allemand au café.
Peut-être que les coutumes d’ici sont différents de celles que vous avez chez vous. Notre drapeau est fait de rayures rouge, jaune et noire mais notre ville propose la gamme complète des couleurs. Peut-être que, d’où vous venez, on associe le rouge à la rébellion ou la violence, mais ici, le rouge est possiblement la couleur de la perruque que porte cet homme en collants, aperçu au coin d’une rue, ou celle d’une veste portée pour se démarquer de la foule pourtant bigarrée, ou celle des cargos qui vont et viennent dans le port.
Ici, des couleurs vives recouvrent les briques de bâtiments anciens avec des teintes de printemps, et parent les paupières et les lèvres d’unee femme élégamment vêtue juste pour aller se ballader dans un parc un dimanche après-midi. Et il vous suffit d’attendre jusqu’au crépuscule, quand la réflexion des lumières brillent dans les eaux du port, pour voir les couleurs de la journée prendre les nuances de la ville la nuit.
Notre drapeau est fait de rayures rouge, jaune et noire mais notre ville propose la gamme complète des couleurs.
D’où vous venez, il se peut que vous connaissiez tout le monde dans votre ville, et peut-être qu’à la maison des visages familiers vous ont consolé. Mais ici, il vous semble parfois que personne n’est vraiment de cette ville et que tous ceux à qui vous parlez viennent d’ailleurs. Peut-être étaient-ils de passage et ont-ils décidé de rester, peut-être sont-ils venus de loin à la recherche d’un endroit où replanter leurs racines. Pour beaucoup cette ville n’était qu’un point de transit sur une carte mais est devenu l’endroit où recommencer leur vie.
Bien qu’il semble que personne ne soit d’ici, nous appartenons tous à cette ville. Même ces jeunes avec leurs longs cheveux hirsutes et leurs pantalons à chaînes, ces vieillards moustachus et tatoués qui exhibent leurs grimaces comme un badge, ces femmes d’ailleurs qui dansent au rythme de leur propre musique, tous et toutes lui appartiennent autant que les arbres et les rues et la pluie. Une fois que vous aurez vécu ici assez longtemps, vous saurez vous aussi que la seule façon de connaître cet endroit est à travers son excentricité.
ici, il vous semble parfois que personne n’est vraiment de cette ville et que tous ceux à qui vous parlez viennent d’ailleurs.
Et peut-être pensez-vous que, parmi toutes ces langues, ces couleurs et ces visages inconnus, il n’y a pas de place pour vous ici. Mais vous auriez tort: notre ville trouve toujours une façon de faire une place pour tous ceux qui l’habitent. Peut-être pensez-vous que dans quelques années, une fois que le monde aura changé et que les choses se seront calmées, vous pourrez retourner d’où vous venez. Mais cette ville a ses propres rêves et fait des plans pour vous. Alors déposez vos bagages car vous êtes arrivé, vous êtes ici chez vous maintenant. Bienvenue à Hambourg. Bienvenue à la maison.
À lire aussi : La rue Muiz au Caire
Amira Issmail est une artiste et une photographe de rue. Native du nord de l’Allemagne, elle a vécu à Tokyo avant de résider à Hambourg, où elle est bien connue pour ses portraits captivants de la société de cette ville. Ses mots d’ordre sont: contacts sociaux, plaisir, art, rébellion, adrénaline, passion, liberté et expression de soi. On peut rejoindre Amira à amira514@hotmail.de et sur sa page Facebook ou sur Linkedin.
Alicia Schneider a obtenu son BAC en anglais et en création littéraire à l’Université Concordia à Montréal où elle vit actuellement. Elle est un gourou des médias sociaux, une passionnée des chats et une anglophile. Elle aspire à voyager partout dans le monde et à écrire à ce sujet, un pays à la fois. Sentez-vous libre de la suivre sur ses pages LinkedIn ou Instagram.
There are no comments
Ajouter le vôtre