Le service de police de Westmount /1
La saga des services de police et d’incendie de Westmount, de 1876 à 1928
Par Michael Walsh
Précédemment publié dans WestmountMag.ca
« Le service d’incendie de cette ville sera composé du chef de police de la ville et des différents membres du corp de police de la ville, et le chef de la police sera désigné ingénieur en chef et les autres membres du corps de police comme des pompiers. Et l,ensemble formera la police et pompiers de la ville… »
– Règlement 54, Ville de Westmount, 18 mars 1895.
L’un de mes plus beaux souvenirs d’enfance est d’avoir vécu dans une petite ville minière de la Colombie-Britannique, près de la frontière de l’Alberta. La ville avait un policier connu sous le nom de Constable George. Il circulait dans les rues en moto avec un side-car – vraisemblablement pour transporter les délinquants jusqu’à la prison. Il portait toujours une longue perche, semblable au selfie-stick d’aujourd’hui, avec un grand morceau de craie blanche attaché à une extrémité. Il utilisait cet appareil pour marquer les pneus des automobiles afin de calculer la durée du stationnement le long des différentes rues résidentielles.
Ce qui frappait chez l’agent George, c’était la relation étroite qu’il entretenait avec les habitants de la ville. En conduisant le long de son itinéraire, les résidents lui faisaient signe et étaient toujours appelés par leur prénom. Plus d’une fois, il m’a grondé en me disant : « Michael, si je te surprends à refaire ça, j’en parlerai à ta mère ! ».
En 1875, le conseil s’est rendu compte que le taux de criminalité et le nombre d’infractions municipales croissant nécessitaient la création d’une force de police municipale.
C’était, bien sûr, un contraste frappant avec les agents de la GRC qui avaient juridiction sur la province, et dont les voitures de police rutilantes aux fenêtres fermées traversaient occasionnellement la ville, conduites par des agents au visage anonyme. Ils craignaient peut-être que l’établissement d’une relation quelconque avec la communauté ne sape leur autorité.
Le village de Notre-Dame-de-Grâce (aujourd’hui devenu la ville de Westmount) avait également un chef de police nommé John Kennedy Kerr. Au dire de tous, il était l’opposé direct du gendarme George de mon enfance. Comme nous le verrons, il était sans formation, impulsif, sans scrupules et quelque peu arrogant. Pour une raison quelconque, le conseil municipal s’est plié à ses tactiques d’intimidation et l’a promu au poste de chef de police. Ses performances à ce poste ont été désastreuses, ce qui a entraîné son arrestation et le licenciement de l’ensemble des forces de police de la ville.
Avant de progresser dans notre histoire, faisons un retour en arrière pour nous familiariser avec les origines du maintien de l’ordre à Westmount.
À ses débuts, le village de Notre-Dame-de-Grâce a été décrit comme une localité bucolique composée de vastes terres agricoles traversées de ruisseaux et de profonds ravins parsemés d’acres de vergers généreux. Sa proximité avec la ville voisine de Montréal en a fait une destination de choix pour ceux qui souhaitaient échapper aux difficultés associées à la vie dans une métropole en pleine croissance.
Certains ont contribué à leur nouveau lieu de résidence en investissant leur richesse dans la construction de grands domaines ; une minorité, cependant, voyait dans ce village en expansion une occasion de commettre des crimes.
En 1875, le conseil se rend compte que le taux de criminalité croissant et le nombre d’infractions municipales nécessitent la création d’une force de police municipale.
« … qu’en considération du fait qu’un service de police est requis immédiatement, le comité soit autorisé à engager des personnes compétentes pour faire office de police… ».
– Procès-verbal du conseil, village de Notre-Dame-de-Grâce, 5 juillet 1875.
Il y avait un petit problème : les crimes étaient localisés dans des zones spécifiques du village. Le conseil avait le pouvoir de créer et de maintenir une force de police aux frais de la municipalité ; toutefois, si ses fonctions étaient limitées à une zone particulière, il fallait obtenir l’approbation de la majorité des contribuables de cette région.
Donnant suite à cette proposition, le conseil adopte le règlement 9 en 1876, qui établit un service de police limité à la partie est de la municipalité. Ce service est financé par un impôt municipal très impopulaire. Au départ, la nouvelle force se compose d’un policier dont le logement est assuré par les administrateurs de la Dissentient School. En 1887, le conseil embauche P. C. Enright, un policier municipal dont les fonctions se limitent à la saison hivernale, à condition qu’il réside dans la municipalité.
‘John Kennedy Kerr] était sans expérience, impulsif, peu scrupuleux et quelque peu arrogant. Pour une raison quelconque, le conseil s’est plié à ses tactiques d’intimidation et l’a promu au poste de chef de la police.’
Un an plus tard, le Conseil a recruté le policier Loyd comme deuxième membre de la force constabulaire. Son contrat fut d’une durée de trois mois, après quoi il démissionna. Il fut remplacé par John Kennedy Kerr en août 1877, au salaire de 7 $ par semaine.
En novembre 1880, la force de police de la municipalité ne comptait plus qu’un seul policier, John Kerr, suite au décès de P.C. Enright pour cause de maladie. À ce moment-là, le conseil décida qu’un uniforme était nécessaire et, en 1881, l’agent Kerr en reçu un aux frais de la corporation.
La police s’enrichit d’un deuxième membre, P. C. Conroy, en 1882. Ses performances furent loin d’être stellaires – suscitant l’inquiétude de plusieurs membres du conseil. À cela il faut ajouter l’arrestation de John Kerr pour agression violente, l’année suivante. Pour des raisons qui n’ont jamais été consignées, le conseil se rangera du côté de l’agent Kerr et paiera ses frais de justice et l’acquittera.
C’est à ce moment-là que le conseil a commencé à définir les fonctions du service de police municipal, et conclu que, outre le maintien de la paix, les policiers devaient aider à la prestation d’autres services municipaux. Ainsi, les fonctions de l’agent Kerr furent étendues au déneigement pendant les mois d’hiver.
En mars 1884, l’agent Kerr se vit attribué un policier adjoint, M. Fortin, un ancien allumeur de lampadaires. La municipalité l’engage pour s’occuper d’allumer les réverbères, arroser les rues, réparer les routes et les trottoirs et agir comme policier au besoin. Comme il fallait s’y attendre, il s’est opposé à cette liste disparate de tâches et ne reçu aucune sympathie de la part des membres du conseil qui lui rappellèrent qu’il devait travailler dix heures par jour à tout ce qu’on lui ordonnait de faire et qu’il était employé au bon gré du Conseil.
‘À cela il faut ajouter l’arrestation de John Kerr pour agression violente, l’année suivante. Pour des raisons qui n’ont jamais été consignées, le conseil se rangera du côté de l’agent Kerr et paiera ses frais de justice et l’acquittera.’
Il semble que les agents Kerr et Fortin aient réussi à appréhender des individus en infraction avec la loi. Il y avait toutefois un problème imprévu : où devaient-ils être détenus ? La Ville de Montréal refusait d’accepter les prisonniers de Westmount à son poste de la rue Sainte-Catherine. En 1884, la ville de Saint-Henri accepta de fournir un hébergement temporaire aux prisonniers au coût de cinquante cents par prisonnier. De plus, le chef de police de Saint Henri offrait des services aux deux municipalités.
Le mandat de M. Fortin en tant que policier pris fin deux ans plus tard, lorsqu’il fut congédié pour son rendement insatisfaisant en tant qu’allumeur de réverbères. La même année, George Lee fut embauché comme allumeur de réverbères municipal et assistant du gendarme Kerr. Il est clair que deux personnes ne pouvaient pas assurer le maintien de l’ordre dans l’ensemble de la municipalité. Le conseil embaucha donc Robert Bennie pour renforcer les effectifs. En outre, un comité de police fut formé pour superviser les tâches opérationnelles de la force.
Le premier rapport du comité, en février 1888, attribua une note insatisfaisante à l’agent Kerr pour sa performance dans ses fonctions municipales. (Outre ses fonctions de policier, il était également chargé de déneiger et de fournir de l’huile pour un lampadaire à l’angle de l’avenue Greene et de la rue Saint-Antoine). M. Kerr prit ombrage de ces critiques et donna rapidement sa démission – une tournure d’événements que le Conseil n’avait pas prévue. En guise d’adieu, il reçut 100 $ d’indemnité de départ et une lettre de recommandation élogieuse.
Cette tournure d’événements laissa la ville avec deux agents de police : Robert Bennie (un nouvel employé) et George Lee. Étonnamment, on ne leur fournit pas d’uniformes et ils n’eurent pas à rendre compte au comité de police de la nature de leurs arrestations. Deux ans plus tard, afin de créer une structure hiérarchique officielle, le comité définit les fonctions de la police, comprennant le signalement de toutes les arrestations et autres affaires dont le comité avait pris connaissance.
‘Le premier rapport du comité attribua une note insatisfaisante à l’agent Kerr pour sa performance dans ses fonctions municipales… M. Kerr prit ombrage de ces critiques et donna rapidement sa démission… En guise d’adieu, il reçut 100 $ d’indemnité de départ et une lettre de recommandation élogieuse.’
Le corps de police de la ville, alors sans chef de police, réembauchea John Kerr en septembre 1890, à ce poste avec un salaire de 11 $ par semaine et un uniforme. Un mois plus tard, les agents Bennie et Lee démissionnèrent, ce qui ne constituait pas un début prometteur pour le nouveau chef de police de la ville.
Le maire de la ville combla les postes vacants en embauchant John Musgrove et John Robertson au salaire de 10 $ par semaine. De plus, le conseil adopta une série officielle de règlements de police, ce qui entraîna la démission des deux policiers nouvellement recrutés et d’un autre agent de police nommé W. Ralph.
Ces événements laissaient présager un problème plus important concernant la force policière, notamment le renvoi par le conseil de l’ensemble de la force constabulaire et la démission forcée et l’arrestation de John Kerr.
« Messieurs, le comité de police a le plaisir de vous soumettre le rapport suivant : Depuis la dernière réunion du Conseil, il a été jugé nécessaire de procéder à une enquête approfondie sur l’état des effectifss de police de cette ville… Les témoignages ont été recueillis sous serment et ont révélé, à notre grand regret, un état lamentable des choses. Après la conclusion des témoignages, le Comité de police a décidé à l’unanimité qu’il serait impossible de continuer à confier la protection de la ville aux anciens membres des effectifs de police, qui ont été appelés à démissionner, ce qu’ils ont tous fait, à l’exception du chef Kerr, qui a été renvoyé. »
« Les preuves… étaient si accablantes qu’elles justifiaient non seulement le renvoi des membres de la police, mais l’obligation, dans l’intérêt de la ville, à le faire immédiatement. »
« Le comité signale également que le chef Kerr a été arrêté à la demande de M. Ralph, en rapport avec l’une des accusations, portées contre M. Kerr et, de l’avis du comité, prouvées. »
– Délibérations du Conseil 1892
En guise de représailles, John Kerr poursuivit la ville de Côte-Saint-Antoine en 1893 et fut débouté par un jugement rendu par la Cour supérieure de Montréal. Le jugement inclut également les frais de 233,20 $ que la ville imposa. À défaut de paiement des sommes dues, la ville plaça un droit de rétention sur les propriétés de Kerr – 94 acres dans le canton d’Ascot. En 1894, la Ville décida de suspendre toute action en recouvrement des frais et renonça aux hypothèques sur les biens immobiliers de Kerr.
Sa vie professionnelle en lambeaux, John Kerr déménagea à Sherbrooke où il subit un accident qui le laissa gravement handicapé pour le reste de sa vie.
‘… la ville plaça un droit de rétention sur les propriétés de Kerr… En 1894, la Ville décida de suspendre toute action en recouvrement des frais et renonça aux hypothèques sur les biens immobiliers de Kerr.’
À ce moment-là, la ville devait reconstituer son service de police. Le conseil municipal embaucha James Harrison, un ancien agent du Grand Tronc, comme chef de police, ainsi que deux autres policiers :
« Votre comité, après une enquête minutieuse, a nommé M. James Harrison comme chef de police, au salaire de quinze dollars par semaine, et Harkness et Racey comme policiers, au salaire de dix dollars par semaine. Le contrat d’embauche du chef de police peut être résilié à tout moment moyennant un préavis de trente jours, tandis que celui des policiers nécessite un préavis d’une semaine. »
– Procès-verbal du conseil, 6 juin 1892
Cette période d’incertitude ne passa pas inaperçue auprès des personnes ayant des intentions criminelles. Le nombre de cambriolages dans la ville augmenta, ce qui força l’embauche de gendarmes supplémentaires et l’affichage de récompenses en argent comptant.
Un an plus tard, Westmount établit son premier tribunal et nomma M. Mahon comme premier magistrat. En 1885, un greffier fut embauché et une liste de jurés fut compilée.
Maintenant que le service de police nouvellement rétabli semblait bien fonctionner, le conseil municipal s’intéressa à la construction d’un poste de police et de pompiers. Pour ce qui est de son emplacement, les membres envisagèrent trois options. La première était sur l’avenue Olivier, où ils achetèrent deux terrains au Dr Elder et à M. J. Smith, et firent appel à Alexander Cowper Hutchinson pour la conception du bâtiment. La deuxième option était un emplacement sur l’avenue Clarke ; la troisième était sur l’avenue Greene où les frères McCall avaient un commerce local.
‘Le conseil considérait la rue Stanton comme un secteur où, avec le temps, des constructions supplémentaires seraient réalisées pour les services municipaux.’
Finalement, en août 1894, le conseil décida d’acheter 37 900 pieds carrés auprès des commissaires d’école de la rue Stanton, appelée la School House, au coût de 16 500 $. Quelques mois plus tard, le conseil déménagea ses bureaux dans l’ancienne école et rebaptisa le bâtiment Town Hall.
Il est intéressant de noter que le conseil municipal considérait la rue Stanton comme un secteur où, avec le temps, des constructions supplémentaires seraient effectuées pour les services municipaux, notamment en novembre 1895, lorsque Walter Wardle a été empêché de construire des maisons sur la rue Stanton. La Ville a exproprié le lot et la subdivision où les bâtiments proposés devaient être érigés. En octobre 1898, la Ville a conclu un règlement avec la succession de feu Walter Wardle qui impliquait une cession absolue de toutes les propriétés adjacentes à la rue Stanton ainsi qu’un chemin privé appelé avenue Thornhill.
Une réorganisation officielle du service d’incendie eu lieu en 1895 avec l’adoption du règlement 54:
« Le service des incendies de la ville sera sous la direction du Comité des incendies du Conseil. »
« Le service d’incendie de cette ville sera composé du chef de police de la ville, et des différents membres de la force de police de la ville, et le chef de police sera connu comme l’ingénieur en chef et les autres membres de la force de police comme des pompiers. Et ladite force sera appelée la police des pompiers de la ville… »
– Règlement 54, Ville de Westmount, 18 mars 1895.
Il semble que les bicyclettes aient joué un rôle dans le financement du département de la police. Elles étaient utilisées pour les appels urgents, mais les résidents qui les possédaient se voyaient imposer une taxe sur les bicyclettes dont les fonds allaient directement au budget de fonctionnement du département.
En 1896, le service de police a formé une branche de l’Association ambulancière St-Jean pour fournir des soins d’urgence de première ligne.
À mesure que la liste des tâches du service de police s’allongeait pour inclure les animaux errants, les jardins contenant des légumes en décomposition et l’application d’un couvre-feu pour les enfants en soirée, il devint évident que du personnel supplémentaire était nécessaire. La solution fut la création d’un nouveau poste, celui d’agent spécial, et, en 1898, les premiers membres provenaient de la force de récupération, des gardiens de nuit et des concierges des parcs, qui étaient également formés à l’utilisation des appareils d’incendie.
En 1898, des policiers en civil se joignirent à la force pour des tâches spéciales et le règlement 92 fut adopté, fournissant des descriptions de tâches pour le service de police qui décrivaient leurs fonctions dans l’application des règlements municipaux. En outre, le service fut placé sous la juridiction du comité de la police, des incendies et de la santé. Étrangement, cette réorganisation a entraîna une réduction des effectifs de la police et les salaires furent transférés au département de la santé pour l’entretien de leurs chevaux. Le personnel restant se vit remettre des revolvers, des étuis et des munitions dans le cadre de leur fonction. En outre, le conseil municipal mit à la disposition du chef Harrison une résidence subventionnée au-dessus du poste de police.
En 1903, des bornes d’incendie furent installées (c-à-d louées à la Montreal Water & Power Company) et des boîtes d’alarme incendie (fournies par la Northern Electric Company) furent placées à des endroits stratégiques de la municipalité..
Il n’a pas fallu longtemps pour que la Ville de Montréal (déjà dans une situation financière désastreuse) prenne note des fonds supplémentaires acquis par Westmount grâce à l’imposition d’amendes. En 1903, à la recherche d’une source de financement supplémentaire, la Ville de Montréal exigea une comptabilité de toutes les sommes perçues :
« Soumis et lu une lettre… des avocats Misers Gervais et Rainville, au nom du shérif de Montréal, demandant un compte-rendu de toutes les amendes perçues depuis 1867 par l’entremise de la Cour des enregistreurs ou de toute autre façon, ainsi qu’un rapport du chef de police… indiquant le montant des amendes ainsi perçues. »
– Délibérations du Conseil, juillet 1903
Au cours des années suivantes, la population de la municipalité a connu une augmentation, ce qui a entraîné des besoins supplémentaires de services de police. En 1907, un nouveau poste fut créé – celui de sous-chef – et confié à Thomas Moffit. Un an plus tard, le conseil autorisait la nomination d’une matrone de police chargée de remplir certaines fonctions spécifiées par le comité. Le financement supplémentaire de cette expansion provenait des droits de licence des chauffeurs de taxi.
L’attention du conseil se porta alors sur la construction d’une deuxième station de police et caserne de pompiers et, en 1909, sur le choix d’un emplacement sur l’avenue Metcalfe. Le conseil abandonna cette option à la suite de protestations des résidents qui souhaitaient que ces services soient situés dans leur rue résidentielle. Le conseil a donc obtenu un prêt de 25 000 $ et a déplacé la construction proposée vers une propriété municipale située sur l’avenue Victoria, près du Boulevard.
Il existe très peu d’images de la police de Westmount en uniforme. En 1911, leur uniforme d’hiver était composé de bonnets en agneau de Perse, de mitaines en cuir noir, d’écussons pour leurs bonnets, de gantelets d’équitation et de bottes.
Au cours de cette période, leurs fonctions comprenaient entre autres l’inspection des aliments, des médicaments et des engrais agricoles en vertu de la loi sur la falsification. En outre, ils reçurent des fusils et furent formés à leur utilisation au champ de tir situé au sous-sol du Victoria Hall.
En 1915, les services municipaux étaient devenus trop grands pour leurs bâtiments existants. En effet, l’inspecteur sanitaire s’inquiètait du nombre croissant de jours de congé pour maladie pris par le personnel en raison de l’humidité et de l’insalubrité de l’ancienne école. La ville a émis des obligations totalisant 350 000 $ pour l’achat d’un site et la construction d’un hôtel de ville, de bureaux de service, d’une caserne de pompiers et d’un nouveau poste de police. Ces emprunts étaient payables en quarante-quatre ans à un taux d’intérêt de 4,5 %.
À l’époque de la Grande Guerre, les membres de la police en service reçurent une police d’assurance-vie de la compagnie Aetna, dont les primes étaient payées par la ville. En outre, les parents qu’ils soutenaient reçurent une allocation mensuelle. Les archives indiquent qu’un membre des forces de police, Donald Bernie, a été tué en service actif dans le 60e bataillon du C.E.F. en décembre 1914.
Afin de retenir le personnel qualifié, la ville adopta le règlement 313 en 1916, créant la Caisse de retraite des policiers et pompiers. L’employé contribuait à hauteur de 5 % de son salaire et la ville ajoutait 1 000 $ par an. On pouvait toucher sa pension (un tiers du salaire moyen) à l’âge de 50 ans et après 25 ans de service.
En 1917, le chef de police, Thomas Moffitt, l’inspecteur William Wren, les sergents de police, Charles Vickers et William Gilhooly se virent conférer le pouvoir de poursuivre tous les contrevenants à la Loi sur les véhicules à moteur – rebaptisée plus tard Loi sur les véhicules à moteur du Québec.
En novembre 1920, les forces de police furent critiquées après la découverte de deux enfants errants, dont l’un était mort sous les marches d’une maison de la rue Sainte-Catherine. Apparemment, l’un des enfants a parlé à un policier qui ne lui a offert aucune assistance. Le service de police nia l’accusation et déclara qu’il ne savait rien des enfants errants. Cette explication a satisfait le Conseil qui n’a pas donné suite à l’affaire.
Le chef de la police, Thomas Moffitt, pris sa retraite en 1922. Après son départ, les services d’incendie et de police ont été séparés en deux départements dirigés par un chef de police (William Wren) et un chef des pompiers (Charles Vickers). La même année, les services municipaux furent transférés aux 21 et 23 de la rue Stanton dans le nouveau bâtiment de l’hôtel de ville. En 1923, le service de police s’installa dans l’ancien hôtel de ville de la rue Stanton, laissant ses anciens locaux au service des incendies.
Image d’entête : Keystone Cops, Harry Vallejo, photographe, domaine public – Wikimedia Commons
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Michael Walsh est un résident de longue date de Westmount. Heureux d’être retraité après avoir passé près de quatre décennies dans le domaine de la technologie de l’enseignement supérieur. Étudiant professionnel par nature, sa formation universitaire et ses publications portent sur la méthodologie statistique, la mycologie et la psychologie animale. Aujourd’hui, il aime se balader avec son chien tout en découvrant le passé de la ville et en partageant les histoires des arbres majestueux qui ornent ses parcs et ses rues. Il peut être contacté à l’adresse michaelld2003 @hotmail.com ou sur son blog Westmount Overlooked
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